Dans une économie régionale en croissance (Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches) avec des taux de chômage historiquement bas et une démographie vieillissante, nous assistons à un phénomène marqué de pénurie de main-d’œuvre d’une ampleur incomparable ayant des effets notables sur le fonctionnement et le développement des entreprises.

Par exemple, plusieurs d’entre elles ne peuvent plus accepter de nouveaux contrats, doivent ralentir leur activité ou mettent sur pause des projets d’agrandissement faute de travailleuses et de travailleurs. Les impacts se font aussi sentir sur l’organisation du travail. Les conditions de travail se dégradent sous plusieurs aspects en raison du manque d’effectifs qui a des conséquences directes sur les salarié-es en termes d’épuisement physique et psychologique, de santé et sécurité au travail et même, de détresse liée au présentéisme. Nous vivons le même problème et parfois avec plus d’acuité dans les réseaux de la santé et de l’éducation. C’est pourquoi il nous semble opportun de tenir une rencontre avec les représentantes et représentants des syndicats pour dégager collectivement des outils et des moyens d’action.

En tant qu’organisation syndicale, nous sommes impliqués dans les milieux de travail de divers secteurs de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. Nous sommes à même de constater qu’il existe des déséquilibres, de la rareté et même des pénuries de main-d’œuvre.

Le conseil central croit important de poser les bons diagnostics sur les emplois qualifiés ou non qualifiés faisant face à des vacances sur une période considérable ou moins considérable et qui risquent d’affecter les entreprises, les institutions, l’organisation du travail et les conditions du travail. Nous devons intégrer dans la réflexion non seulement le volet quantitatif lié à l’offre et à la demande, mais aussi le volet qualitatif impliquant la nature du travail et les conditions de travail, afin d’être en mesure de poser les bons gestes et d’intervenir pour maintenir les emplois et favoriser l’attractivité de l’entreprise et des services publics dans le secteur privé. Par exemple, il peut être nécessaire d’informer les entreprises des divers services et subventions existantes. Aussi, nous pouvons collaborer à trouver des solutions entourant la gestion des ressources humaines, particulièrement sur la question de l’embauche, la gestion de la diversité et la formation en entreprise. Pour le secteur public, la démarche de l’analyse locale des besoins et la connaissance des causes du manque de main-d’œuvre s’avèrent essentielles pour être en mesure d’agir syndicalement auprès des employeurs pour améliorer le recrutement et la rétention. Ces derniers ne sont pas admissibles aux mesures et services d’Emploi‑Québec, mais ont une responsabilité directe dans la planification de la main-d’œuvre et l’organisation du travail.

Caractère innovant du projet

C’est la première fois qu’une organisation affiliée à la CSN dépose un tel projet auprès de la Commission des partenaires du marché du travail. Entre 2017 et 2021, le taux de chômage sera en baisse dans l’ensemble des régions du Québec. Ainsi, en 2021, certaines régions comme celle de la Capitale-Nationale auront un taux de chômage aussi bas que 4 %. La situation dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches qui est sans précédent et qui s’accentue, préoccupe les syndicats.

Dans ce contexte, les syndicats locaux peuvent jouer un rôle de partenaire afin de trouver des solutions concernant l’embauche, la rétention, le développement des compétences, l’accompagnement du personnel et la promotion des diverses industries et services de la région. Les syndicats souhaitent se mobiliser pour non seulement comparer leurs diverses situations, mais surtout pour apporter des solutions aux grands enjeux liés à la main-d’œuvre.

Objectifs du forum du 18 avril 2018

  • Connaître la distinction entre la rareté et la pénurie de main-d’œuvre ;
  • Connaître le portrait régional des pénuries et des raretés de main-d’œuvre ;
  • Connaître les services et les outils de Service-Québec ainsi que les programmes du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre ;
  • Posséder un discours et des outils pour intervenir sur les grands enjeux liés à la main-d’œuvre ;
  • Savoir quelles sont les conséquences sur la main-d’œuvre en emploi liées au manque persistant de personnel ;
  • Être en mesure de mettre de l’avant des stratégies pour pallier aux manques persistants de salarié-es dans certains milieux de travail .