Alors que nous assistions à une rentrée plutôt timide du gouvernement Legault à l’Assemblée nationale, en octobre dernier, les masques sont rapidement tombés pour découvrir sa réelle nature.

Par Ann Gingras, présidente

Rarement a-t-on vu un premier ministre porter un jugement sur l’une des parties dans un conflit de travail ; pourtant, François Legault ne s’est gêné d’aucune façon pour critiquer le syndicat de l’ABI dans le différend qui l’oppose à son employeur depuis janvier 2018. Comment faire maintenant pour rétablir un certain rapport de force alors que les dirigeants de l’Aluminerie de Bécancour se sentent gonflés à bloc par les commentaires récents de notre cher premier ministre, qui a traité les grévistes « d’enfants gâtés »?

Malheureusement, ce n’est pas le seul sujet sur lequel «le jupon dépasse» pour ce gouvernement. Chez les chauffeurs et propriétaires de taxi, c’est un véritable tsunami qui les frappe avec la déréglementation tous azimuts de l’industrie, pour accueillir les Uber de ce monde. Avec le projet de loi no 17 du ministre Bonnardel, les taxis traditionnels seront appelés à disparaître graduellement et Uber aura le quasi-monopole. Qui payera la note ? Les clients, bien entendu. L’industrie du taxi est réglementée depuis les années 1970, justement pour aider les chauffeurs aux prises avec une situation de pauvreté et pour professionnaliser le secteur. Voilà que la CAQ, précédée par les libéraux, livre l’industrie à Uber sur un plateau d’argent, cette multinationale américaine qui a fait des saignées partout où elle est passée.

Les permis de taxi coûtaient, en moyenne, 200 000 $. Pour plusieurs, il s’agissait de leur fonds de retraite : ils prévoyaient le vendre le moment venu. Et pouf, dans le temps que ça prend pour qu’un député lève le cul de sa chaise, la valeur de leur gagne-pain a disparu, plus aucune valeur. Pourtant, le prêt contracté lors de l’achat est toujours là et doit être remboursé. C’est comme si notre maison, du jour au lendemain, perdait toute sa valeur par une bêtise gouvernementale quelconque ; l’obligation envers notre institution financière subsisterait malgré tout. Ignoble, ce que fait le gouvernement Legault face à ces hommes et ces femmes qui ont trimé dur.

Détrompez-vous si vous y voyez du bon : la mission d’Uber n’est pas d’offrir une alternative ni de démocratiser le transport, c’est de faire de l’argent !

La sottise de Legault se poursuit avec son dogme des « maternelles 4 ans ». Bien qu’il prétende que ce n’est pas du mur-à-mur, c’est tout le contraire qui se met en place. Pourtant, l’engouement ne semble pas être au rendez-vous puisque bon nombre de commissions scolaires prolongent les délais d’inscription, faute de tout-petits.

Forts de nos origines, militons avec fierté !

C’est le 17 juin que s’ouvrira le prochain congrès du conseil central. Toujours un moment fort, des énergies se consacrent à cet évènement depuis maintenant plusieurs mois. Alors que nous avons souligné notre centenaire en octobre 2018, voilà qu’est venu le temps de se projeter vers l’avenir et de dégager des perspectives qui sauront nous orienter au cours des prochaines années.

Plusieurs thématiques seront abordées, allant de la vie syndicale et régionale à l’immigration et à la santé et sécurité au travail. Des propositions seront débattues, avec pour objectif de mieux soutenir les syndicats dans leur rôle primordial auprès des membres.

Nous souhaitons que cette semaine soit remplie d’échanges et de découvertes qui sauront nous mobiliser davantage afin de poursuivre l’implication si nécessaire dans la représentation et la défense des personnes qui nous ont mandatés.

D’ici là, je vous souhaite un excellent 1er mai !

 

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Extrait du numéro de mai 2019 du journal Le Réflexe