Lits vacants dans les CHSLD

Le syndicat surpris et inquiet

Québec, 3 mai 2018. – « Nous avons été surpris d’apprendre, dans Le Soleil, qu’une centaine de lits vacants, dans cinq CHSLD de la Capitale-Nationale, est due à une augmentation des soins à domicile », déclare Richard Boissinot, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN).

Richard Boissinot

En effet, selon la direction du CIUSSS de la Capitale-Nationale, la situation serait attribuable à l’intensification des soins à domicile et il n’y aurait plus de listes d’attente dans ces CHSLD. « On s’explique mal la disparition des listes d’attente dans les CHSLD », s’étonne Richard Boissinot, « Il y a trois ans, lorsque l’information était disponible centre par centre par le biais de l’agence de santé et des services sociaux, avant la réforme Barrette, les listes d’attente variaient de 6 mois à 2 ans dans ces institutions. »

Le président du syndicat note, par ailleurs, qu’il n’y a pas eu de changement sensible du côté des auxiliaires de santé et services sociaux (ASSS) qui dispensent les soins à la maison. « Si la raison était réellement le développement et l’intensification des soins à domicile, normalement ça aurait eu un impact, mais on ne sent pas de mouvement de ce côté, que ce soit en termes de création de postes ou d’heures supplémentaires », précise le syndicaliste.

De plus, le président dénonce le double discours de l’employeur dans ce dossier. « On nous dit que ça permet d’enlever de la pression sur la main-d’œuvre, mais c’est faux. » Selon le président du plus grand syndicat du CIUSSS-CN, « concrètement, sur le terrain, ça ne change rien pour le personnel qui est toujours aussi surchargé puisque la direction en profite pour mettre fin à des remplacements. »

Ann Gingras

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) se demande s’il n’y a pas un lien à faire entre la contribution des usagers dans les CHSLD et la disparition des listes d’attente. En effet, on apprenait hier que le nombre de personnes admissibles à une subvention pour aider à couvrir les frais d’hébergement dans les CHSLD avait diminué de 30 % depuis 10 ans, faute d’indexation des seuils d’exemption. « Si effectivement les listes d’attentes ont disparu, est-ce parce que les gens n’ont tout simplement plus les moyens de s’inscrire dans des centres d’hébergement ? Pourtant, avec une population vieillissante, les besoins sont énormes. Il est grand temps que le ministre de la Santé et des Services sociaux se préoccupe réellement de nos personnes aînées. »