Québec, le 23 octobre 2017. – Les travailleuses et les travailleurs de l’entrepôt Armand-Viau de Québec, mis à pied sauvagement par Provigo-Loblaws il y a maintenant sept ans, peuvent enfin tourner la page.

Manifestation des lock-outés de l’entrepôt Provigo de Québec devant l’Assemblée nationale (juin 2010)

Hier à Québec, la CSN a procédé à la distribution des indemnités versées par l’employeur aux 400 travailleuses et travailleurs de l’entrepôt. « Après des années de lutte acharnée – lutte qui s’est rendue en Cour suprême du Canada – on peut dire que les employé-es méritent de tourner la page, a noté Diane David, secrétaire générale de la Fédération du Commerce – CSN. Nous sommes soulagés que cette saga prenne officiellement fin. En même temps, ce qui s’est passé est de bon augure pour nos travailleuses et travailleurs de Provigo-Loblaws en Abitibi-Temiscamingue qui sont dans la même situation ».

Pour la CSN, la conclusion de cette saga démontre l’importance de mener les batailles, et ce, même si elles sont longues et ardues. « La CSN a été au côté des travailleuses et des travailleurs pendant toutes ces années et n’a jamais ménagé d’efforts afin que justice leur soit rendue. », a précisé Diane David.

Un message aux employeurs
Depuis 2010, Provigo-Loblaws aura usé de nombreuses stratégies afin d’éviter de payer aux travailleuses et aux travailleurs les sommes qu’il leur devait. « Au cours des sept dernières années, la direction de l’entrepôt Armand-Viau n’a fait preuve d’aucune empathie à l’égard de son personnel. C’est un message clair qui est envoyé à tous les employeurs qui seraient tentés de ne pas respecter les règles établies » a pour sa part expliqué la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches – CSN, Ann Gingras. « D’autre part, il va sans dire que la fermeture de l’entrepôt a été un coup dur pour la région. Au fil des ans, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches s’est battu farouchement à leurs côtés. Nous espérons qu’à partir d’aujourd’hui, les travailleurs puissent enfin passer à autre chose », a conclu Ann Gingras.


Rappel historique
2010
Provigo-Loblaws annonce la fermeture de son centre de distribution à la fin avril, moins d’un mois après que les travailleuses et les travailleurs eurent été mis en lock-out. Provigo-Loblaws avait préalablement transféré le travail effectué à l’entrepôt Armand-Viau vers ceux de Laval et de Boucherville deux semaines avant de décréter un lock-out, et ce, après avoir demandé d’importants reculs au syndicat qui était en négociation à l’époque.

Dès le départ la CSN conteste l’interprétation faite par l’employeur, notamment à propos de la question des indemnités de départ qui doivent être versées aux travailleuses et aux travailleurs.

2013
La Fédération du Commerce (FC-CSN) réussi à régler l’ensemble des griefs pendants. Les travailleuses et travailleurs concernés ont réussi à toucher à l’époque les sommes qui leur revenaient, suite aux griefs qu’ils avaient déposés.

2015
La Cour suprême du Canada rejette la demande d’appel de Provigo-Loblaws dans le dossier de la fermeture de son entrepôt de Québec en 2010.
Cette décision fait en sorte que les griefs déposés par le syndicat pour les indemnités dues aux employé-es devront être entendus et débattus devant un arbitre. Provigo-Loblaws prétendait que la convention collective ne s’appliquait plus au moment du déclenchement du lock-out et elle refusait de reconnaitre la juridiction de l’arbitre.

2016
Une entente est conclue entre la CSN et Provigo-Loblaws fixant les sommes à verser aux travailleuses et aux travailleurs. L’entente confidentielle est adoptée en assemblée générale dans une proportion de 88 %.