Avec la création des centres intégrés de santé et de services sociaux, il y a deux ans par Gaétan Barrette, nous savions que l’application de la loi 30 entrainerait une vaste campagne de changement d’allégeance pour les travailleuses et les travailleurs dans le monde de la santé et des services sociaux.

Par Ann Gingras, présidente

D’organiser les syndicats par catégories au niveau des titres d’emplois, démontrait clairement la volonté du gouvernement libéral de scléroser l’action syndicale. Cela relevait d’une vision tout à fait corporatiste de ce que devrait être un syndicat solidaire et uni à la base. Cette vision corporatiste rejoignait entièrement les organisations qui pratiquent ce corporatisme tel que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et la Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

Alors que la CSN était largement l’organisation syndicale la plus représentative dans ce secteur, elle devenait l’ennemie à abattre pour ces autres « organisations », qui ont réuni leurs efforts dans le but de nous affaiblir. Certes, nous aurons un bilan à faire de cette campagne, mais, au conseil central, nous avons déjà entamé l’exercice avec notre équipe de travail.

Au-delà des chiffres que nous livrent les résultats, ce sont des hommes et des femmes dont le destin syndical a été décidé par un vote postal. Prendre soi-même la décision de ne plus s’impliquer syndicalement va de soi, mais se faire arracher notre base de militance et notre lieu d’implication est tout autre. Ici, dans la région, nous sortons de cette campagne avec un sentiment de fierté. Fiers de l’ensemble des personnes militantes qui se sont investies et qui ont cru à la CSN. Cette fierté s’est traduite par des gains significatifs. D’abord, chez les professionnel-les et les techniciennes et techniciens de la Capitale-Nationale qui sont les seuls au niveau national à sortir victorieux de l’opération. Il en est de même pour les catégories 2 (personnel paratechnique, services auxiliaires et métiers) et 3 (personnel de bureau, techniciennes et techniciens et professionnel-les de l’administration) de la Capitale-Nationale. Du côté de Chaudière-Appalaches, saluons les militantes et militants de la catégorie 3 qui ont maintenu leur affiliation à la CSN. À tous ces nouveaux membres, au nom du comité exécutif, je vous salue et je vous souhaite la bienvenue syndicale et solidaire à la CSN.

Cependant, l’histoire est tout autre pour les personnes des catégories 2 et 4 de Chaudière-Appalaches. Il est à noter qu’avec la fusion, la CSN se retrouvait grandement minoritaire dans les deux catégories. La remontée fut spectaculaire et c’est par un mince écart que nous avons perdu. Mais mince ou pas, c’est avec la rage au cœur que nous devons dire au revoir à des gens pour qui la militance syndicale faisait quotidiennement partie de leur réalité et de la nôtre. La rage contre un gouvernement qui a poussé des personnes dans une lutte futile et dont le seul but était de diviser et diminuer la force du mouvement syndical et particulièrement celle de la CSN.

Je dois saluer particulièrement la lutte héroïque qu’ont livrée les militantes du CSSS de Portneuf dans la catégorie 1 (soins infirmiers et cardiorespiratoires). Alors qu’elles représentaient environ

240 membres, elles n’ont pas hésité un seul instant à entreprendre avec passion des tournées dans les différents centres, afin de rejoindre les 3 000 membres de la FIQ. À la suite des résultats, ce n’est pas moins de 41 % des votants qui ont choisi la CSN. Non elles n’ont pas réussi, mais le résultat est remarquable et c’est avec la tête haute et avec fierté que nous en prenons acte.

C’est un deuil qui doit se vivre. Pour ces personnes qui perdent leur lieu de militance et pour nous qui perdons des militantes et militants déterminés, loyaux et convaincus. Je ne nommerai personne par crainte d’en oublier, mais à vous tous et toutes, je vous dis merci. Merci d’avoir choisi de vous impliquer au sein de la CSN et de faire une différence. Vous avez peut-être perdu votre syndicat, mais personne ne pourra jamais vous enlever votre cœur CSN. De toute façon, j’ai la profonde conviction que ce ne sera qu’un bref interlude et que nous allons nous retrouver très prochainement…


L’assemblée générale du 1er mai

Encore cette année, notre assemblée générale se tiendra la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, le 1er mai. Nous vous encourageons fortement à y participer. Nous recevrons les membres du comité exécutif de la CSN dans le cadre de la tournée précongrès. De plus, une grande partie de l’assemblée tournera autour des nombreuses luttes syndicales dans la région. Nous aborderons également notre politique d’information au conseil central et un poste de représentante ou représentant à la vie régionale (RVR) de Québec métropolitain sera à combler, à la suite de la démission du camarade Luc Forbeaux. La rencontre se terminera avec un cocktail de solidarité afin de souligner la journée du 1er mai.

Par la suite, nous vous invitons à vous joindre à nous pour la manifestation traditionnelle du 1er mai qui débutera à 17 h 30.

Je vous souhaite un excellent 1er mai !


Extrait du numéro de mai 2017 du journal Le Réflexe