Dénonçant le surplace dans les négociations, une centaine de travailleuses et de travailleurs, en grève, du secteur préhospitalier, ont souligné par un coup d’éclat le 31 mars le deuxième anniversaire de l’échéance de leurs conventions collectives. Les grévistes ont bruyamment manifesté pendant deux heures devant les bureaux du ministère de la Santé et des Services sociaux sur le chemin Sainte-Foy.

Les grévistes, épaulés par des délégations de syndicats de paramédics provenant des autres régions, ont apporté du gâteau et des autocollants pour souligner ironiquement la date d’anniversaire. Il s’agissait de la première mobilisation d’envergure du syndicat de Québec, depuis le début de la grève générale illimitée.

Le ministre Barrette doit revenir à la table de négociation

« Le ministre Barrette doit sortir de son mutisme, explique Frédéric Maheux, le président de l’Association des travailleurs du pré-hospitalier (ATPH-CSN). Depuis des mois, il nous dit qu’il ne veut pas négocier directement avec nos syndicats, contrairement à ce qui se fait depuis 30 ans. Le ministre Barrette aimerait nous exclure du système de santé pour ne pas avoir à faire l’exercice de relativité salariale et revoir la charge de travail, mais au fond, nous savons tous très bien qu’il est le payeur unique dans le système préhospitalier. C’est lui qui détient les clés d’un règlement satisfaisant. On attend des réponses sérieuses à nos demandes, et maintenant ».

Bien que certaines entreprises aient conclu de nouveaux contrats de service il appert que ceux-ci ne n’apportent pas de réponses aux revendications des salarié-es. Les syndicats CSN réclament les mêmes conditions de travail pour tout le secteur, ce qui implique des mandats, en ce sens, de la part du gouvernement.

Contre les disparités régionales dans les conditions de travail

Depuis hier, la négociation a repris à Urgences-Santé, la seule table où le ministère est présent. Contrairement à ce qui avait été annoncé, la partie patronale n’a déposé aucune offre monétaire. « Urgences-santé est un organisme public. À ce titre, des représentants du gouvernement participent aux négociations. Il est fondamental qu’ils comprennent que, sur les priorités communes à tout le secteur, il n’y aura pas de règlement différent à Montréal qu’ailleurs en province. C’est toute la CSN qui est derrière les grévistes pour l’avancement de tous les paramédics, RMU et employé-es de soutien de toute la province », ajoute Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). Rappelons que les 3 600 membres CSN du secteur ont mandaté un comité national pour mener les négociations sur les enjeux monétaires communs, et ce, à toutes les tables.

Les priorités communes aux travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier concernent les augmentations de salaire, la bonification du régime de retraite ainsi que la diminution de la charge de travail et l’enjeu des horaires de faction (7/14). En vertu de ces horaires désuets, en vigueur dans plusieurs régions rurales et semi-urbaines, les paramédics doivent être pleinement disponibles pour un appel durant sept journées consécutives de 24 heures. En plus de représenter un défi de conciliation famille-travail pour le personnel, ces horaires font en sorte d’allonger les délais d’intervention des paramédics, en cas d’urgence, par rapport à des horaires réguliers à l’heure en vertu desquels les paramédics sont toujours prêts à répondre à tout appel dans les meilleurs délais.

L’ATPH–CSN regroupe 330 paramédics de la région de Québec. L’ATPH-CSN est affiliée à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui compte 130 000 membres, dont les 3 600 syndiqué-es CSN du secteur préhospitalier, et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui regroupe 45 000 membres dans 240 syndicats tant des secteurs publics que privés. Pour sa part la Confédération des syndicats nationaux (CSN) comporte plus de 325 000 membres dans tous les secteurs d’activité.