Vote de grève dans plusieurs CHP de la région

Le groupe de travailleuses et travailleurs après l’assemblée à la résidence Les Marronniers.
Négociation coordonnée dans les centres d’hébergement privés

Vote de grève dans plusieurs résidences de la région

Québec, 21 octobre 2021. – Dans les deux derniers jours, les membres des sections Les Marronniers, à Lévis, et Roseraie, à Sainte-Foy, du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN) ont adopté en assemblée générale une banque de cinq journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. Il s’agissait des deux dernières sections du syndicat à prendre des votes de grève.

« Les cinq sections participant à la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP) qui n’ont pas encore eu de règlement ont toutes adopté des banques de journées de grève dans les dernières semaines », explique Marlène Ross, présidente du syndicat régional. « Les membres veulent ainsi montrer leur détermination ».

Dans le contexte actuel de pandémie de COVID-19, les syndicats CSN du secteur des CHP ont adopté une plateforme de demandes communes. Ils revendiquent une prolongation d’un an de leurs conventions collectives respectives ainsi qu’une augmentation salariale de 1,00 $ l’heure pour tous les titres d’emploi œuvrant dans les résidences.

« Il y a beaucoup d’incertitude dans l’air actuellement à cause de la COVID », explique Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « c’est pourquoi les syndicats ont opté pour une stratégie de négociation simplifiée qui reporte les pourparlers réguliers à l’an prochain. » Selon la présidente du conseil central, « les parties impliquées dans toute négociation doivent faire des projections qui tiennent compte de plusieurs variables complexes. Or, la sortie de la pandémie demeure inconnue pour le moment. Il s’agit donc d’une proposition gagnante pour les parties, une avenue pragmatique qui permet de placer toutes les énergies sur la lutte contre la pandémie. »

« Même si nos revendications communes sont simples, plusieurs employeurs refusent de les accepter et laissent traîner la négociation, » ajoute Marlène Ross, « c’est pour cela que nous en sommes rendus à envisager la grève ». La présidente du syndicat tient à souligner qu’il n’est pas trop tard et qu’une grève peut être évitée dans les CHP. « Les trois employeurs concernés n’ont qu’à suivre l’exemple des cinq propriétaires qui ont réglé jusqu’à maintenant dans des résidences de la région que nous représentons », conclut Marlène Ross.

À propos

Le Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN) compte environ 600 membres dans 11 accréditations, il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN, qui compte quelque 3 000 travailleuses et travailleurs de centres d’hébergement privés, regroupés en 11 syndicats régionaux, partout au Québec, et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui regroupe près de 45 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de 240 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Négociation coordonnée de l’hôtellerie : deux nouvelles ententes s’ajoutent

Négociation coordonnée de l’hôtellerie

Deux nouvelles ententes s’ajoutent

Québec, le 15 octobre 2021. – La Fédération du commerce (FC–CSN) annonce la conclusion de deux nouvelles ententes. Ce jeudi, les travailleuses et les travailleurs du Delta de Québec ont entériné le contenu de la convention collective 2020-2024, dans une proportion de 90 %.

« Les travailleuses et les travailleurs du Delta de Québec peuvent être fiers de ce qu’ils ont accompli, se réjouit la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Barbara Poirier. Nous saluons leur détermination et leur mobilisation exemplaires dans un contexte difficile, face à un employeur qui portait des demandes de reculs inacceptables. Nous continuerons d’appuyer sans relâche tous les salarié-es de l’hôtellerie pour qu’ils obtiennent, eux aussi, un règlement satisfaisant ».

De même, les salarié-es du Quality Inn du centre-ville de Montréal ont également conclu une entente, entérinée mercredi. Ces deux règlements portent à neuf le nombre d’hôtels québécois qui ont conclu des ententes sur la base de la plate-forme commune que se sont donnée les syndicats de l’hôtellerie CSN. Le Delta de Québec est le premier hôtel majeur, comptant près de 400 chambres, à conclure une telle entente.

« Tous les hôteliers qui n’ont pas encore réglé doivent se poser de sérieuses questions maintenant, souligne le trésorier de la, Michel Valiquette. Il n’y a aucune raison justifiant que les travailleuses et les travailleurs de ces hôtels ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que les autres. La relance de tout le secteur passe par nous, les travailleuses et les travailleurs. De notre côté, nous redoublerons d’ardeur pour soutenir tous nos membres qui n’ont pas encore pu conclure le renouvellement de leur convention collective ».

Les négociations se poursuivent dans 15 autres hôtels pour obtenir des ententes comparables à celles déjà conclues ailleurs, notamment des augmentations totalisant environ 8 % pour un contrat de quatre ans, ainsi que des mesures pour mieux protéger les travailleuses et les travailleurs en ces temps de crise afin de préparer une relance qui profitera à tout le secteur touristique et, notamment, celles et ceux qui y travaillent et qui sont les véritables créateurs de richesse dans l’industrie.

Parmi ces hôtels toujours en négociation, notons que deux conflits de travail ont cours actuellement au Hilton de Québec et au Hilton Double Tree de Montréal. Les salarié-es de ces deux établissements exercent présentement la grève générale illimitée.

Neuf règlements

Voici les neuf hôtels où des ententes ont été conclues avec le syndicat CSN représentant leurs salarié-es.

Montréal métropolitainQuébec–Chaudière-AppalachesSherbrooke
• Suites Faubourg St-Laurent
• Comfort Inn Dorval
• Comfort Inn Pointe-Claire
• Fairfield by Marriott
• Hilton Laval
• Quality Inn du centre-ville  
• Manoir du Lac Delage
• Delta de Québec  
• Quality Sherbrooke

À propos

Quelque 24 syndicats représentant 2500 travailleuses et travailleurs des hôtels du Québec mènent leurs négociations de façon coordonnée. Il s’agit de la dixième ronde de négociation coordonnée dans le secteur menée sous l’égide de la Fédération du commerce (FC–CSN). La FC est une des huit fédérations professionnelles composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Fondée il y a 100 ans, en septembre 1921, la CSN regroupe aujourd’hui plus de 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activités.

Des travailleuses névralgiques du réseau de la santé en action pour être reconnues

Une équipe de préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) du CHU de Québec.

Préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM)

Des travailleuses névralgiques du réseau de la santé en action pour être reconnues

Québec, le 12 octobre 2021 — Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de la région de la Capitale-Nationale se mobilisent aujourd’hui pour exiger du gouvernement qu’il règle enfin leur plainte de maintien de l’équité salariale. Les PRDM de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demandent au gouvernement de mettre fin à la discrimination salariale qui perdure et aggrave le manque de personnel pour ce titre d’emploi névralgique.

La FSSS-CSN représente la vaste majorité des PRDM au Québec. Celles-ci se mobilisent aujourd’hui aux côtés du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN) et du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN).

La reprise des chirurgies, suite à la pandémie, passe inévitablement par les PRDM qui sont responsables de stériliser les équipements pour les interventions chirurgicales et médicales. Sans leur contribution, il est impossible de penser rattraper le retard des chirurgies. Le gouvernement a une occasion en or de reconnaître l’évolution de l’emploi, leur contribution et ainsi travailler à attirer et retenir les PRDM dans le réseau. Il doit régler la plainte de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Cette journée d’action est un rappel important au gouvernement : la patience des PRDM a ses limites! Elles se mobilisent pour dire au gouvernement que c’est maintenant qu’il doit agir pour mettre fin à l’hémorragie. Il doit s’assoir avec nous pour régler le maintien de l’équité salariale », explique Frédéric St-Hilaire, agent syndical et PRDM au CHUL.

« Ces travailleuses sont absolument névralgiques dans le réseau de la santé; sans elles, ce n’est pas compliqué, il n’y a pas d’opérations, tout simplement, » conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Il serait temps que le gouvernement comprenne qu’il n’y a pas que des docteurs et des infirmières dans le réseau et qu’il cesse de discriminer allègrement les gens qui exercent des professions moins visibles mais tout aussi importantes. »

« C’est à notre tour »

Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN)

Mot d’ouverture à l’assemblée générale du 6 octobre

« Bonjour,

Bienvenue à l’assemblée générale du conseil central, bienvenue chez vous.

C’est aujourd’hui la 6e assemblée générale du mandat 2019-2022. Pour la deuxième fois, nous sommes en mode hybride, une partie des délégués sont ici dans la salle au Concorde, l’autre partie sont chez eux ou dans leur bureau, et assistent sur Zoom.

On a un ordre du jour costaud aujourd’hui. On aura la présentation des états financiers, une présentation sur le 3e lien, des élections, on fera le point sur la lutte contre PL 59 mais surtout, surtout, on va recevoir plusieurs syndicats en question de privilège. Des groupes qui ont mené des luttes courageuses, des groupes qui ont fait des gains majeurs qui ouvriront la porte à d’autres syndicats et aussi des groupes qui sont encore en lutte au moment où l’on se parle.

Avant de commencer, permettez-moi de dire deux mots sur la conjoncture.

Impossible de parler de conjoncture sans encore parler de pandémie. Ça a un impact sur notre travail syndical, ça nous force à nous adapter et trouver de nouvelles façons de faire. Ça a un impact important sur le travail de nos membres. Ça alourdit les tâches, ça use, ça provoque de l’épuisement et bien des remises en question. Ça impacte le travail mais aussi la vie personnelle. Tragiquement, pour trop de femmes, les impacts auront été mortels.

La pandémie aura été et est encore aujourd’hui un révélateur de crises latentes, de crises qui étaient déjà là, notamment dans le secteur public mais pas exclusivement.

Par exemple, la pénurie de main-d’œuvre. Ça fait un bout de temps qu’on en parle, rappelez-vous, on a fait un forum là-dessus et la CSN aussi. On a dénoncé sur toutes les tribunes la pénurie, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux. Maintenant c’est sur toutes les lèvres, tant dans le secteur public que privé, tout le monde ne parle que de ça. Mais mine de rien, on peut transformer ça en formidable opportunité! Ça fait vraiment longtemps que les travailleuses et les travailleurs n’ont pas eu le gros bout du bâton. Il faut, comme mouvement syndical, que l’on voie comment on peut tirer notre épingle du jeu et profiter de ça pour faire des gains. Ce ne sera pas facile, ça va prendre des luttes, mais ça vaut le coût d’essayer. Le momentum est là.

Toutefois, la pandémie, c’est aussi la démocratie confinée. C’est un gouvernement très autoritaire et paternaliste qui gouverne par décret. Un gouvernement qui ose même nous dire pour qui voter.

Parlant de voter, nous sommes dans une année électorale. Triplement électorale même. On a eu les élections fédérales, en ce moment même nous sommes dans les élections municipales et on se dirige tranquillement vers des élections provinciales. C’est juste dans un an mais déjà les partis commencent à se préparer et à huiler leur machine. D’ailleurs, le ministre Legault disait hier soir vouloir faire un troisième mandat alors qu’il n’a même pas été élu pour le deuxième.

Ce serait peut-être le temps de se demander : « c’est quand qu’on déconfine la démocratie, c’est quand qu’on revient à la normale démocratique, c’est quand qu’on arrête ça, le gouvernement par décret? » Par définition, l’état d’urgence c’est une situation temporaire. Mais là ça commence à être pas mal permanent l’état d’urgence sanitaire.

Ce qui nous amène au PL 59. Une réforme majeure du régime de santé et sécurité au travail comme il n’y en avait pas eu depuis 40 ans. Non mais on va se l’dire : quel rendez-vous manqué! Au lieu de s’attaquer aux problèmes et aux faiblesses du régime qu’on avait, le ministre a décidé de tout « scraper » et d’empirer la situation pour tout le monde. Malgré tous nos efforts, la loi a été adoptée. Ah, il y a eu des amendements, c’est sûr, mais l’ensemble de l’œuvre est un désastre et comporte beaucoup de reculs. Ça démontre à quel point il faut être vigilant avec ce gouvernement-là qui gouverne pour les boss.

Finalement, la publication du rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est venue nous rappeler que nous sommes toujours en pleine crise climatique. Les jeunes ont pris à bras- le-corps cette mobilisation-là. Encore le 24 septembre dernier, ils étaient des milliers dans les rues. Nous aussi, de façon bien transparente, il va falloir qu’on s’y mette, et un peu plus sérieusement. Parce que sinon, ce qui nous attend c’est soit une catastrophe environnementale, soit une transition qui se fait par-dessus nos têtes, malgré nous et bien souvent contre nous, à coup de PPP comme dans le cas du tramway.

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Un mot sur le conseil central pour terminer. Tout d’abord, je ne peux pas passer sous silence le départ de la présidente. Après plus de 30 ans au conseil central, dont 22 ans à la présidence, Ann Gingras a décidé de relever de nouveaux défis. C’est pour ça que je suis devant vous et qu’il y a des élections aujourd’hui. Nous ne lui ferons pas d’hommage aujourd’hui, c’est encore trop frais et le contexte s’y prête mal, mais je voulais quand même prendre le temps de la saluer et de souligner toutes ses années d’implication.

Ceci dit, il n’y a pas qu’au conseil central qu’il y a des changements : ça se passe à la grandeur du mouvement. Prenez juste la CSN : des six membres actuels de l’exécutif, il n’y a que Caroline Senneville, la présidente, qui était là avant le dernier congrès. C’est fou quand on y pense non? Il y a eu des changements dans plusieurs conseils centraux et aussi dans quelques fédérations où des dirigeants ont annoncé qu’ils ne se représenteraient pas. Il y a clairement un changement de garde dans tout le chaînon.

Dans notre belle région, on sent une soif de justice, une envie de se battre. Je dis souvent : Québec-Chaudière-Appalaches gronde d’une sourde colère! On aura rarement vu autant de conflits en même temps. C’est pas mêlant, il y a eu plus de grèves à l’été 2021 que durant les deux mandats précédents!

Malgré la pandémie, on s’est déployé. On a pris nos responsabilités dans les conflits, on a pris nos responsabilités dans les luttes sociales. Nous n’avons ménagé aucun effort et nous avons été de toutes les luttes avec efficacité. Je ne peux passer sous silence le dévouement de l’excellente équipe du conseil central. Je tiens à les nommer. À la mob. : Audrey, Gino, Annie, Vincent, Marc et notre coordonnateur Pierre. Au secrétariat : Billy-Sam. Aux comm. : Nicolas. Aux finances : Karine; et les élus, Louis à la trésorerie et François au secrétariat général. Le conseil central est fort. Fort du collectif. Et c’est magnifique!

Le fait qu’il y avait plusieurs syndicats en conflit en même temps a certes été un très gros défi mais cela a aussi permis que se développe la solidarité entre syndicats, tant du public que du privé. Il y a eu de nombreuses visites de lignes de piquetage, des activités de visibilité, des manifs conjointes…

On sent aussi un développement de la mobilisation au conseil central : vous êtes de plus en plus nombreux à répondre présent quand on vous sollicite, souvent à la dernière minute, pour une manifestation ou une activité régionale. C’est beau à voir et c’est bon de vous voir.

Alors, ce qui s’en vient pour nous? C’est bien sûr une année de congrès, une année de gros travaux mais surtout une année de luttes. Le changement ne peut se produire qu’en prenant des risques, qu’en contestant, qu’en se mobilisant et en refusant l’inacceptable. Il est fini le temps où il fallait presque s’excuser de demander de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires.

Camarades, c’est le temps de passer la gratte. C’est le temps que les travailleuses et les travailleurs récoltent des gains et soient, enfin, reconnus à leur juste valeur.

Camarades, c’est à notre tour.

Solidarité! »