J’ai connu l’alcool vers l’âge de 15 ans et dès cette première rencontre nous sommes devenus des amis inséparables. Vingt-sept ans plus tard j’ai réalisé que cette relation était en train de me tuer à petit feu, d’ailleurs mes 4 dernières années de consommation se voulaient des appels à la mort, car je ne voyais que cette solution à mon problème.

Je vais vous faire grâce de mon parcours de vie pour vous dire seulement que l’alcool m’a coûté deux divorces, deux maisons, un parc immobilier, une situation financière avantageuse, mon emploi et ma santé mentale. Sans compter que mon estime personnelle était à zéro!

En 1997, à l’âge de 42 ans, plus proche de la mort que de la vie, car cela fait 4 ans que je suis sur l’aide sociale et que je consomme de 2 à 3 26 oz. de whisky par jour et tout aussi près des portes de l’itinérance, car cela fait 3 mois que je n’ai pas payé mon loyer et que les procédures d’expulsion sont en cours, je me suis choisis. Je n’entrerai pas ici dans un débat religieux voire ésotérique, mais il est évident pour moi que cette force venait de l’extérieur de ma personne, car moi j’étais au plancher depuis longtemps.

Donc, en mars 1997, j’ai contacté un ami qui avait déjà travaillé dans un centre de thérapie et ce dernier m’a référé à la Maison de Job. J’y ai été reçu dans le respect le plus complet et traité avec amour tout au long de ma thérapie, celle-ci m’a permis de mieux me connaître, de faire la paix avec mon passé, de soigner mes blessures et surtout de croire en mes possibilités, tout cela avec un coffre d’outils adapté.

À la suite de ma thérapie je me suis engagé à faire du bénévolat à la Maison de Job, cette décision m’a permis de retrouver mon estime personnelle et une discipline de vie essentielle à mon rétablissement. Donc après 1 an de bénévolat et un secondaire 3 en poche j’ai été accepté à l’Université de Sherbrooke au programme du certificat en toxicomanie, certificat qui m’a été délivré en décembre 2000.

Depuis décembre 2000, je travaille à la Maison de Job comme intervenant en toxicomanie. Je suis passé d’un fardeau pour la société à un citoyen productif.

N’eut été de mon arrêt d’agir et de ma thérapie, je n’aurais pu écrire ces quelques lignes, car je serais sûrement  mort.

De la dépendance à la liberté, c’est possible. Il n’y a qu’un pas à faire.

Pierre Pronovost, intervenant en toxicomanie et président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Maison de Job – CSN

Pour obtenir de plus amples informations concernant notre thérapie contactez : Maxime Lebourdais au 418 845-3072 ou au 418 997-6865 durant nos heures d’ouverture.


Extrait du numéro de décembre 2017 du journal Le Réflexe