L’année 2019 est bien entamée et déjà, elle s’annonce mouvementée.

D’abord, la moitié de nos membres provenant du secteur public, s’organise activement en vue du renouvellement de leurs conventions collectives qui viennent à échéance le 31 mars 2020. Les préparatifs de cette négociation se déroulent avec en toile de fond, une pénurie de main-d’œuvre. À cet effet, un forum de consultation, qui regroupe les syndicats affiliés aux quatre fédérations du secteur public, s’est tenu au début du mois de février à Montréal. Ce sont plus de 350 titres d’emplois qu’on retrouve dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux.

Fort d’une campagne intitulée « Vous êtes les services publics, merci » qui prendra son envol le 14 février, le défi pour les membres des exécutifs syndicaux réside dans la capacité à rejoindre l’ensemble de leurs membres. Cette campagne vise justement à mettre les personnes qui dispensent au quotidien de nombreux services et soins, au centre des préoccupations du Québec. Depuis trop longtemps, ces hommes et ces femmes portent les services publics à bout de bras malgré d’innombrables compressions budgétaires et des restructurations de tout ordre. Ils le font, bien souvent, au détriment de leur propre santé. De faire entendre la voix de toutes et de tous, voilà l’objectif premier pour faire de cette négociation un moment de grande mobilisation et de solidarité pour enfin s’attaquer aux problèmes qui perdurent depuis trop longtemps dans nos services publics. L’élaboration des revendications se déroulera au cours des prochains mois.

Du côté du chantier naval de Lévis, nous avons entendu, avec déception et désarroi, les déclarations du premier ministre Trudeau lors de son passage à Québec, il y a quelques semaines. Il dit travailler très fort pour trouver du travail pour le chantier lévisien, mais il me semble qu’avec la tête dans le sable et les yeux bien bandés, ce n’est pas la bonne façon. Il ne faut quand même pas chercher si loin, c’est une évidence.

Alors que nous connaissons un hiver assez rigoureux, le manque de brise-glaces pour maintenir la voie maritime dégagée a de graves conséquences depuis un mois. Les usagers de la traverse Québec-Lévis en savent quelque chose. Il est à noter que l’Alphonse-Desjardins et le Lomer-Gouin ont tous deux étés construits en 1971, à Lévis, précisément au Chantier Davie. Les deux navires ont bénéficié de « modernisation de mi-vie » au début des années 2000, mais on dépasse la date généralement reconnue de fin de vie. La flotte de brise-glaces est vieillissante et il faudrait planifier rapidement son renouvellement pour ne pas avoir à travailler dans l’urgence et ainsi, éviter la multiplication des ruptures de service pour la population et les armateurs.

De plus, le gouvernement libéral ne cesse de nous répéter que les erreurs à l’origine de la Stratégie nationale de construction maritime relèvent du gouvernement précédent. Pourtant, ce nouveau gouvernement est en place depuis plus de trois ans et lorsqu’une erreur est constatée, il a une responsabilité, voire un devoir de corriger les erreurs du passé. La campagne électorale fédérale aura lieu cette année pour des élections au mois d’octobre prochain. Le conseil central et les syndicats de la Davie ont la ferme intention de se faire voir et de se faire entendre tant que l’injustice ne sera pas, enfin, corrigée.

En terminant, l’année 2019 signifie également année de congrès. C’est avec une grande fébrilité que nous préparons les activités en vue du congrès qui se tiendra du 17 au 21 juin au Centre des congrès de Québec. Vous recevrez plus d’information dans les semaines à venir. Nous souhaitons toujours que cette semaine soit un moment pour faire un temps d’arrêt afin d’analyser la conjoncture syndicale et sociale et de se redonner l’énergie et les perspectives nécessaires afin de répondre aux attentes de nos membres tout en étant une force incontournable.

Sur ce, je vous souhaite une excellente journée du 8 mars !


Extrait du numéro de février 2019 du journal Le Réflexe