Le conseil central tel qu’on le connait a été officiellement fondé le 5 mars 1918. Il est issu de la fusion de deux conseils centraux regroupant les divers syndicats nationaux et catholiques de la région.

Quelques uns des logos utilisés par le Conseil central au fil des ans.

Au fil des ans le conseil central a adopté différentes dénominations :

  • Conseil central national des métiers du district de Québec (1918-1933)
  • Conseil général des syndicats catholiques de Québec (1933-1950)
  • Conseil central des syndicats catholiques de Québec (1950-1965)
  • Conseil central des syndicats nationaux de Québec (1965-1979)
  • Conseil central des syndicats nationaux de la région de Québec (1979-1995)
  • Conseil central de Québec–Chaudières-Appalaches (1995 à aujourd’hui)

 

Des racines profondes (*)

C’est au 19e siècle, le 29 décembre 1889, qu’a été fondé le Conseil central des métiers et du travail de Québec et Lévis auquel succéda, le 5 mars 1918, le Conseil central national des métiers du district de Québec. Gaudiose Hébert, un ouvrier de la chaussure, en fut le premier président. Trois ans plus tard, on retrouve les élus du conseil central qui préparent l’assemblée de fondation de la CTCC et qui proposent de recommander le vote proportionnel aux gouvernements fédéral et provincial. Avec le développement de l’industrie minière et d’une économie secondaire dans la région de l’Amiante, un conseil central est fondé à Thetford Mines en 1957 pour répondre aux nouveaux besoins. Ce conseil central sera fusionné à celui de Québec–Chaudière–Appalaches en 1996.

Les années effervescentes

Les premières années de la décennie 1970 sont celles de la scission de la CSN. Au cours de cet événement déchirant — la CSD puisant dans l’effectif du secteur privé de la CSN — le président du conseil central, Roland Tapin, quittera la CSN, emmenant avec lui le syndicat de l’entretien de la STCUQ, l’ancêtre du RTC, qui reviendra à la CSN 25 ans plus tard. Pendant ces années d’effervescence syndicale, sociale et politique, les conflits de travail tournent souvent à l’affrontement, les employeurs recourant allègrement à des briseurs de grève. Lorsque plusieurs syndicats sont en conflit simultanément, le conseil central, que préside à cette époque Joseph Giguère, les réunit dans un comité de solidarité pour augmenter leur rapport de force. Tout le monde se déplace alors ensemble pour faire un piquetage massif devant l’entreprise. Les syndicats du Trust général du Canada, de l’Agence provinciale et de SICO, notamment, bénéficient de cet appui.

Concilier toutes les réalités

Le comité de solidarité sera remis en vigueur lorsque viendra la récession de la décennie 1980 et les fermetures en série. Puis le long et difficile conflit du Manoir Richelieu accaparera une grande part des énergies militantes du conseil central, que préside alors Nicole B. Madore.

Lorsque Michel Lessard lui succède, en 1991, la région de la capitale nationale a depuis peu été subdivisée en deux entités administratives : Québec au nord, incluant Portneuf et Charlevoix, et Chaudière–Appalaches au sud, incluant Côte-du-Sud, Beauce-les Etchemins et la région de l’Amiante. « On se retrouvait avec, au nord, un grand centre urbain bien équipé, qui avait développé depuis longtemps une culture de concertation, dit-il. Et au sud, un monde rural qui ne disposait que d’un gros centre hospitalier, Lévis, et qui n’avait aucun lieu de regroupement. De toute évidence, la répartition des ressources était inéquitable. Mais par ailleurs, le sud affichait une bonne santé économique et la population y était plus jeune. »

Comptant des membres des deux côtés du fleuve, le conseil central pouvait intervenir en toute connaissance de cause et proposer des solutions qui concilient les deux réalités.

Tissés serrés

Les membres du conseil central ont toujours cru profondément à la force sociale et politique que représentent des liens tissés serrés entre les milieux syndical et communautaire. Au cours des années, ces liens se raffermirent jusqu’à permettre la rédaction d’une plate-forme régionale sur l’économie sociale et l’organisation de divers rassemblements qui devaient naturellement aboutir à la revendication d’une loi anti-pauvreté. Le conseil central et la CSN ont participé à la création du Fonds d’économie et d’emploi du Québec (FEEQ), ce dont Denise Boucher, qui fut présidente du conseil central de 1996 à 1999, est particulièrement fière. Ce fonds recueille des dons et prête des sommes jusqu’à 20 000 dollars, soit juste la petite part qui manque parfois pour dépanner ou lancer une petite entreprise.

 

(*) extrait de l’article « Québec–Chaudière-Appalaches : une capitale, carrefour de pays multiples » dans Portrait d’un mouvement (CSN. 2000)

 

Épilogue

Depuis 1999 l’équipe du conseil central a été de tous les combats sociaux et syndicaux et poursuit la longue tradition de lutte de la région. Que ce soit pour faire redémarrer le chantier de la Davie, faire reconnaitre l’expertise des éducatrices en CPE ou contrer les privatisations dans le système de santé et services sociaux, le conseil central est au rendez-vous. Mondialisation, équité salariale, défense des services publics, lutte contre le néolibéralisme et l’austérité ont rythmé et continuent de rythmer la mobilisation des membres qui sont, disons-le, de plus en plus nombreuses et nombreux (de 35 000 en 1998 à 45 000 aujourd’hui).