Portraits de syndicalistes

Le Réflexe poursuit la série de portraits visant à vous présenter et à vous faire connaître des syndicalistes de notre région. Après les membres du comité exécutif, nous poursuivons avec vos délégué-es du conseil syndical.


Jean-François Marchand 

Jean-François Marchand est préposé aux bénéficiaires et depuis 2021, aussi secrétaire du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale-CSN. Il est également délégué de la région du Québec Metro au conseil syndical du CCQCA.

« J’ai commencé comme éducateur spécialisé dans le communautaire avant de devenir préposé aux bénéficiaires en 2005, » raconte Jean-François Marchand. Son premier poste à l’IRDPQ ayant été aboli, il se retrouve à l’hôpital du Saint-Sacrement. « Je suis arrivé au moment des fusions qui ont donné le CHU de Québec, » explique le militant, « je posais beaucoup de questions à l’agente syndicale en poste et j’ai été approché pour le maraudage. »

Jean-François Marchand s’implique syndicalement depuis 2008. « J’ai été élu délégué syndical, puis agent de grief en 2011, » se souvient-il. « Lors de la fusion qui a donné le CIUSSS en 2015, je me suis impliqué sur le comité politique et dans l’exécutif de transition . Je suis élu secrétaire depuis 2021. » Jean-François Marchand a aussi eu l’occasion de participer à deux négociations locales.

C’est Gilles Lamontagne, qui provient du même syndicat que lui et qui était alors 1er vice-président du conseil central, qui l’a approché pour le conseil syndical. « Il y avait un délégué provenant de mon syndicat qui ne se représentait pas et j’ai été approché pour prendre sa place en 2020, » dit-il, « je me demandais vraiment ce que ça mange en hiver le CCQCA ! »

« Ce que j’aime de mon implication au CCQCA, c’est que ça m’amène à ne pas juste connaître des syndicats du secteur de la santé, » confie Jean-François Marchand, « j’ai des syndicats d’hôtels et de transport scolaire dans ma charge, c’est très différent, je peux leur amener mon expertise et moi, ça ouvre mes horizons. »

À quelqu’un qui hésite à s’impliquer dans le mouvement syndical, Jean-François Marchand suggère de commencer par participer aux assemblées générales de son syndicat. « Demandez de l’info à votre syndicat local, posez-leur la question : qu’est-ce que ça donne que je m’implique, est-ce que je vais vraiment apporter de quoi à quelqu’un ? » suggère-t-il, « vous pourriez être surpris de la réponse ». Quant à l’implication au conseil central, « c’est vraiment bien pour participer à la vie régionale de la centrale et sortir un peu des strictes relations de travail locales. »


Ines Hajrovic

Ines Hajrovic est réceptionniste à l’hôtel Le Concorde et est actuellement présidente de son syndicat local depuis maintenant deux ans. Son implication s’étend aussi au conseil central en tant que déléguée pour la région de Portneuf.

C’est un peu en suivant les traces de son père qu’Ines s’est lancée en hôtellerie. « Mon père travaillait dans le domaine. Pour moi, c’est parfaitement normal et noble de faire de même. Il n’y a pas de sous-emploi; et travailler en hôtellerie, c’est 365 jours par année, beau temps, mauvais temps. Ce n’est pas facile. »

Avant de commencer son implication dans son exécutif, Ines a été représentante Fondaction, tenant des kiosques et accompagnant les gens dans leur compréhension des REER et des régimes de retraite. Ce n’est qu’en 2018 qu’elle rejoint son syndicat comme responsable des questions de santé et sécurité au travail.

« Malheureusement, avant mon arrivée dans le syndicat, il n’y avait pas beaucoup de choses qui étaient faites en matière de santé et sécurité au travail. J’ai dû partir de zéro. J’ai pris une feuille et j’ai fait le tour de l’hôtel pour noter les enjeux présents. »

Malgré ses implications déjà nombreuses, un moment marquant viendra changer sa perception du syndicalisme. « C’est en octobre 2021 que j’ai vraiment eu la piqûre. J’étais à une assemblée générale du conseil central et je me souviens m’être dit : “Wow ! Regarde-moi l’exécutif en avant, ils savent où ils vont. Ils ont du courage et de l’audace.” Les luttes dans la région et la mobilisation cette journée-là m’ont inspirée. J’ai vraiment eu la piqûre. »

C’est à la suite du départ du président de son syndicat qu’Ines prend la présidence par intérim avant d’être officiellement élue à son poste en 2021. Depuis, elle s’implique activement dans sa fédération ainsi qu’au conseil central. Elle est très impliquée dans le comité de la condition féminine et tente tant bien que mal de lutter activement contre les injustices.

« L’injustice, je hais ça. Je ne suis pas capable d’accepter qu’un employeur ait des préférences et discrimine pour favoriser certains plus que d’autres. C’est un combat que je mène tous les jours dans mon milieu de travail et que je vais mener partout où il le faudra ! J’invite tout le monde qui ressent la même colère face à l’injustice à s’impliquer eux aussi dans leur syndicat. Le conseil central, c’est aussi ça. Une lutte sociale constante. »


Extrait du numéro de mars 2024 du journal Le Réflexe