Québec, 6 août 2020. – Réuni en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN) ont adopté à 100 % l’entente de principe intervenue entre leur comité de négociation et la partie patronale jeudi dernier. C’est donc dire que ces travailleuses et travailleurs auront sous peu une nouvelle convention collective.
La convention
collective, d’une durée de trois ans, prévoit des augmentations de salaire de 3 %
la première année, 2,5 % la deuxième et 2,5 % la troisième avec une
rétroactivité au 1er janvier 2020. La participation de l’employeur au
régime de retraite est également bonifiée d’un montant forfaitaire équivalent à
5 % par année versé le 1er janvier 2021. Les syndiqué-es
obtiennent finalement un congé mobile de plus.
« Nous
considérons que nous avons atteint nos principaux objectifs et nous sommes très
satisfaits du résultat », a commenté Denis Légaré, président du syndicat,
« c’est une bonne convention collective qui va nous permettre d’améliorer
nos conditions de travail ».
« Ce n’était pas gagné d’avance, il faut se rappeler que les
membres du syndicat ont dû se voter un mandat de moyens de pression et même
faire une heure de grève le 28 juillet pour faire débloquer la
négociation », rappelle Barbara Poirier, vice-présidente du Conseil
central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « c’est la preuve que ça
vaut la peine de se tenir syndicalement et d’exiger le respect ».
À propos
L’entreprise MECART fabrique des panneaux en acier qui peuvent être
assemblés pour créer des bâtiments modulaires, des structures acoustiques ou
tout autre environnement contrôlé.
Le Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN) est affilié à la Fédération
de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui regroupe 25 000 membres répartis
dans 320 syndicats, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches
(CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances.
Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres syndiqués issus tant des
secteurs privés que publics.
Québec, 28 juillet 2020. – Sur le coup de 14 h 45
aujourd’hui, les travailleuses et les travailleurs de MECART, à
Saint-Augustin-de-Desmaures, se sont mis en grève jusqu’à la fin de la journée
afin de faire pression sur leur employeur pour un retour rapide à la table de
négociation. Il s’agit pour le moment d’un mouvement de grève perlée, les
membres du syndicat seront de retour au travail mercredi matin, comme à
l’habitude.
« Nos membres sont mobilisés et déterminés à
obtenir une bonne convention collective, mais pour cela, il faut que la partie
patronale revienne rapidement à la table de négociation avec des mandats pour
régler », explique Jonathan Ouellet, vice-président du Syndicat des
travailleurs de Mécart (CSN), « la grève éclair d’aujourd’hui est en
quelque sorte un avertissement et vise à démontrer le sérieux de la
situation ». Le syndicat se déclare toujours prêt à négocier et entend ne
rien négliger pour en arriver à une entente satisfaisante pour ses membres.
« Les travailleuses et les travailleurs de MECART
savent qu’ils ont l’appui du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches
(CSN) dans leur mobilisation », a déclaré Barbara Poirier, vice-présidente
du conseil central, « leurs demandes sont légitimes et nous sommes
solidaires de leur mouvement, la partie patronale doit reconsidérer sa position
et mettre les ressources pour régler ».
Rappelons que les travailleuses et les travailleurs de MECART ont rejeté l’offre globale de la partie patronale et ont adopté à 92,5 % un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève, le 23 juillet dernier. Une séance de négociation intensive a eu lieu depuis, mais s’est terminée abruptement. Les principaux points en litige portent sur les clauses à incidences monétaires et salariales.
À propos
L’entreprise MECART
fabrique des panneaux en acier qui peuvent être assemblés pour créer des
bâtiments modulaires, des structures acoustiques ou tout autre environnement
contrôlé.
Le Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN) est
affilié à la Fédération de
l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui regroupe 25 000 membres répartis dans
320 syndicats, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches
(CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances.
Pour sa part, la
CSN compte plus de 300 000 membres syndiqués issus tant des secteurs privés que
publics.
Québec, 23 juillet 2020. – Réunis en assemblée générale ce soir, les travailleuses et les travailleurs de MÉCART INC. à Saint-Augustin-de-Desmaures, ont rejeté l’offre globale de la partie patronale et ont adopté un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève à 92,5 %. La partie syndicale se dit toujours prête à négocier et espère en arriver rapidement à une entente satisfaisante.
« Nous sommes déçus des offres patronales, et c’est pour bien le
faire comprendre que nous avons adopté un mandat de grève », explique Denis
Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN), « malgré
la crise sanitaire, la production n’a jamais arrêté et l’entreprise a même de
nouveaux contrats, ce serait le moment idéal pour bonifier les salaires ».
L’entreprise MÉCART INC. fabrique des panneaux en acier qui peuvent être assemblés pour créer des bâtiments modulaires, des structures acoustiques ou tout autre environnement contrôlé.
Québec,
15 juillet 2020. – Ça fait des mois que les responsables de service de garde
(RSG) en milieu familial syndiquées à la CSN tirent la sonnette d’alarme :
de plus en plus de femmes quittent la profession. L’hémorragie est bien réelle,
si le gouvernement ne fait rien, on se dirige tout droit vers une crise sans
précédent.
Voici le témoignage de l’une de ses femmes qui quittent la profession. Militante efficace et appréciée, Carole Dion était présidente du Syndicat des éducatrices et éducateurs en milieu familial de Sainte-Marie — CSN. Nous lui souhaitons évidemment du succès et du bonheur pour la suite de sa vie professionnelle après près de 25 ans comme RSG.
Témoignage
de Carole Dion, ex-responsable de service de garde en milieu familial
Le 14 juillet 2020,
Le 26 septembre 1996, je devenais responsable
de service de garde en milieu familial accrédité par une agence de garde.
Mon bébé venait tout juste d’avoir un
an. Permettez-moi de vous dire à quel
point j’étais heureuse d’avoir la chance de demeurer avec mes enfants à la maison,
mais aussi d’ouvrir ma résidence à d’autres enfants afin de les voir grandir et
se développer dans un milieu sain, sécuritaire, chaleureux et aimant. Pouvoir
ainsi continuer à pourvoir aux besoins de ma propre famille tout en étant
rémunérée.
Ayant 3 enfants de moins de 9 ans, je ne
pouvais recevoir que 3 autres enfants.
Mais devant la demande grandissante en matière de garde, l’agence de
garde me demanda à ce moment si j’étais intéressée à augmenter mon ratio à 9
enfants avec une assistante afin de répondre aux besoins de beaucoup de parents
qui étaient en quête de place.
À ce moment, nous devions suivre une
formation obligatoire d’une durée de 45 heures au cours des deux ans suivant
notre accréditation. L’exigence également de suivre une formation de premiers
soins d’une durée de 6 heures et qui devait être renouvelée aux trois ans, et
bien sûr, l’obligation de suivre une formation continue d’une durée de 6 heures
annuellement.
Je me suis donc inscrite à toutes ces
formations que j’ai dû prendre en soirée ou durant les fins de semaine, soit
dit en passant en prenant de mon temps personnel et en volant du temps de
qualité à ma propre famille. Mais
j’étais tellement heureuse et naïve à cette époque.
En 1997, la création des places à 5 $ et
de nouvelles exigences de la part du ministère de la Famille venaient
s’ajouter, dont l’obligation d’offrir des services de garde s’échelonnant sur
une période maximale de 10 heures par jour. Oups 10 heures par jour ! Quel travailleur au Québec travaille 10
heures sans être rémunéré pour les 2 heures supplémentaires ?
Déjà 1 an après mon ouverture officielle, la
bataille commençait.
Respect de notre statut de travailleur
autonome, augmentation de la subvention journalière par enfant, augmentation de
la subvention pour enfants poupons, uniformité dans l’application des lois et
des règlements fait par les CPE, droit au remplacement pour la RSG et j’en
passe.
À ce moment, le ministère n’avait pas une
très grande reconnaissance pour notre travail auprès des enfants et allait même
jusqu’à nous offrir 0,10 $ d’augmentation par jour par enfant. Oui ! Oui !
Vous avez bien lu 0,10$.
Mais avais-je vraiment le choix d’accepter ?
Je devais moi aussi continuer de gagner ma vie et c’est la profession que
j’avais choisie, car moi je désirais éduquer mes enfants moi-même. Était-ce mal de prendre cette décision ? Était-ce une raison pour me sous-payer et
profiter de ma naïveté parce que j’avais fait le choix de rester à la maison et
d’offrir des services dans ma résidence pour permettre à d’autres femmes
d’aller travailler à l’extérieur ?
Pourquoi le ministère pensait-il que je ne
valais pas plus ? Les enfants reçus dans
mon milieu ne passaient pas la journée à regarder la télévision, bien au
contraire ! Beaucoup d’activités éducatives leur étaient offertes durant
toute la journée de 7 h à 17 h.
Peut-être qu’il pensait que ceux-ci étaient laissés à eux même ? Mais détrompez-vous ! Ma journée débutait à 6 h. Planification et
préparation du repas du midi, planification des activités et du matériel pour
les activités de la journée et je vous épargne tout le côté administratif. À la
fermeture de mon milieu, ce n’était pas terminé. Non ! Non ! Je devais nettoyer les
jouets, les planchers, chaises hautes, bancs d’appoint, ranger, nettoyer les
aires de jeux intérieures, la salle de bain, etc. Il était rendu 17 h 45. Et voilà que j’étais prête pour le
lendemain. La journée était loin d’être terminée,
il ne faut pas oublier que je devais m’occuper de ma propre famille aussi.
La syndicalisation des responsables de
service de garde en milieu familial a fait son apparition en 2008. Les responsables entretenaient de grands
espoirs face à cette nouvelle. Espoir
qui s’est vite changé en calvaire. Oui,
car le ministère en a profité pour nous attribuer un statut de travailleur
hybride. Statut avec lequel il pouvait
jouer en sa faveur quand cela faisait son affaire.
Voilà que les exigences continuaient
d’augmenter encore et encore, sans que notre revenu soit représentatif à
l’ampleur de la tâche de travail.
Malheureusement, devant si peu de
reconnaissance de la part du ministère, j’ai pris la décision la plus difficile
à prendre de ma vie soit de fermer définitivement mon milieu le 17 juillet 2020
après y avoir consacré 24 ans.
Cette décision m’a amené à devoir annoncer la
nouvelle rapidement aux parents utilisateurs de mon service, afin qu’ils
puissent trouver une autre place pour leurs petits trésors, chose qui ne fût
pas très évidente pour eux. Je vous
laisse deviner leurs réactions à cette nouvelle.
Je leur ai bien expliqué que ma décision
n’était pas contre eux, mais bien contre le ministère et des conditions de
travail que celui-ci nous imposait, et ce, depuis plusieurs années.
Cette profession m’a rempli de fierté quand
je voyais les enfants quitter mon milieu autonomes, fiers d’eux, et avec un
bagage qui leur permettait d’affronter le milieu scolaire.
Depuis le début de l’année 2020, je ne
réussis plus à comptabiliser le nombre de fermetures de service de garde en
milieu familial et ça se poursuit.
Je suis épuisée de me battre, je suis écœurée
de ne pas être reconnue à ma juste valeur, alors, à quoi bon tenter de croire,
espérer qu’enfin un jour je réussisse à obtenir cette reconnaissance pour tout
le travail que j’ai à effectuer. Vous
avez gagné. Le ministère m’a poussé vers la porte de sortie.
Il faut que les choses changent, et
rapidement, car je ne vois pas à ce stade-ci comment le ministère pourra
répondre aux demandes des parents du Québec à la recherche de place si la
situation perdure et que tous les services de garde en milieu familial régis et
subventionnés ferment leurs portes.
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement l’Amérique qui pleure, mais bien
toutes les responsables de services de garde en milieu familial.
En espérant que ces quelques mots pourront
vous permettre de faire une prise de conscience devant l’urgence de réagir à
cette situation.
Carole Dion, ex-responsable de service de
garde en milieu familial
L’acquisition d’un traversier d’outre-mer par le
gouvernement fédéral sera-t-elle vraiment une solution temporaire ?
Le gouvernement
fédéral a fait l’annonce, la semaine dernière, de l’acquisition d’un traversier
espagnol, le NM Villa de Teror, pour desservir les Îles-de-la-Madeleine. Bien
qu’il s’agisse officiellement d’une solution dite « temporaire », en attendant
la construction d’un navire de remplacement permanent par le Chantier Davie, la
situation nous inquiète et nous amène à demander des précisions au gouvernement
de Justin Trudeau.
Tout d’abord, le
fait d’entendre le directeur général du CTMA, Emmanuel Aucoin, vanter les
mérites de ce navire construit en 2019 a de quoi soulever bon nombre
d’interrogations. Il faut savoir que le navire en question, le NM Villa de
Teror, est un projet qui a connu son lot de difficultés techniques et de
défauts de sécurité, notamment le non-respect du règlement de l’OMI
(Organisation maritime internationale), qui met en péril la sécurité des
passagers. La construction de ce bateau a duré 12 ans. Il a été abandonné par
l’armateur, en cours de route, pour ensuite rester négligé sans qu’aucun
entretien ne soit effectué sur les équipements essentiels. Le navire n’a été
terminé qu’en 2019, mais son propriétaire actuel, l’un des plus grands
opérateurs de traversiers espagnols, cherche déjà à le vendre. Nous sommes donc
étonnés du choix de notre gouvernement. Est-ce vraiment une solution d’avenir
sécuritaire ? Il nous semble que les expériences récentes d’achat de
traversiers usagers d’outre-mer n’ont pas été positives, au contraire.
D’autre part, une
fois l’acquisition faite, la tentation sera grande de retarder, voire de
suspendre, la construction du NM Madeleine II (Jean Lapierre) par le
Chantier Davie. Il nous semble qu’avec la grave crise économique provoquée par
le coronavirus, la politique d’achat au Canada est plus que jamais vitale. D’ailleurs,
la relance de l’économie constitue une pierre angulaire dans le discours du
premier ministre Trudeau. La construction de navires au pays est précisément le
type d’investissement dans les infrastructures qui contribuerait à relancer
notre économie. À ce sujet, le chantier lévisien avait, en 2018, offert une
solution sans risque pour le gouvernement fédéral afin de remplacer La
Madeleine, offre qui fût rejetée du revers de la main par les bureaucrates
d’Ottawa. Pourtant, le Canada a de grands besoins, connus et documentés, en
matière de navires, que ce soit des traversiers, des brise-glaces ou des
frégates. Nous devons saisir l’occasion pour faire d’une pierre deux coups en
donnant des contrats ici. Cela fera travailler des gens d’ici et répondra ainsi
aux besoins des gens d’ici.
Rappelons que le
Chantier Davie a été intégré à la Stratégie nationale en matière de
construction navale il y a un peu plus de six mois. Ce chantier concentre 50 %
de la capacité de construction du pays ce qui en fait le plus grand chantier
maritime du Canada. Certes, le gouvernement de Justin Trudeau a multiplié les
annonces pour manifester son appui et son intention de corriger les erreurs
passées à l’égard de la Davie depuis 3 ans. Que ce soit l’annonce de la
conversion de quatre brise-glaces par le premier ministre lui-même au mois de
janvier 2018 (ce qui s’est finalement soldé par la conversion des trois plus
petits), l’annonce de la modernisation des frégates de la Marine royale
canadienne en novembre 2018 ou la construction de deux traversiers en juin 2019,
cela ne demeure que des annonces. On est loin de permettre aux travailleurs et
aux travailleuses de la Davie de pousser un soupir de soulagement en voyant
enfin l’injustice de 2011 corrigée. Les annonces ne mettent pas le pain ni le
beurre sur la table à la fin de la semaine.
À ce jour, aucun
contrat de construction annoncé ne s’est matérialisé en travail concret pour
les travailleuses et travailleurs de la Davie. Inclure le Chantier Davie dans
la Stratégie nationale en matière de construction navale est ce que l’on a
toujours demandé. Toujours faut-il que le traitement qu’on lui réserve ne soit
pas embourbé de dédales bureaucratiques. Soyons clairs, nous ne quémandons rien,
mais souhaitons ardemment un traitement équivalent à ce qu’on accorde aux deux
autres chantiers canadiens. Ce serait dommage de constater que malgré les
annonces, les dés étaient pipés d’avance.
Ann Gingras, présidente
Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches
(CSN)