Québec, 20 décembre 2017. – Selon une dépêche de la Presse canadienne, la ministre fédérale des Services publics et de l’Approvisionnement, Carla Qualtrough, aurait démontré une ouverture à octroyer encore plus de contrats au chantier Irving d’Halifax pour combler le retard dans la construction de la flotte et faire le pont entre deux contrats pour éviter d’éventuelles mises à pied dans 3 ans (1). Cette ouverture a fait bondir Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches de la CSN.


Ann Gingras, présidente du conseil central, accompagnée de Nicolas Samson, délégué du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), et Pierre Fortier, président du Syndicat des employés du corps de sécurité de Davie (CSN).

« Le chantier Irving a déjà trop de contrats, il n’est pas capable de livrer la marchandise dans les délais et aux coûts prévus », s’indigne Ann Gingras, « le simple fait que la ministre Qualtrough entrouvre la porte à de nouveaux contrats pour éviter des mises à pied éventuelles dans 2 ou 3 ans, alors que les mises à pied à Lévis sont bien réelles et ont lieu maintenant, est scandaleux et obscène. »

Rappelons que le chantier Irving est le grand favori du gouvernement fédéral en ce qui concerne la construction navale. Le chantier d’Halifax a obtenu le contrat de construction de six navires de patrouille extracôtière et de l’Arctique au coût de 3,5 G$ ainsi que celui de remplacer 12 frégates et 3 destroyers de la marine au coût estimé de 60 G$. La direction du chantier d’Halifax fait pression afin d’obtenir un contrat supplémentaire, possiblement un navire de patrouille extracôtière et de l’Arctique de plus, pour faire le pont entre la construction des deux flottes.

En parallèle, le chantier Davie de Lévis n’a obtenu jusqu’à maintenant que 1 % des contrats fédéraux de construction navale alors qu’il représente à lui seul 50 % de la capacité de production du pays. Depuis la livraison de l’Astérix, le chantier a commencé à effectuer des mises à pied, faute de contrats. Plus de 800 travailleuses et travailleurs sont où seront frappés par le chômage d’ici Noël au chantier Davie et quelque 500 chez ses fournisseurs.

Les syndicalistes ont profité d’un point de presse du ministre libéral Jean-Yves Duclos, député de Québec, pour l’interpeller directement sur le dossier de la Davie.

« J’invite la presse et les élu-es à creuser la question et questionner la ministre Qualtrough », conclut Ann Gingras, « s’agit-il seulement d’une déclaration malheureuse ou est-ce réellement l’intention du gouvernement Trudeau de cracher au visage des travailleuses et des travailleurs du Québec en continuant d’ignorer le chantier Davie ? »


Note :

1) La dépêche en anglais est plus explicite que le résumé publié dans la presse francophone. « Following a steel-cutting ceremony Tuesday to mark the beginning of construction on the third patrol vessel, Carla Qualtrough was asked whether a gap could see a request for additional patrol vessels.

« It very much could, » said Qualtrough. « We are in the process of revisiting the timelines and making sure that everything is on track. It most definitely could, but we will have to see how long the gap will be and the cost implications. »

The admission by Qualtrough appeared to signal a slight opening in the federal government’s attitude on the matter. Irving has previously lobbied for additional work between the two naval fleets, but those appeals appeared to have gone nowhere. » Source