Pénurie de main-d’œuvre dans les CPE

Le personnel syndiqué accentue la pression

Québec, 5 mai 2021 — Aux prises avec un problème aggravé de pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance, affiliés à la CSN, se dotent de mandats forts, partout au Québec, pour accentuer les moyens de pression sur le gouvernement Legault.

C’est à 95 % que les membres outrées et très mobilisées du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN ont adopté un mandat de moyen de pression excluant la grève lors d’une assemblée générale spéciale tenue la semaine dernière.

« Ce gouvernement promet de créer de nouvelles places mais sait très bien que cet objectif est inatteignable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée en CPE, exacerbée depuis un an par la pandémie. Une seule solution permettra de retenir ou d’attirer des ressources : de meilleures conditions de travail », explique logiquement Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Or, au détriment des familles québécoises, les demandes patronales qui viennent d’être déposées à la table de négociation nationale s’inscrivent en parfaite contradiction avec la volonté de mettre un terme à la pénurie. « Les demandes formulées visent à presser le citron davantage et ainsi détériorer les conditions de travail de celles et ceux qui éduquent nos tout-petits. Cette stratégie contreproductive risquerait de décourager d’éventuelles recrues et de pousser vers la sortie les personnes épuisées et sous-payées qui tiennent le réseau à bout de bras à tous les jours », ajoute Mélanie Pelletier, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Ainsi, au cours des prochaines semaines, les parents seront informés de l’escalade des moyens de pression et seront appelés à appuyer les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance dans leurs démarches pour bonifier et assurer la pérennité du réseau des CPE.

Des demandes légitimes pour stopper la pénurie

Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance demandent, entre autres, une augmentation salariale équitable comparativement à une formation du même niveau dans le réseau de l’éducation. Aussi, elles souhaitent plus de moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont du temps pour mieux planifier, pour remplir le dossier de l’enfant et pour soutenir les enfants à besoins particuliers. Il faut également faire respecter le ratio éducatrices/enfants en tout temps.

« Avec le transfert prochain de 6 milliards de dollars du gouvernement fédéral, le gouvernement Legault a plus que jamais les moyens de mieux répondre aux besoins des familles québécoises qui nécessitent plus de places en CPE et de meilleurs services grâce au personnel qualifié. Ça n’a aucun sens de devoir attendre des années en espérant une place en CPE. On doit rapidement consolider le réseau de la petite enfance qui, en plus, a été durement secoué par la pandémie », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la région de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN compte environ 1 500 membres travaillant dans 59 CPE. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur des services de garde avec, notamment, près de 11 000 travailleuses et travailleurs dans les CPE, partout au Québec.

Il est également affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui regroupe plus de 250 syndicats représentant 45 000 travailleuses et travailleurs, tant dans le secteur public que privé.