Mes souhaits de Noël…. vraiment ???

Par Ann Gingras, présidente


Encore la période des Fêtes, ce temps de l’année où nous sommes joyeux et fébriles. Quoi souhaiter ? Qu’est-ce que je voudrais bien ? Hmmmm, plusieurs choses en commençant par des élu-es politiques qui représentent véritablement les intérêts de l’ensemble de la population et non une infime partie. 

C’est clair que le dossier des maternelles 4 ans me vient automatiquement à l’esprit. 

Quel bordel, la preuve d’un gouvernement borné, sans véritables préoccupations, ni pour les tout-petits ni pour les parents. Ah ! Nous sommes peut-être allés trop vite nous dit le premier ministre Legault. Tu penses ?????? Misère, c’est pourtant ce que l’on dit depuis le début.

Alors que le gouvernement caquiste dit que les surplus appartiennent à la population, on entend régulièrement que ce dernier souhaite des services de santé et une éducation de qualité. Cela signifie aussi des conditions de travail et des conditions salariales décentes pour le monde qui se consacrent aux autres, et ce, tous les jours. Voilà que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) nous révèle que la rémunération globale des fonctionnaires québécois est 6,2 % moins élevée que celle de l’ensemble des autres salarié-es des entreprises de 200 employé-es et plus. J’ose espérer qu’une étude approfondie ne sera pas nécessaire pour que notre cher gouvernement comprenne que nos services publics sont loin d’être attrayants.

Pour rendre les milieux attrayants, ça prendrait, au départ, une bonne dose de respect. Comment expliquer la multiplication des médecins qui œuvrent pour les employeurs et qui remplissent leurs poches en écœurant les travailleuses et travailleurs qui sont victimes d’accidents de travail. 

Les médecins dits « experts » de l’employeur et les médecins traitants ont pourtant étudié la même chose, ils ont eu la même formation et tient, quand vient le temps d’un accident de travail, le médecin traitant est vu comme un deux de pique. Le Collège des médecins du Québec nous annonce qu’il travaille pour encadrer le domaine de l’expertise médicale. Je veux bien, mais il y a cinq ans, nous avions reçu Yves Robert du collège des médecins lors de notre journée thématique en santé-sécurité et il nous disait à l’époque que le collège y travaillait. Faudrait quand même que le résultat ne soit pas aussi long que pour être diplômé en médecine. Il s’agit carrément d’un détournement des fonds publics. Nous formons collectivement, à des frais faramineux, des individus pour pratiquer la médecine, pour soigner le monde et ces derniers finissent par se spécialiser en expertises médicales, en arbitrage médical et en étant au solde des employeurs. Tout ça alors que plusieurs n’ont même pas de médecins de famille. C’est honteux !

Là-dessus, le ministre du Travail nous promet une réforme en profondeur des lois en santé et sécurité au travail, ce qui devrait nous donner froid dans le dos puisque c’est un ancien procureur patronal. 

Dans mes souhaits, bien sûr, des contrats pour la Davie. Encore cette année, à l’aube du temps des Fêtes, les hommes et les femmes de ce chantier font face à un carnet de commandes, moins vide que d’habitude, mais aucun travail concret avant la fin de l’année  2020. Une décision d’un troisième chantier était imminente avant le déclenchement de la campagne électorale et là, plus personne n’en parle.

À vrai dire, nos revendications sont plus que des souhaits, plus que des rêves, mais plutôt des revendications justes, légitimes et plus que méritées. 

Bien qu’il ne reste que quelques jours à l’année 2019 pour se faire entendre, l’an 2020 doit être le reflet de notre volonté d’avoir gain de cause dans nos diverses luttes. Il n’y a aucune place pour de simples souhaits. Rien ne tombe du ciel selon la bonne foi de nos gouvernements ou des employeurs. Comme on dit, les bottines doivent suivre les babines. Si nous sommes convaincus de la justesse de nos revendications, démontrons toute notre détermination et notre solidarité les uns envers les autres.

Au nom de l’équipe du conseil central, je vous souhaite de belles et heureuses Fêtes. Je souhaite que vous puissiez faire le plein d’énergie afin que nous puissions être à la hauteur des défis qui nous attendent. Nos membres ne méritent rien de moins.


Extrait du numéro de décembre 2019 du journal Le Réflexe