La CSN ressort largement majoritaire des votes de changement d’allégeance syndicale en santé dans la région de la Capitale-Nationale. Victorieuse dans trois accréditations sur quatre, la centrale représente toujours quelque 77 % des employé-es du nouveau Centre intégré universitaire de santé et services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSCN). « Les militantes et les militants se sont dévoués corps et âmes pour conserver leurs syndicats », déclare Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Au-delà des chiffres, les changements d’allégeance amènent un lot de drames et de deuils pour les militantes et les militants syndicaux. « Indépendamment des organisations, ce sont des hommes et des femmes dont le destin syndical a été décidé par un vote postal », rappelle la présidente du conseil central. « Prendre soi-même la décision de ne plus s’impliquer syndicalement est normal et va de soi, mais se faire arracher de sa base de militance et son lieu d’implication c’est autre chose ».
Le conseil central tient à saluer toutes les personnes qui quittent le mouvement sans l’avoir choisi et veut les remercier chaleureusement pour leurs années d’implication. Il en profite pour souhaiter la bienvenue aux personnes qui joignent maintenant les rangs de la CSN dans la région.

Une réflexion s’impose

Si le conseil central est heureux de la victoire dans la Capitale-Nationale, il refuse toutefois de pavoiser étant donné les résultats du vote dans la région de Chaudière-Appalaches et les autres régions où la centrale perd des membres. « Oui, nous sommes surpris et déçus par le résultat national, effectivement ça demande une réflexion, mais cette réflexion doit se faire avec nos membres », convient la syndicaliste.

La présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) se garde de poser un jugement hâtif : « Il ne faudrait pas oublier que partout au Québec, une majorité des gens que nous représentions avant les fusions ont voté pour maintenir un syndicat CSN. Nous demeurons toujours la principale force syndicale en santé. S’il y a évidemment des problèmes et un travail à faire pour comprendre ce qui s’est passé, ce serait une erreur de sauter trop vite aux conclusions et d’y voir un rejet du type de syndicalisme solidaire et démocratique qui nous caractérise ».

Diviser pour régner

Le conseil central tient à rappeler que les votes de changement d’allégeance syndicale ont été imposés par la création des centres intégrés de santé et de services sociaux, il y a deux ans, par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. En plus de centraliser de façon excessive le réseau, le gouvernement cherche à affaiblir le mouvement syndical en imposant une vision corporatiste et sclérosée en organisant de force les syndicats par catégories et titres d’emploi. Une fois l’opération terminée, le grand gagnant est nul autre que le ministre Barrette.

Rebondir

Maintenant que la campagne est terminée, le mouvement syndical a tout un défi à relever dans la région : réussir la fusion des syndicats des 11 établissements et créer un sentiment d’appartenance. « Avec quelque 147 points de service, c’est toute une démocratie syndicale qu’il faut réinventer, mais on a confiance que les militantes et les militants vont réussir », confie Mme Gingras.

« Quant au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), on a la ferme intention de continuer de faire ce que l’on a toujours fait et ce pour quoi les gens nous ont choisis. C’est-à-dire défendre les droits et les intérêts de nos membres et l’intégrité des services publics, le tout dans un cadre démocratique et autonome ».

« Plus que jamais le conseil central sera présent dans la défense des services publics, particulièrement dans la santé et les services sociaux. Nous croyons aux luttes collectives et aux luttes sociales, surtout dans le contexte politique actuel où les acquis sont remis en question et où il plane un vent de centralisation pour mieux privatiser. Peu importe ce qui va arriver, une chose est certaine, le gouvernement va nous trouver sur son chemin », conclut la présidente.


Résultats du vote dans la Capitale-Nationale

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale — CSN l’a emporté dans les catégories 2 (personnel paratechnique, services auxiliaires et métiers) et 3 (personnel de bureau, techniciennes et techniciens et professionnel-les de l’administration). Le Syndicat des professionnèles, techniciennes et des techniciens de la santé et des services sociaux Capitale-Nationale – CSN l’a emporté dans la catégorie 4 (techniciens et professionnel-les de la santé et des services sociaux). Ensemble, ils comptent 13 310 membres, ou 77 % des employé-es du CIUSS.

Les militantes CSN de la catégorie 1 (soins infirmiers et cardiorespiratoires) ont mené une campagne remarquable et ont récolté 41 % des voix, mais n’ont pu l’emporter face à la FIQ qui affichait largement un membership majoritaire au départ (3900 FIQ, 281 CSN).