Actualité sociale et syndicale

Journée de grève des RSG, 18 juin 2020

RSG au front 

Journée de grève des RSG, 16 sept. 2020

Les Responsables de services de garde (RSG) en milieu familial affiliées à la CSN multiplient les moyens de pression dans le cadre de leur négociation. Une grève rotative de 24 h, qui a touché les syndicats de nos régions le 16 septembre, vient d’avoir lieu et une autre journée est prévue le 24 septembre prochain.

Les RSG en milieu familial travaillent une cinquantaine d’heures par semaine afin de s’adapter aux horaires des parents. Dans les faits, le ministère de la Famille ne les paie que 35 heures par semaine. Résultat ? Ces RSG gagnent en moyenne 27 000 $ par année, après avoir couvert toutes les dépenses. « Personne n’accepterait un salaire aussi bas pour autant d’heures travaillées. C’est pourquoi des centaines de femmes désertent la profession et ferment définitivement leur service de garde à la maison », s’attriste Karine Morisseau, représentante du secteur RSG de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN et elle-même RSG en milieu familial.


Cégep de Lévis-Lauzon. Crédit photo : Simon Villeneuve (wikipedia)

Crise au Cégep Lévis-Lauzon 

Depuis qu’un verdict du Tribunal administratif du travail est tombé, condamnant le Cégep Lévis-Lauzon à verser 42 000 $ à un ex-cadre victime de harcèlement psychologique, les démissions et les congés de maladie se sont multipliés dans la direction de l’institution collégiale. Un « accompagnateur » a été nommé par le ministère afin de dénouer l’impasse. 

Loin de prendre acte du jugement, les cadres et la direction du cégep ont fait front au printemps pour nier l’existence d’un problème poussant l’odieux jusqu’à proposer un « diagnostic organisationnel » pour assainir les relations de travail en plus d’envoyer des mises en demeure à certains représentants syndicaux pour les faire taire. Le conseil d’administration n’a pas pu se rencontrer depuis le mois de mai, toutes les résolutions ont été adoptées par courriel, sans débat, et les démissions et congés de maladie du côté patronal se multiplient. 

« On est dans une période de déni : il n’y a eu aucune sanction et la direction n’a toujours pas pris acte du jugement », indique Marie-Pierre Gagné, présidente du Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de Lévis‑Lauzon (FNEEQ-CSN). « On va donner sa chance à la personne nommée par le ministère, mais on n’a pas oublié que des gens ont cautionné ça, le harcèlement, et qu’en plus ils ont essayé de faire porter ça sur le dos des employé-es », conclut Yves Hallé, président du Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Lévis-Lauzon (CSN).


Des chauffeurs d’autobus urbains du RTC ont manifesté le 27 août devant le siège social du transporteur. 

Manifestation des chauffeurs du RTC 

Des chauffeurs d’autobus urbains du RTC ont manifesté le 27 août devant le siège social du transporteur. Des changements aux horaires, causés par la COVID, ont été effectués sans consultation avec le syndicat ce qui pose des problèmes de respect de l’ancienneté et irrite les membres du syndicat. 

« Ce n’est pas une question de salaire ou de revendication de condition de travail. C’est tout simplement le respect d’une règle fondamentale qu’est l’ancienneté », affirme Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employés du transport public du Québec Métropolitain inc. (SETPQM-CSN). « Nos membres ont été clairs, ils n’ont pas l’intention de reculer là-dessus. » 


Les syndicats du secteur public ont multiplié les coups d’éclat et les actions de visibilité tout l’été. Ici, une manifestation pour le maintien des primes le 

Secteur public 

Les syndicats mobilisés malgré tout

Si l’état d’urgence sanitaire, avec son lot de mesures de distanciation sociale, complique la tenue d’une vie syndicale « normale », il n’a pas eu raison de la mobilisation des syndicats du secteur public en pleine période de négociation. 

Malgré les difficultés pour se réunir et diffuser l’information et le matériel de mobilisation, les syndicats CSN, et singulièrement ceux du réseau de la santé et des services sociaux, mais pas seulement, ont multiplié les gestes de visibilité, les tournées d’information et, oui, les activités de mobilisation.  

Contre-proposition 

Malgré une communication gouvernementale très agressive, notamment dans les conférences de presse du premier ministre, le rythme des négociations est lent. Au-delà des beaux discours sur la reconnaissance, l’État patron est peu enclin à un règlement rapide qui soit à la fois acceptable, équitable et efficace pour régler les [nombreux] problèmes du secteur public. 

C’est dans l’espoir de relancer la discussion sur des bases saines que le secteur public CSN a fait une contre-proposition à la table centrale. Dans sa contre-proposition, la CSN revendique notamment des augmentations salariales de 2 $ l’heure en 2020 et de 0,75 $ l’heure ou 2,2 % (selon ce qui est le plus avantageux des deux pour la travailleuse ou le travailleur) en 2021 et 2022. 

En revendiquant des augmentations salariales qui accordent une attention particulière à celles et ceux qui gagnent le moins et des investissements significatifs pour améliorer les conditions de travail dans les réseaux, la contre-proposition de la CSN vise un objectif bien précis : régler les problèmes criants d’attraction et de rétention du personnel dans l’ensemble du secteur public.


Le bois est une ressource renouvelable et durable qui permet de stocker du carbone. 

Le secteur forestier doit faire partie de la relance verte 

Selon les syndicats CSN, la relance verte et durable que le gouvernement du Canada planifie peut et doit passer par la forêt. 

Le gouvernement Trudeau parle d’une « relance verte » pour l’après COVID-19 et a mandaté trois ministres pour ce dossier. Or, le bois est une ressource renouvelable et durable qui permet de stocker du carbone. 

« L’industrie forestière du pays doit faire partie de cette relance verte et nous souhaitons vivement qu’Ottawa inclut le secteur forestier dans ses plans », affirme la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) dans un communiqué. La mise en place de nouvelles filières écologiques basées sur la fibre forestière est non seulement un moyen de diminuer les gaz à effet de serre, mais aussi de fournir de bons emplois en région tout en trouvant une nouvelle vocation à des usines en déclin. Les régions ont besoin de ces emplois. 

Québec doit jouer son rôle 

Québec doit aussi jouer un rôle dans la relance de son industrie forestière et ne pas se contenter d’agir en spectateur face à la planification qu’Ottawa prépare. 

La simple baisse du coût de la fibre en provenance de la forêt publique, qui est souhaitée par l’industrie forestière, ne pourra pas suffire si les débouchés ne sont plus au rendez-vous pour certains produits comme le papier journal ou de circulaire. Rappelons que la fermeture partielle ou totale de papetières nuit aux scieries qui n’ont alors plus de débouché pour leurs copeaux. 

« Le ministre de la Forêt, Pierre Dufour, ainsi que son gouvernement, doivent sortir de leur mutisme et dire clairement s’ils vont jouer un rôle actif pour s’assurer que cette filière continue de fournir des emplois en région. Il n’y a pas de raison de rester les bras croisés et de regarder certaines usines mourir à petit feu comme nous le faisons depuis plus de 10 ans. La forêt pourrait fournir au moins 20 % plus d’emplois dans les régions où elle se trouve si on misait sur de nouvelles filières d’avenir. Pour sortir de la crise actuelle, nous devons favoriser une réelle relance de l’industrie forestière et redonner aux régions les moyens de leurs ambitions afin de faire fructifier leur richesse naturelle », conclut la FIM–CSN. 

Rappelons que l’économie de 152 municipalités au Québec dépend du secteur forestier.

« Pourquoi les gouvernements ne mèneraient-ils pas une guerre aux styromousses et aux nombreux autres emballages difficilement recyclables qui pourraient être remplacés par du papier ou du carton prévu pour le secteur alimentaire »

– Claude Rouleau, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier de Clermont inc. 


Extrait du numéro de septembre 2020 du journal Le Réflexe