Cri d’alarme d’un syndicat du CIUSSS de la Capitale-Nationale

Il faut mieux protéger les employé-es en contact avec la Covid-19

Québec, 4 juin 2020. – Alors que le CIUSSS de la Capitale-Nationale vient d’annoncer qu’il va utiliser les décrets ministériels pour amputer d’une ou deux semaines les vacances estivales des professionnelles et techniciennes du réseau pour leur permettre de prêter main-forte aux préposé-es aux bénéficiaires dans les CHSLD, leur syndicat lance un cri d’alarme : il faut mieux protéger les employé-es en contact avec la Covid-19. Pour le Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS-CSN), il est en effet impératif de rehausser les mesures de protection, car celles-ci n’ont pu prévenir jusqu’ici l’éclosion massive de cas dans de nombreuses résidences.

Il est clair que le personnel du réseau, incluant de très nombreuses personnes dont ce n’est pas le mandat habituellement, répond la main sur le cœur à l’appel et apporte son soutien aux équipes de soins, notamment dans les CHSLD depuis le début de la crise. Pour Nicole Cliche, présidente du SPTSSS-CSN, il est par contre très inquiétant de constater que de nombreuses personnes infectées au travail sont des professionnelles et des techniciennes déplacées dans les CHSLD. « Que tant de travailleuses et de travailleurs du réseau soient infectés indique qu’il y a un problème quelque part avec les mesures de protection », dénonce Nicole Cliche.

« Si on demande aujourd’hui que plus de professionnelles et de techniciennes se rendent en CHSLD, c’est qu’il continue d’y avoir deux éclosions en moyenne par semaine », expose Nicole Cliche. Rappelons qu’une seule éclosion peut forcer le CIUSSS à remplacer entre 50 et 75 employé-es par semaine. « Nous comprenons que l’employeur déplace les professionnelles et les techniciennes vers les CHSLD, mais celui-ci s’entête à se contenter des mesures exigées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), lesquelles ne sont manifestement pas suffisantes », selon la présidente du SPTSSS-CSN.

Les mesures qui posent problème de l’avis du syndicat concernent les équipements de protection individuelle, la gestion des tests de dépistage et le passage des zones chaudes à froides. Pour éviter que les travailleuses et les travailleurs tombent malades et deviennent des vecteurs de contamination, le syndicat préconise les mesures suivantes :

  • Fournir des masques N95 à tous les employés d’une résidence où une éclosion survient, et ce, pendant au moins une semaine ;
  • Que tout employé travaillant dans une résidence où une éclosion survient soit testé quotidiennement pendant une semaine ;
  • Que tout employé affecté à une zone froide après un passage en zone chaude soit testé quotidiennement pendant une semaine ;
  • Que des mesures spéciales pour assurer le respect des consignes visant à limiter la transmission des infections soient mises en place dans tous les secteurs où un premier cas dépisté positif survient.

Le syndicat est conscient que ces éléments ne sont pas exigés à l’heure actuelle par l’INSPQ. Or, les mesures actuelles n’ont pas empêché des éclosions massives et rapides de survenir.

« Nous ne pouvons pas attendre les démonstrations scientifiques complexes avant d’agir », croit Nicole Cliche. Selon le syndicat, on demande actuellement des sacrifices énormes aux professionnelles et aux techniciennes. « Nos membres lèvent la main et répondent présents », conclut Nicole Cliche, « le CIUSSS de la Capitale-Nationale ne peut pas continuer de miser sur des mesures qui ne les protègent pas adéquatement c’est une question de santé sécurité pour les travailleurs et la population. »

À propos du SPTSSS-CSN

Le Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (CSN) représente près de 5 200 salarié-es exerçant une cinquantaine de professions au CIUSSS de la Capitale-Nationale. Son territoire s’étend de Portneuf à Charlevoix. Il est affilié à la Fédération des professionnèles (CSN), au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).