Baie-Saint-Paul, 11 juin 2018. – C’est d’une même voix que les élu-es municipaux de Charlevoix et le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) ont demandé, aujourd’hui, en conférence de presse, au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale de réviser sa politique d’approvisionnement afin de tenir compte de l’économie locale et régionale.

 

Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon et préfet de la MRC Charlevoix-Est, Jean Fortin, maire de Baie-Saint-Paul, Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), et Claudette Simard, mairesse de la municipalité de Saint-Urbain et préfet de la MRC de Charlevoix.

« Depuis l’adoption d’une nouvelle politique d’approvisionnement centralisée à la grandeur du territoire de la Capitale-Nationale, le 14 novembre 2017, plusieurs fournisseurs d’expérience de la région de Charlevoix ont perdu leurs contrats, c’est inacceptable », dénonce Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), à la veille d’une rencontre du conseil d’administration du CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui se tiendra demain à compter de 18 h 30 à Baie-Saint-Paul. « Nous serons présents demain pour soulever la question auprès du CA », prévient le maire de Saint-Siméon et préfet de la MRC Charlevoix-Est, Sylvain Tremblay.

Une perte sèche pour Charlevoix

La MRC de Charlevoix est préoccupée par l’impact de la création du CIUSSS de la Capitale-Nationale dans la région de Charlevoix. « La centralisation amène des pertes d’emploi puisque tout ce qui pouvait être centralisé à Québec l’a été », précise Claudette Simard, mairesse de la municipalité de Saint-Urbain et préfet de la MRC de Charlevoix. L’impact sur l’économie locale c’est aussi des pertes de contrats pour les entreprises.

Selon des informations récoltées par les syndicats représentant les employé-es du CIUSSS, au moins une demi-douzaine de fournisseurs ont perdu leurs contrats depuis l’adoption de la nouvelle politique. « On parle d’équipementiers, d’entreprises agroalimentaires et de transporteurs de Charlevoix qui ont perdu leurs contrats », dénonce Ann Gingras. L’opération s’est faite très cavalièrement, « certaines entreprises avaient des contrats depuis plus de 30 ans, mais personne n’a jugé bon de les avertir des changements à la politique d’approvisionnement. Tout cela manque de transparence, le processus est opaque pour les fournisseurs locaux, c’est irrespectueux. » Concrètement, alors que l’ancien CSSS de Charlevoix avait des relations directes avec les fournisseurs, le CIUSSS passe par un système électronique d’appel d’offres payant. Jusqu’à maintenant, aucun des fournisseurs de Charlevoix ayant perdu ses contrats n’a reçu de réponses à ses questions ni d’aide pour participer au système.

« Ce qui est triste, c’est que ce n’est pas obligé d’être comme ça, sur la Rive-Sud, le CISSS de Chaudière-Appalaches s’est doté d’une politique d’approvisionnement qui vise à contribuer au développement économique de la région en facilitant les achats locaux », explique Ann Gingras « il n’y a aucune raison pour laquelle le CIUSSS ne pourrait pas faire de même. » Claudette Simard interpelle les administrateurs et la direction du CIUSSS : « Nous travaillons tous pour notre économie régionale et vous le CIUSSS, que faites-vous pour nos emplois en région et pour l’achat local ? »

Les syndicats représentant les employé-es du CIUSSS et les élu-es de Charlevoix interviendront donc, demain, pour demander au CA du CIUSSS d’amender sa politique d’approvisionnement. « La présence des services gouvernementaux en région est au cœur du développement local et régional et, en ce sens, les politiques d’approvisionnement doivent donner leur juste place aux fournisseurs locaux », précise Jean Fortin, maire de Baie-Saint-Paul. « Notre objectif est la sauvegarde de l’économie de Charlevoix. Nous voulons éviter les pertes d’emploi en encourageant l’achat local. À notre avis, ce sont des objectifs qui peuvent tout à fait aller de pair avec une saine gestion et un souci d’efficience », conclut Sylvain Tremblay.