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C’est réglé

Quelques brèves sur les dernières ententes signées dans la région


Nouvelle convention chez Mecart 

Le 28 juillet, les travailleurs et les travailleuses ont mené une grève éclair.

La détermination et la mobilisation des travailleurs de MECART Inc., à Saint-Augustin-de-Desmaures, ont eu raison de la fermeture de la partie patronale cet été. En effet, les membres du syndicat ont entériné à l’unanimité l’entente de principe que leur présentait leur comité de négociation, le 6 août dernier. 

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. La reprise des pourparlers en juillet n’a pas été de tout repos. « On avait trois jours de négociation de prévus, mais à la première journée, la partie patronale est arrivée à la table avec une offre globale clairement pas acceptable », raconte Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN). 

Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN)

La négociation avant la pandémie n’avait pas permis d’avancer. « En quatre séances de négociation, on n’avait pas réglé grand-chose, seulement quelques points de concordances avec la loi », se rappelle Denis Légaré, « le 13 mars, on avait tenu une assemblée et on avait adopté à l’unanimité un mandat de moyens de pression excluant la grève ». Toutefois, la Covid est venue bouleverser les plans, forçant l’arrêt des négociations et la suspension du plan de mobilisation. 

La partie patronale comptait peut-être sur une démobilisation des membres en plein été, mais il n’en fut rien. La plupart des travailleurs se sont fait un devoir de participer à leur assemblée syndicale le 23 juillet. « Une dizaine de membres qui étaient en vacances et deux autres en CSST, dont moi-même, sont venus pareil », se félicite le président du syndicat. L’offre globale de la partie patronale est rejetée, à l’unanimité, et un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève est adopté à 92,5 % dans la foulée. 

Une semaine plus tard, le 28 juillet, les travailleurs décident d’appliquer leur mandat de grève. Personne ne revient au travail après la pause d’après-midi. Cette grève éclair a eu des effets. « La vraie négociation a commencé lorsqu’on a eu des moyens de pression », explique Denis Légaré, « c’est l’arrivée de Patrice Genois, le président de Mecart Inc., à la table de négociation qui a accéléré les choses ». Les travailleurs n’ont pas eu besoin de mener d’autres moyens de pression par la suite puisqu’une entente fut rapidement conclue. 

« On a réussi à avancer sur toutes nos priorités, on voulait un règlement qui toucherait un peu tout le monde, qui en amènerait un peu plus à tout le monde et c’est mission accomplie », explique le président. Selon son analyse, le syndicat a su profiter de son rapport de force au bon moment : « la Covid a amené de nouveaux contrats à l’entreprise et elle avait intérêt à régler rapidement comme en fait foi un reportage publié dans Le Soleil sur Mecart quelques jours après notre assemblée ». 

La nouvelle convention collective, d’une durée de trois ans, prévoit des augmentations de salaire de 3 % la première année, 2,5 % la deuxième et 2,5 % la troisième avec une rétroactivité au 1er janvier 2020. La participation de l’employeur au régime de retraite est également bonifiée d’un montant forfaitaire équivalent à 0,5 % par année versé le 1er janvier 2021. Les syndiqué-es obtiennent également un congé mobile de plus. Les libérations syndicales ont finalement été bonifiées et un ajustement permettra de faciliter la participation des officiers aux instances de la CSN.


Papier Clermont

Les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier Clermont inc. ont adopté à 76,67 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 16 juin dernier après une dizaine de rencontres de négociations.  

La nouvelle convention collective contient plusieurs améliorations. Mentionnons l’introduction d’un horaire plus stable pour la moitié des travailleurs et des travailleuses sur les équipes de réservistes, l’amélioration des conditions de travail et de formation dans les équipes de la centrale thermique, un rattrapage salarial pour l’entretien (avec une augmentation de salaire rétroactive à 2018), la bonification de 1 % de la part employeur dans le régime de retraite, une majoration et amélioration des assurances collectives ainsi qu’une plus grande souplesse dans l’utilisation des heures de libération syndicale.  

Crise sanitaire oblige, le syndicat n’a pas pu tenir de rencontre en personne, comme à l’habitude. « Nous avons tenu une assemblée générale virtuelle, en deux séances, et nous n’avons eu que des bons commentaires », explique Claude Rouleau, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont inc., « il y a eu une très bonne participation des membres du syndicat ».


Extrait du numéro de septembre 2020 du Réflexe, le journal du conseil central.

Manifestation pour le maintien des primes

Une manifestation pour le maintien des primes dans le secteur public a eu lieu ce matin devant le Conseil du trésor, à Québec.

Négociation du secteur public

En pleine pénurie de personnel, appauvrir les travailleuses et les travailleurs serait catastrophique, prévient la CSN

Québec, 9 septembre 2020 – « Nous ne laisserons pas ce gouvernement plumer les services publics », ont clamé des travailleuses et des travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation membres de la CSN lors d’une action d’éclat qui s’est déroulée à Québec ce matin. Des sacs de plumes ont été soufflés tout d’abord à l’intérieur des bureaux du Conseil du trésor, puis devant l’édifice, afin d’illustrer le plumage en règle que le gouvernement s’apprête à faire subir à des dizaines de milliers de personnes œuvrant dans les services publics en mettant fin, le 30 septembre prochain, à plusieurs primes d’attraction et de rétention.

Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Maintenant, il semble bien décidé à les abolir à la fin du mois. « En pleine pandémie et avec toutes les difficultés qu’on a à attirer et à retenir le personnel dans les services publics, ça n’a aucun sens d’appauvrir des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.   

Celles et ceux qui se verront privés d’une partie de leur revenu sont des ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord. Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. Pour d’autres travailleurs, comme les ouvriers visés par la prime, la décision du gouvernement les privera de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année. « Quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », ajoute Caroline Senneville.

La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels la CSN a identifié des problèmes de recrutement.

« Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est un bien mauvais message que le gouvernement envoie dans les réseaux et, ultimement, ce sont les services à la population qui perdront des plumes », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Respect de l’ancienneté : Les chauffeurs du RTC ont manifesté ce midi

Respect de l’ancienneté : Les chauffeurs du RTC ont manifesté ce midi

Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employés du transport public du Québec Métropolitain inc. (SETPQM-CSN).

Québec, 27 août 2020. – Dès 4 h 30 ce matin, une activité de mobilisation regroupant les chauffeurs du RTC s’est amorcée. Celle-ci faisait suite à un rassemblement qui s’est déroulé entre 11 h et 13 h au 720, rue des Rocailles, siège social du RTC. Les personnes présentes ont souligné à maintes reprises que le respect de l’ancienneté est non négociable.

« Ce n’est pas une question de salaire ou de revendication de condition de travail. C’est tout simplement le respect d’une règle fondamentale qu’est l’ancienneté », affirme Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employés du transport public du Québec Métropolitain inc. (SETPQM-CSN). « Nos membres ont été clairs, ils n’ont pas l’intention de reculer là-dessus. » Madame Fortin sera disponible pour des entrevues.

Les ASSS du Québec s’invitent à l’Assemblée nationale

Les ASSS du Québec s’invitent à l’Assemblée nationale

Québec, le 8 août 2020. – Des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) de partout au Québec se donnent rendez-vous aujourd’hui, devant l’Assemblée nationale, pour un second week-end « ASSS maintenant ou jamais ». Majoritairement des femmes, les ASSS exigent la juste reconnaissance de leur travail. Elles sont plus de 6000 au Québec à assurer le maintien à domicile de centaines de milliers de Québécoises et de Québécois qui, sans elles, devraient se tourner vers les centres d’hébergement avec soins.

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), cette juste reconnaissance passe en premier lieu par le règlement des plaintes en maintien de l’équité salariale, un dénouement qu’elles attendent depuis plus de dix ans. « Les ASSS ne sont pas placées correctement dans la structure salariale de l’état ce qui fait qu’elles ne reçoivent pas le salaire qu’elles devraient explique la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. Leur rôle et leurs responsabilités ont évolué sans qu’on corrige en même temps leur rémunération. Nous réclamons depuis 2010 une réévaluation complète de cet emploi, conformément à la Loi sur l’équité salariale. Jusqu’à maintenant, le gouvernement fait la sourde oreille ».

Pour la FSSS–CSN cette fermeture du gouvernement est paradoxale, car il a lui-même évoqué vouloir faire du soutien à domicile une priorité. Il faut savoir que les services dans ce secteur sont sous-développés au Québec. La plupart des aîné-es souhaitent demeurer à leur domicile le plus longtemps possible, mais les ressources sont insuffisantes. Pourtant, du point de vue budgétaire, il est beaucoup plus économique pour l’État d’assurer de bons services en soutien à domicile que dans les centres d’hébergement.

Négociations

En outre, la FSSS–CSN porte plusieurs propositions pour consolider le soutien à domicile à l’occasion des négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public. « Nous sommes d’avis que les ASSS peuvent contribuer largement à l’amélioration de la qualité de vie des Québécoises et des Québécois en perte d’autonomie, poursuit Josée Marcotte. Par exemple, elles doivent faire partie des équipes soignantes. On doit améliorer les conditions encadrant l’intégration de nouvelles salariées dans les équipes. Comme d’autres salarié-es, elles souhaitent également qu’on trouve des solutions aux problèmes de conciliation famille-travail-études, en santé-sécurité ou encore aux surcharges de travail. »

Sortir de l’ombre

« Les ASSS œuvrent dans l’ombre depuis beaucoup trop longtemps, enchaîne la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras. Leur contribution est absolument essentielle, mais lorsque vient le temps de répondre aux défis que nous avons devant nous, elles sont complètement ignorées par les décideurs. On l’a vu au cours de la crise de la COVID-19 : leurs besoins, en termes de protection individuelle et d’organisation du travail, ont été complètement balayés du revers de la main. Pourtant, une partie de la solution se trouve bel et bien dans le soutien à domicile! Le premier ministre Legault vante ses Maisons des aînées à venir, mais il ferme les yeux devant la dévastation qui a eu lieu au niveau des services de soutien à domicile. »

Selon une récente étude de l’Institut canadien d’information sur la santé, une personne sur neuf admise en centre d’hébergement en 2018-2019 aurait pu demeurer à domicile en recevant les soins et services appropriés. Il en va non seulement de la saine gestion des finances publiques et de la qualité de vie de ces personnes, mais aussi de la nécessité d’enlever une certaine pression des CHSLD. Le lourd bilan de la COVID-19 dans les CHSLD milite en effet pour une révision des services en faveur du maintien à domicile.

Vote de grève chez MÉCART INC.

Les travailleurs de MÉCART Inc. sont déterminés.

Vote de grève chez MÉCART INC.

Québec, 23 juillet 2020. – Réunis en assemblée générale ce soir, les travailleuses et les travailleurs de MÉCART INC. à Saint-Augustin-de-Desmaures, ont rejeté l’offre globale de la partie patronale et ont adopté un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève à 92,5 %. La partie syndicale se dit toujours prête à négocier et espère en arriver rapidement à une entente satisfaisante.

Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN)

« Nous sommes déçus des offres patronales, et c’est pour bien le faire comprendre que nous avons adopté un mandat de grève », explique Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN), « malgré la crise sanitaire, la production n’a jamais arrêté et l’entreprise a même de nouveaux contrats, ce serait le moment idéal pour bonifier les salaires ».

L’entreprise MÉCART INC. fabrique des panneaux en acier qui peuvent être assemblés pour créer des bâtiments modulaires, des structures acoustiques ou tout autre environnement contrôlé.

Une assemblée sous le signe de la distanciation sociale.