Des sages-femmes se sont réunies devant l’Assemblée nationale mercredi midi avec des alliés du conseil central. Après avoir manifesté à Montréal la semaine dernière, des sages-femmes sont venues des quatre coins du Québec pour sommer le ministre Barrette de donner à ses représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux les mandats nécessaires pour que la négociation démarre enfin après deux ans de tergiversations.

Marie-Pier Mainville, porte-parole du Regroupement Les Sages-femmes du Québec

« La semaine dernière, le ministre a déclaré qu’il était en accord avec nos demandes — ce qui nous a étonnées, mais qui nous a réjouies — et a affirmé que le problème résidait dans notre supposé refus de nous soumettre à un exercice de reddition de comptes. Cette affirmation est évidemment non fondée, puisque nous avons développé la reddition de comptes conjointement avec le ministre, à sa demande en 2014. Celle-ci lui permet de s’assurer que les sages-femmes respectent leurs obligations contractuelles en matière de suivis complets », souligne d’entrée de jeu l’une des porte-parole du Regroupement Les Sages-femmes du Québec, Marie-Pier Mainville.

Se recentrer sur la négociation

« Il semble y avoir un manque de communication entre le ministre et ses représentants à la table de négociation, enchaîne-t-elle. Nous avons accepté que les données contenues dans la reddition de comptes soient transmises aux établissements. Le ministre ne semblait pas être au courant la semaine dernière. Maintenant qu’il s’est probablement mis à jour sur le dossier, et qu’il se dit en accord avec nos demandes, il n’y a aucune raison pour qu’on ne puisse pas enfin s’engager dans cette négociation et aborder le cœur des enjeux dont nous voulons discuter. »

Rappelons que les sages-femmes demandent notamment l’amélioration du forfait de garde, le remboursement de frais de kilométrage et l’attribution de certaines primes, comme celles qui visent à assurer les services à des clientèles en situation de vulnérabilité ou aux populations dans le Grand Nord.

« Les sages-femmes sont des professionnelles de première ligne dans le réseau de la santé au Québec et elles ont exprimé des demandes très légitimes au gouvernement pour mieux les soutenir dans plusieurs aspects de leur travail, souligne pour sa part la présidente de la Fédération des professionnèles–CSN, Ginette Langlois. Un accouchement avec une sage-femme engendre d’immenses bénéfices à tous les points de vue. Leur accompagnement tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de la période postnatale améliore la santé de la mère et de l’enfant. Sans compter qu’elles permettent à l’État québécois de réaliser des économies substantielles. Elles méritent une juste reconnaissance de leur travail. »

Yves Fortin, secrétaire général du conseil central.

« Lors de sa mise à jour économique, le gouvernement libéral nous a fait la démonstration qu’il nage dans des surplus faramineux, obtenus en grande partie en coupant des services de santé et de services sociaux aux Québécoises et aux Québécois. Les sages-femmes font partie de la solution pour améliorer le système de santé et de services sociaux du Québec. Le ministre Barrette a tout à fait les moyens de répondre à leurs demandes qui sont plus que raisonnables et qui vont profiter à toutes et à tous. Qu’il cesse donc de leur faire des misères », a conclu le secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Yves Fortin.

Notons finalement que des porte-parole des trois partis de l’opposition se sont adressés aux manifestantes et aux manifestants durant l’événement pour exprimer leur soutien aux sages-femmes.