Négociation des matières locales au CIUSSS de la Capitale-Nationale

Les syndicats interpellent le C.A.

Québec, 15 mai 2018. – Les syndicats représentant les quatre catégories d’employé-es du CIUSSS de la Capitale-Nationale ont interpellé aujourd’hui le PDG, M. Michel Delamarre, et le conseil d’administration lors d’un rassemblement intersyndical devant l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ). L’objet du litige est le dépôt des demandes de l’employeur dans le cadre des négociations des matières locales. Les syndicats demandent au C.A. de donner un mandat clair aux représentantes et représentants de l’employeur pour régler rapidement la négociation en tenant compte des besoins des travailleuses et des travailleurs.

Une négociation cruciale

La loi prévoit qu’un certain nombre de matières des conventions collectives du réseau de la santé et des services sociaux, 26 pour être précis, sont négociées localement. Le processus de fusions ayant mené à la création du CIUSSS implique une fusion des anciennes conventions collectives locales. La loi détermine un échéancier précis et serré pour la négociation et prévoit que, s’il n’y a pas d’entente d’ici le mois d’octobre, un arbitre tranchera et le résultat deviendra permanent (il n’y a pas de mécanisme de renégociation périodique de prévu). On comprend donc que cette négociation soit cruciale pour les syndicats et les employé-es qu’ils représentent puisqu’elle va déterminer pendant des années leurs conditions de travail.

Un dépôt irrespectueux et irresponsable

On le sait, le contexte actuel fait en sorte que les employeurs du réseau de la santé et des services sociaux sont aux prises avec d’importants problèmes de pénurie de personnel, ce qui entraine des problèmes d’organisation du travail et de rétention de la main-d’œuvre. De leur côté, les employé-es sont en surcharge de travail, plusieurs corps de métier sont aux prises avec les heures supplémentaires obligatoires. L’épuisement est très largement répandu. La négociation des matières locales pourrait donc être une occasion de trouver des solutions aux problèmes du réseau.

Or, le dépôt des demandes patronales a été reçu par les syndicats comme étant irrespectueux et irresponsable. Tout d’abord, l’employeur a déposé exactement les mêmes demandes à toutes les catégories d’employé-es sans tenir compte des contextes différents et des spécificités propres à chacune d’elles. Ensuite, les demandes patronales ne tiennent aucunement compte des problèmes et des besoins des employé-es et reposent toutes sur la flexibilité et le droit de gérance. En clair, l’employeur prétend régler ses problèmes sur le dos des employé-es. C’est irresponsable et ça met en danger autant la santé des travailleuses et des travailleurs que la qualité des services rendus à la population. De plus, le risque est grand que les « solutions » de l’employeur ne fassent qu’accentuer les problématiques de rétention du personnel et de pénurie de main-d’œuvre.

Les syndicats, qui ont consulté très largement dans leurs rangs, ont des solutions à proposer pour améliorer les conditions de travail de leurs membres ainsi que les services à la population. C’est pourquoi ils demandent au C.A. du CIUSSS et à son PDG, M. Michel Delamarre, qu’ils donnent à leurs représentantes et représentants les mandats nécessaires pour réellement négocier et régler rapidement en tenant compte des besoins des travailleuses et des travailleurs. Si l’on veut régler les problèmes du réseau et retenir le personnel, il faut changer de perspective. L’employeur doit refaire ses travaux et revenir aux tables de négociations avec des offres acceptables pour toutes les parties plutôt que des demandes unilatérales.