Catégorie 4 dans la Capitale-Nationale

Un nouveau syndicat mobilisé

Le Syndicat des professionèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (SPTSSS-CSN) a été accrédité le 21 avril dernier. Issu de la fusion forcée de 13 syndicats, ses 4 600 membres œuvrent dans plus de 200 installations réparties sur un territoire de 245 km de longueur. Bienvenue dans le CIUSSS de la Capitale-Nationale ! La vie du nouveau syndicat a démarré sur les chapeaux de roues avec l’annonce, en septembre, des coupes de 65 postes dans les catégories d’emploi qu’il représente. La mobilisation fut au rendez-vous. Le Réflexe s’est entretenu avec Danny Roy, le président du syndicat, pour en savoir plus.

Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information

Une cinquantaine de membres du SPTSSS-CSN ont interpellé le conseil d’administration du CIUSSS de la Capitale-Nationale le 14 novembre dernier sur les suppressions de plus de 100 équivalents temps complet (ÉTC) annoncées à la fin du mois de septembre. La mobilisation du nouveau syndicat est exemplaire.


Réorganisation en cours

Danny Roy nous explique que le comité exécutif transitoire s’est rapidement mis au travail pour organiser le nouveau syndicat sur des bases solides. La première assemblée générale du syndicat, qui a notamment adopté les statuts et règlements, a eu lieu en septembre et les élections en novembre.

« On s’est réorganisé avec un seul comité exécutif, mais on a décidé de garder la structure des anciens syndicats vivante », nous explique le président du SPTSSS-CSN. Le comité exécutif du nouveau syndicat regroupe des responsables par secteur issus des 12 anciennes structures (l’une d’elle comptait deux syndicats) ainsi qu’un comité exécutif transversal de 6 personnes. Il s’ajoutera en décembre un conseil syndical d’une soixantaine de personnes composé de délégué-es par secteurs au prorata du nombre de membres.

Outre la structure dirigeante du syndicat, le SPTSSS-CSN s’est également attelé à réorganiser le travail syndical. « On a rapidement regroupé les griefs et les litiges pour régler ça au plus vite », explique Danny Roy, « on a aussi regroupé les relations de travail, formé des comités par direction de programme (par exemple toute l’équipe famille-enfance-jeunesse, la santé mentale, le soutien à l’autonomie des personnes âgées, etc.). »

« Même si on est dans un rythme infernal, on a réussi à monter une structure légitime et à se doter de statuts et règlements adoptés par les membres », explique le militant syndical, « on est en mesure d’affronter les défis qui sont à nos portes. »


Les grands enjeux du syndicat

Les membres du syndicat ont identifié et adopté en assemblée générale trois grands enjeux pour la prochaine année.

« Dans la prochaine année on veut négocier pour nos membres des dispositions locales de la convention collective à leur image, ça, ça passe par la mobilisation et l’information », énumère Danny Roy, « on veut jouer notre rôle syndical dans le cadre des multiples réorganisations que l’employeur entreprend et mettre en place une méthode syndicale pour intervenir dans les équipes qui sont davantage en présence de facteurs de risque pour la santé psychologique. »


Une mobilisation exemplaire

Le SPTSSS-CSN a mené une mobilisation exemplaire cet automne contre les suppressions de postes au CIUSSS-CN.

« Qu’en dedans de deux semaines, le quart de nos membres aient signé une lettre ouverte pour demander au ministre de revenir sur les coupes et que près de 300 personnes aient pris la peine d’écrire un commentaire sur notre dazibao, indique clairement que nos membres en ont assez de faire plus avec moins », croit Danny Roy.

Danny Roy,
président du SPTSSS-CSN

« Nos membres ne se sentent pas écouter par leur direction », pense le syndicaliste, « ils et elles ont beaucoup de difficulté à trouver un sens à leur travail dans un contexte où ce qu’on leur demande est souvent dichotomique avec ce dont la clientèle a besoin. »

Selon le syndicaliste, plus personne ne se sent proche des décisions et l’objectif de proximité de la Loi 10 est complètement raté. « Des décisions très pointues se prennent au niveau politique, au bureau du ministre, et personne ne peut contester », s’insurge Danny Roy, « Les syndicats se retrouvent les derniers porte-voix des intervenantes et des intervenants pour défendre la vision qu’ils et elles ont des services, l’employeur voudrait nous faire taire, mais ça ne marchera pas, on va assumer ce rôle de porte-voix, même si ce n’est pas l’objectif premier du syndicat ».  


Extrait du numéro de décembre 2017 du journal Le Réflexe