Secteur public

Manifestation pour le maintien des primes d’attraction et de rétention

Québec, 29 septembre 2020. – Des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ont manifesté, ce midi, devant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. En effet, des dizaines de milliers de salarié-es du secteur public sont à la veille de perdre leurs primes d’attraction et de rétention, et, ce faisant, de voir leur revenu amputé de milliers de dollars chaque année.

Ces primes, qui étaient intégrées par des lettres d’entente aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Les personnes concernées sont des ouvrières et ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement, notamment des techniciennes et techniciens en éducation spécialisée, ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord.

Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (CSN),

Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. « La différence de revenu, entre une pratique privée et une pratique dans le réseau, est déjà grande », explique Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (CSN), « couper les primes aura un impact important sur les revenus et rendra le réseau encore moins attractif. Dans le contexte actuel de pandémie, c’est extrêmement violent et le gouvernement ne nous laisse d’autre choix que de le dénoncer et de manifester sur la place publique. »

Pierre Émond, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN).

Pour d’autres travailleurs, comme les ouvrières et ouvriers visés par la prime, la décision du gouvernement les privera de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année. « On a déjà de la difficulté à recruter, mais quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », déclare Pierre Émond, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN).

La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvrières et ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels il y a des problèmes de recrutement. Notons que le problème des primes pour les ouvrières et ouvriers spécialisés touche l’ensemble du secteur public et pas seulement le réseau de la santé et des services sociaux.

« On nous martèle constamment qu’il existe une pénurie dans le réseau de la santé, c’est vrai. Mais travaillons sur des mesures de rétention pour les personnes qui s’y trouvent déjà. Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est le message contraire qu’envoie le gouvernement à ces hommes et à ces femmes alors que la pression vient encore d’augmenter d’un cran en raison de la deuxième vague de la pandémie », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).