Les paramédics l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH CSN) couvrant la région de la Côte-du-Sud et de Chaudière-Appalaches entreprennent aujourd’hui une campagne d’information auprès de la population sur les problèmes liés aux « horaires de faction ». Ces horaires entraînant une surcharge importante pour les paramédics et occasionnent des délais de réponse beaucoup trop élevés afin d’intervenir adéquatement auprès de la population en situation d’urgence.

« Dans notre région, les paramédics membres de la CSN ont des horaires de faction à Montmagny, Lotbinière et Saint-Sylvestre, c’est-à-dire qu’ils doivent être disponibles en tout temps jour et nuit pendant sept jours, explique le président de l’ATPH CSN, Frédéric Maheux. Pourtant, dans des villes comparables, ailleurs au Québec, les paramédics travaillent selon des horaires à l’heure comme dans les grands centres. Plus le volume d’appels est important, plus les paramédics croulent sous la charge et peinent à maintenir les services dans des délais optimaux ».

Certains paramédics en horaire de faction vivent une semaine sur deux dans la caserne où est stationnée leur ambulance; un mode de vie peu propice à la conciliation famille-travail. Les paramédics peuvent demeurer en faction chez eux pourvu qu’ils résident à cinq minutes de la caserne. Par conséquent, lorsqu’ils reçoivent un appel, ils doivent enfiler leur uniforme et se rendre jusqu’à l’ambulance avant même de débuter l’intervention. Ce temps supplémentaire de mise en route allonge donc les délais par rapport à des horaires de travail à l’heure selon lesquels les paramédics sont affectés à leur ambulance pour une plage d’heures précises dans la journée. Ces horaires de faction ont été instaurés dans les années 80 afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre qui sévissait à l’époque. Celle-ci est complètement résorbée aujourd’hui. Dans plusieurs endroits où ces horaires de faction sont en vigueur, le bassin de ressources disponibles n’a pas augmenté au même rythme que la croissance démographique.

Solutions permanentes

Tous les salarié-es du secteur préhospitalier sont en grève depuis plus de trois mois notamment sur l’enjeu des horaires de travail et de la charge de travail. Ces moyens de pression et de visibilité touchent entre autres l’administration des entreprises, ainsi que des tâches reconnues comme non essentielles par le Tribunal. « Cela fait des décennies que le gouvernement repousse la mise en place de solutions au problème des horaires de travail et de la charge de travail, » rappelle Frédéric Maheux. En inscrivant cet enjeu au cœur du renouvellement des conventions collectives, les paramédics ont lancé un message très clair : des solutions concrètes doivent être mises en œuvre. Il s’agit d’améliorer les conditions de travail, notamment la conciliation famille-travail pour les paramédics, mais certainement aussi d’assurer de meilleurs services à la population en réduisant les temps de réponse aux appels urgents.

« Il est anormal que les citoyennes et citoyens en région n’aient pas les mêmes services que dans les grands centres. Qu’une réponse à une urgence puisse prendre 10 à 15 minutes de plus est inconcevable », conclut M. Maheux.

En organisant une distribution de dépliants, aujourd’hui, dans le centre-ville de Montmagny, les paramédics souhaitent sensibiliser les gens à cette réalité. Ils demandent à la population de les appuyer en interpellant les autorités locales (conseillers municipaux, maires, députés, représentants du CISSS, etc.).

 

Les paramédics en grève ont organisé une distribution de tracts malgré la pluie