Ouverture de la Stratégie nationale en matière de construction navale

Les libéraux doivent procéder rapidement

Lorsque le premier ministre Justin Trudeau a annoncé l’ouverture de la Stratégie nationale en matière de construction navale à un troisième chantier, mercredi dernier, la nouvelle a été accueillie avec scepticisme et sarcasme au Québec. S’ils veulent être crédibles et calmer la grogne, les libéraux devront procéder rapidement et inclure le chantier Davie avant la fin du mois de juin.

Lorsque le chantier Davie a été exclu de la Stratégie nationale en matière de construction navale en 2011, nous avions dénoncé la situation et souligné que les deux chantiers retenus n’avaient ni les capacités ni les compétences requises pour répondre aux besoins du pays. Les faits nous ont donné amplement raison puisque, huit ans plus tard, aucun navire n’a encore été livré, et ce, malgré une explosion des coûts.

En annonçant l’ouverture de la Stratégie nationale en matière de construction navale à un troisième chantier, le gouvernement fédéral reconnaît implicitement nos critiques. N’est-il pas contradictoire, d’ailleurs, que le gouvernement annonce du même souffle l’octroi de contrats supplémentaires aux deux chantiers dont il vient de reconnaitre qu’ils ne livraient pas la marchandise ?

Cette contradiction du gouvernement fédéral alimente la grogne au Québec. Nous avons été amèrement déçus par les gouvernements à de trop nombreuses reprises. C’est sous le gouvernement conservateur qu’une extension de délai fut refusé à la direction de la Davie, ce qui l’empêcha de se qualifier une première fois pour la Stratégie nationale en matière de construction navale. Depuis l’élection des libéraux, les annonces se succèdent sans que les emplois se manifestent. Le niveau de frustration devant cette injustice manifeste qui est faite au Québec et à la Davie atteint des sommets.

Nous saluons l’ouverture du gouvernement, après des années de représentations, à corriger une erreur historique dans ce dossier, mais nous l’exhortons à ne pas en rester là. Il doit procéder rapidement sinon ce n’est que de la poudre aux yeux, une simple annonce préélectorale. Le gouvernement a une petite fenêtre pour agir concrètement. Autrement, ce sera encore un autre cas de « trop peu, trop tard », les gens de la Davie ainsi que l’économie régionale méritent beaucoup mieux.

Ann Gingras, présidente

Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN)