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Fermeture d’un programme au Cégep de Thetford

Fermeture d’un programme au Cégep de Thetford

Le syndicat tend la main à la direction pour trouver des solutions

Fin octobre, la direction du Cégep de Thetford a annoncé unilatéralement la fermeture du programme de Technologie de l’électronique industrielle prenant ainsi la communauté collégiale par surprise. À la suite de représentations du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Thetford, muni d’un mandat fort de ses membres et appuyé par plusieurs syndicats, dont ceux de la région, la direction a accepté la main tendue du syndicat pour analyser la situation du programme et envisager les avenues possibles avec les acteurs concernés. 

« La communauté enseignante s’est mobilisée rapidement, malgré le contexte d’enseignement en mode COVID-19. La direction a décidé de surseoir à sa recommandation de fermeture et entame une analyse conjointe avec les enseignantes, enseignants et les partenaires impliqués dans le programme. On souhaite qu’ensemble on trouve des solutions, car c’est comme ça qu’on a toujours travaillé au Cégep de Thetford », explique Pascal Binet, président du syndicat.

Les syndicats sont en général opposés aux coupures et fermetures de programmes parce que ça affaiblit les institutions. « Couper dans les programmes, même quand ceux-ci ont de petites cohortes, c’est mettre en péril la viabilité du cégep puisque ce dernier devient ainsi moins attrayant. Il ne faut pas oublier, particulièrement en cette période de décroissance démographique dans la région, que le financement est, en bonne partie, lié au nombre d’étudiantes et d’étudiants que l’établissement accueille », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

« N’oublions pas que le Cégep de Thetford est le seul établissement d’enseignement supérieur à s’assurer que les entreprises de la région puissent compter sur des travailleuses et des travailleurs qualifiés. Il serait irresponsable d’abandonner une offre de formation dans le secteur technique lorsqu’on sait qu’elle agit comme un catalyseur du développement économique », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Secteur public: on sonne l’alarme

Secteur public: on sonne l’alarme

Une fois n’est pas coutume, une coalition d’organisations syndicales représentant plus de 500 000 travailleuses et travailleurs du secteur public s’est réunie le 25 novembre dernier pour « sonner l’alarme ». 

Les travailleuses – représentant plus de 75 % du personnel des services publics – et les travailleurs en ont assez des « mercis » de 13 heures lors des points de presse. Il est temps que Québec dépose des offres acceptables aux tables de négociation.

Un retard qui s’aggrave 

Le rapport annuel de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est venu ajouter de l’eau au moulin quelques jours plus tard. En effet, l’enquête menée par l’ISQ souligne que la rémunération globale des employé-es de l’État (ce qui inclut le salaire, le régime de retraite et les avantages sociaux) affiche un retard alarmant de 9,2 % par rapport à l’ensemble des salarié-es québécois; un retard qui s’est amplifié, puisqu’il était de 6,2 % l’année dernière. Du point de vue strictement salarial, le retard est encore plus manifeste, alors que les employé-es de l’État gagnent 16,5 % de moins que les autres salarié-es du Québec.

« C’est tout simplement indécent. Nos services publics étaient déjà en crise avant la pandémie et ils sont actuellement portés à bout de bras par des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs. En ce moment, l’élastique est tendu au maximum et les problèmes de surcharge de travail et de pénurie de main-d’œuvre continuent de fragiliser les services à la population », a déclaré Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

En négociation depuis plus d’un an, la CSN estime que l’heure est venue pour le gouvernement Legault de prendre acte de la situation et d’agir en conséquence. Actuellement, les augmentations salariales proposées par le gouvernement sont de 1,75 % en 2020 et en 2021 puis de 1,5 % en 2022.

« C’est une proposition tout simplement déconnectée de la réalité, car comme le démontre le rapport de l’ISQ, les salaires des syndiqué-es ne faisant pas partie du secteur public ont augmenté en moyenne de 2,6 % en 2020. L’offre sur la table ne ferait qu’accentuer l’écart entre les travailleuses et les travailleurs des services publics par rapport aux autres salarié-es du Québec. Le gouvernement ne peut plus ignorer ce que nous lui soulignons depuis plus d’un an, soit l’urgence d’agir et de soutenir nos services publics en donnant un sérieux coup de barre en matière de rémunération », explique la vice-présidente de la CSN.

La CSN a déposé cet automne une contre-proposition qui revendique une augmentation de 2 $ l’heure pour l’année 2020 et le plus avantageux entre 0,75 $ l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. « Actuellement, les salaires d’un bon nombre de travailleuses et de travailleurs des services publics ne leur permettent pas de vivre décemment. Notre revendication en montants fixes vient directement répondre à cet enjeu, puisque ses impacts sont plus importants pour celles et ceux qui gagnent le moins. Notre demande répond aux besoins réels du personnel des réseaux », conclut Caroline Senneville.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

La CSN a son mot à dire sur la relance

http://csn.qc.ca/relance/

La CSN a son mot à dire sur la relance

La relance économique est sur toutes les lèvres. Toute crise amène des opportunités, pourtant nous attendons toujours de la part du gouvernement un véritable plan de relance économique. La CSN entend donner de la voix pour revendiquer un plan tenant compte des besoins des travailleuses et des travailleurs.

C’est sur le thème « notre relance à nous » qu’a été lancée en novembre la plus récente campagne confédérale. Le but de l’opération est de faire connaître les analyses et les propositions de la CSN pour une relance économique profitable pour tous et toutes. Les propositions de la confédération s’articulent autour de trois axes : renforcer les services publics, revoir la stratégie budgétaire du gouvernement et favoriser une relance verte et juste.

Services publics

On l’a dit et on l’a répété : les services publics étaient en crise bien avant la pandémie. Il n’en demeure pas moins que la COVID-19 aura été un puissant révélateur pour bon nombre de gens. Il est maintenant clair que l’on a étiré l’élastique au maximum et que nos services publics ne sont globalement pas en mesure de répondre adéquatement à une situation de crise.

Il faut cesser de voir les services publics comme une simple dépense, mais plutôt comme un investissement qui joue gros non seulement dans le bien-être de la population, mais aussi dans la compétitivité du Québec. Sans oublier que les services publics sont un levier de relance économique.

Il y a urgence de réinvestir pour répondre adéquatement aux besoins de la population. Cela implique nécessairement d’embaucher massivement pour venir à bout de la pénurie de main-d’œuvre qui touche l’ensemble des services publics, tous titres d’emploi confondus. Pour surmonter le problème, il faudra améliorer sérieusement les conditions de travail du personnel et réduire leur charge de travail pour stopper l’hémorragie. Ça peut et ça doit se régler aux tables de négociation.

Stratégie budgétaire

La CSN conteste la stratégie budgétaire toujours en vogue à Québec qui repose depuis 25 ans sur l’équilibre budgétaire et le remboursement de la dette. Les objectifs qui avaient présidé à l’élaboration de cette stratégie ont largement été atteints depuis et ne justifient pas d’y rester attaché.

Poursuivre dans la même voie prive le Québec d’environ 3 G$, envoyés automatiquement au Fonds des générations, et force un retour à l’équilibre budgétaire dès 2025. Il s’agit ni plus ni moins d’une politique d’austérité permanente qui mine nos finances publiques depuis trop longtemps. Plutôt que de reprendre le chemin des coupures et des compressions, pour la CSN le Québec ferait mieux de réinvestir ces sommes dans les services publics et favoriser ainsi la relance économique.

Relance verte et juste

Pour la CSN, la cause est entendue : le gouvernement a un rôle primordial à jouer pour soutenir la relance économique. Encore faut-il savoir de quelle relance on parle. La CSN croit que l’État québécois doit soutenir les secteurs durement affectés par la crise, élargir l’accès aux programmes de formation de la main-d’œuvre et imposer des mesures visant la décarbonisation de notre économie.

Pour en savoir plus sur la campagne confédérale et les propositions de la CSN : http://csn.qc.ca/relance/

« Ça fait plusieurs mois que l’on demande au gouvernement de mettre en place un véritable dialogue social pour discuter de la relance économique du Québec. Au cours des prochaines semaines, la CSN ne se gênera pas pour mettre de l’avant ses solutions pour sortir de la crise. On ne se gênera pas pour mettre de l’avant notre relance à nous. » 

Jacques Létourneau, président de la CSN

Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Soutien scolaire : « Les gens sont brûlés, il ne faut plus en rajouter »

Des membres du Syndicat soutien scolaire Bellimont – CSN devant le bureau de comté de Stéphanie Lachance, députée de Bellechasse et adjointe parlementaire du ministre de la Famille, à Saint-Lazare le 6 novembre dernier. Photo: Gino Provencher
Soutien scolaire 

« Les gens sont brûlés, il ne faut plus en rajouter »

L’annonce de l’ajout de trois journées pédagogiques supplémentaires a mis le feu aux poudres dans le secteur du soutien scolaire. Les mobilisations se sont multipliées dans la région, comme ailleurs au Québec. Le Réflexe s’est entretenu avec Samuel Fortin, président du Syndicat soutien scolaire Bellimont – CSN qui représente les 600 employé-es de soutien du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, pour en savoir plus.

Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information

« Ça a brassé dans mon syndicat depuis l’annonce du ministre, on a deux élus caquistes sur notre territoire et on est allés manifester devant les deux bureaux pour les services de garde », raconte Samuel Fortin, « les gens sont à bout, en ont ras le pompon et veulent se mobiliser. »

« Les gens dans les services de garde sont brûlés, ça n’a pas arrêté depuis le début de la pandémie, les éducatrices vivent une fatigue intense et ça [l’ajout de trois journées pédagogiques] c’est la cerise sur le sundae, ça ne passe vraiment pas », explique Samuel Fortin. 

Ajouter des journées pédagogiques demande beaucoup de planification. « C’est beaucoup, beaucoup d’ouvrage, il y a plus d’enfants au service de garde durant les journées pédagogiques et les bulles classes c’est fou raide à faire respecter. Les éducatrices sont obligées de se transformer en pieuvres, elles sont en mode solution tout le temps, c’est épuisant », nous relate-t-il.

Les services de garde sont loin d’être le seul secteur sous tension dans le réseau scolaire. Il y a beaucoup de précarité dans les centres de services scolaires et de plus en plus de sous-traitance. « Il y a de la pression sur tous les départements, de l’informatique aux ressources matérielles en passant par l’entretien, tout le monde a un surcroît de travail », raconte Samuel Fortin, « les journées sont très remplies, on est loin de ce que c’était avant la pandémie, nos membres nous disent “on arrive à Noël et on est fatigué comme en mai’’ alors on veut trouver des solutions pour éviter de se retrouver avec de gros problèmes d’absentéisme. »

Le président du syndicat est aux prises avec un dilemme. « C’est certain qu’on ne veut pas enlever les mesures sanitaires parce qu’on veut protéger notre monde, mais on ne peut pas en rajouter tout le temps, un moment donné ça ne marche plus, l’élastique est étiré au maximum. »

Samuel Fortin déplore des directives ministérielles qui changent « presque aux deux semaines ». « Il y a beaucoup d’improvisation, même les centres de services apprennent les changements à la télé, et on ne nous consulte jamais », raconte-t-il, « le soutien scolaire c’est toujours la solution à tous les problèmes, c’est toujours “on va demander au soutien scolaire, ils vont s’en occuper”, mais on n’a pas de reconnaissance. »

Il n’y a pas de solutions miracles, surtout en temps de pandémie, mais le syndicaliste croit que des incitatifs auraient pu aider. « Si on demande aux gens d’en faire plus, si on ajoute des journées pédagogiques, on n’aurait pas pu ajouter une prime ou une journée de congé à la fin pour reconnaître le surcroît de travail ? Mais non, la reconnaissance monétaire n’est pas là », déplore-t-il.

Service de garde : des conditions difficiles

« Les éducatrices en services de garde sont souvent celles qui ont les moins bonnes conditions de travail : elles n’ont pas beaucoup de permanence, elles ont des heures coupées, le service ouvre tôt et ferme tard, elles font rarement leur 35 h, plusieurs doivent cumuler deux titres d’emploi pour se bricoler l’équivalent d’un temps plein, ce n’est vraiment pas facile, c’est des gens à qui on en demande beaucoup », explique Samuel Fortin, « je leur lève mon chapeau, elles sont ‘’sur la coche’’, patientes, ce ne serait vraiment pas drôle s’il fallait qu’elles lâchent, ça ferait beaucoup d’enfants à la maison. »


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Hôtellerie : « c’est la catastrophe! »


Sylvain Coulombe, président du Syndicat des employé-es de l’Hôtel Delta Québec – CSN. Photo: Archives CCQCA
Hôtellerie :

« C’est la catastrophe! »

L’hôtellerie, avec la culture et la restauration, est l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie. Dire que ça roule au ralenti est un euphémisme. Le Réflexe a rencontré Sylvain Coulombe, président du Syndicat des employé-es de l’Hôtel Delta Québec – CSN, et Richard Watters, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Pur Québec (CSN), pour en savoir plus.

Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information

La fermeture des frontières, puis le confinement et le ralentissement de l’activité économique ont mis un frein à peu près complet à l’activité dans le secteur de l’hôtellerie. 

« On a eu une rencontre d’urgence le 19 mars, les patrons nous ont dit ‘’soit on ferme, soit vous consentez au travail des cadres’’, on a dit ‘’ok, mais quand ça repart, vous allez faire rentrer les syndiqué-es’’, les gens ont été mis à pied jusqu’à nouvel ordre », raconte Sylvain Coulombe du Delta, « on a eu une confirmation du licenciement collectif vers la fin août, début septembre [les gens gardent toutefois leur lien d’emploi 2 ans] ». Le taux d’occupation est passé de 90 % en moyenne dans l’hôtel à 6 % (grâce à la présence de groupes). « On a eu un soubresaut aux vacances de la construction, mais on a trouvé ça poche, il a fallu faire des griefs parce qu’il n’y a pas eu des rappels partout, depuis ça s’est tassé », raconte Sylvain Coulombe. Sur 80 employé-es réguliers, il y a 7 personnes qui travaillent en moyenne à l’Hôtel Delta depuis le mois de septembre.

« L’hôtel PUR a été fermé du 27 mars au 31 juillet, la décision de rouvrir était reportée de trois semaines en trois semaines en attendant la réouverture des frontières », se rappelle Richard Watters, « les frais fixes de l’hôtel sont d’environ 150 000 $ par mois, la réouverture vise à réduire les pertes tout simplement ». Le taux d’occupation du PUR a frisé les 10 % en novembre alors que le seuil de rentabilité de l’hôtel se situe autour de 60 %. Sur 110 membres, dont environ 80 employé-es réguliers, seule une trentaine ont fait au moins un quart de travail depuis le 31 juillet. « Il y a environ 15 personnes qui travaillent de façon régulière à l’hôtel en ce moment », précise Richard Watters, « ça a fait huit mois le 27 novembre que les gens sont en mise à pied, c’est la catastrophe. »

« Je n’ai jamais autant travaillé syndicalement que depuis que je suis mis à pied », nous confie Sylvain Coulombe, « du 21 mars au début septembre, il a fallu informer les gens sur l’assurance-emploi, la PCU, etc. on a des gens qui ont 35 ans d’ancienneté qui n’avaient jamais fait de chômage de leur vie, c’était une quinzaine d’appels par jour. On a eu beaucoup d’aide du conseil central et de la fédération. » L’employeur a aussi aidé en prolongeant de six mois l’assurance collective et le programme d’aide aux employé es (au lieu de 3). 

Richard Watters, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Pur Québec (CSN). Photo: Archives CCQCA

« On est interpellé sur plusieurs fronts », poursuit Richard Watters, « les gens vivent beaucoup d’anxiété, ils ne savent pas ce qui s’en vient, on a beaucoup d’appels et de courriels ». Le syndicat essaie d’entretenir l’espoir tout en ne donnant pas de faux espoirs. « Les gens sont inquiets, une bonne proportion est également active dans la culture et la restauration, j’ai plusieurs collègues qui ont pour habitude de combler leurs heures en cumulant plusieurs emplois dans ces domaines, mais ce n’est plus possible », explique le syndicaliste.

Au Delta, contrairement au PUR, le syndicat a obtenu la création d’un comité de reclassement à la suite de pressions. « Le but du comité c’est de se donner des choix, d’ajouter des cordes à nos arcs », explique Sylvain Coulombe, « il y a plein de possibilités de formation, de perfectionnement, les gens veulent aller chercher des compétences, des perfectionnements qui leur seront utiles ensuite. On veut pouvoir offrir tous les services auxquels on a droit, et, pendant que les gens sont en formation, ils ne sont pas obligés d’être en recherche active d’emploi. »

« On a des gens qui se sont replacés dans différents endroits, mais on est inquiet pour l’avenir », confie Richard Watters, « si on perd nos collègues et qu’on ne recrute pas – les inscriptions à l’école d’hôtellerie sont en chute, c’est triste — ça va être dur pour les anciens aussi, déjà qu’avant la pandémie on était en rupture pour des départements comme les cuisines ou les préposé-es aux chambres, ça va être difficile de se faire remplacer, d’obtenir des vacances, etc. »

« Quand on parle avec les gens, ils veulent garder leur emploi, retourner en hôtellerie », nous dit Sylvain Coulombe, « ceux qui ont plus d’ancienneté, 10 ans et plus, on a des acquis et des avantages qu’on veut garder, mais ceux qui en ont moins et qui se sont trouvé autre chose, ceux qui ont fait la formation de préposé-e aux bénéficiaires par exemple, ils vont avoir des choix à faire et peut-être qu’ils vont vouloir aller ailleurs. »

« Moi je suis rentré à l’hôtel en 1982, j’étais étudiant en administration, c’était un ‘’en attendant’’ et je suis là depuis 37 ans. Depuis 1990, on a beaucoup amélioré les conditions de travail avec la négociation coordonnée, aujourd’hui l’hôtellerie c’est une carrière, ce n’est plus un ‘’en attendant’’ », raconte Richard Watters, « avoir mis tant d’énergie pour améliorer les conditions de travail – avec succès ! — et là on se dit que c’est menacé parce que tout ça dépend de notre rapport de force, c’est inquiétant aussi comme dirigeant syndical. » 

À court terme, les conditions de travail à l’hôtel PUR sont protégées par une convention collective de sept ans qui se termine en 2023, « c’est le seul point positif », dit Richard Watters, mais ce n’est pas le cas partout. « On était en négo cette année, mais, avec la fédération, on a challengé l’employeur pour repousser ça au printemps 2021 », explique Sylvain Coulombe, « nous, on veut prolonger la convention collective, mais on pourrait être convoqué pour négocier n’importe quand. Je crois qu’ils n’ont pas plus intérêt que nous à faire ça maintenant. »

« Je m’ennuie de l’hôtel, c’est sûr, et on souhaite un retour rapide, mais pas à n’importe quel prix, il faut que ce soit sécuritaire », dit Sylvain Coulombe. « La grosse inquiétude c’est quand on va être prêt à repartir la machine, est-ce que le staff va être là ? Est-ce que la relève va être là ? », conclut Richard Watters.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe