Québec, 5 juin 2018 – Les syndicats du secteur du transport scolaire sont en action ce matin dans une dizaine de régions en appui à leurs revendications. Un mouvement de grèves tournantes a débuté dans les Laurentides et Lanaudière, appuyé par plusieurs autres actions de mobilisation aux quatre coins de la province. À Québec, des syndiqué-es se sont rassemblés devant le bureau de comté de Sébastien Proulx, le ministre de l’Éducation du Loisir et du Sport.

Yves Fortin, secrétaire général du conseil central, et Hélène Thibault, présidente du Syndicat des employés du transport scolaire Tremblay et Paradis (CSN).

« Nous sommes ici pour rappeler notre détermination à obtenir un salaire décent pour les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaire », a déclaré Hélène Thibault, présidente du Syndicat des employés du transport scolaire Tremblay et Paradis (CSN), « c’est fini le temps où l’on se contentait d’un salaire de pauvreté ! Le ministre doit tenir compte de nos revendications. »

Rappelons que les syndicats CSN sont engagés dans une mobilisation nationale d’envergure dans le secteur du transport scolaire, et ce, afin d’obtenir des enveloppes dédiées permettant de bonifier les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Actuellement, les employé-es du secteur du transport scolaire doivent vivre avec des salaires qui les confinent à vivre sous le seuil de la pauvreté avec un revenu annuel moyen de 19 288 $. Les syndiqué-es revendiquent l’attribution par le gouvernement du Québec d’une enveloppe budgétaire supplémentaire de 26,75 millions de dollars, fermée et dédiée à l’amélioration des conditions de travail, dans les plus brefs délais.

La CSN sans réponse du gouvernement

À la suite de l’intensification du mouvement des conductrices et conducteurs scolaires, la CSN avait obtenu une rencontre avec Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, le 17 avril dernier, mais elle demeure sans réponse dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. Depuis cette rencontre, le gouvernement a mis un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Même si cette demande figure dans ses revendications, cette mesure demeure nettement insuffisante puisqu’elle ne règle pas la question du sous-financement chronique.

« Ça fait plus de 25 ans que les conductrices et conducteurs d’autobus scolaires se battent pour améliorer les conditions de travail dérisoires dans ce secteur. Il est plus que temps que le gouvernement pose des gestes concrets pour régler les problèmes une fois pour toutes. Ça prend un financement adéquat pour garantir la pérennité de ce service public essentiel sur lequel comptent des centaines de milliers de parents tous les jours d’école », conclut Yves Fortin, du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).


Rappelons que plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le secteur regroupe environ 3 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans 62 syndicats (dont 9 dans la région de Québec–Chaudière-Appalaches).

Les syndicats du transport scolaire sont affiliés à la FEESP–CSN, qui regroupe 55 000 membres répartis dans 400 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui représente plus de 240 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privés que publics.