Construction navale

Rumeurs de contrats supplémentaires à Irving

« C’est indécent d’évoquer d’éventuelles mises à pied à Halifax, alors que la majorité des travailleuses et des travailleurs de la Davie sont au chômage depuis des mois voire des années », — Ann Gingras

Québec, 8 mai 2019. — Le National Post du 6 mai dernier, nous apprend que les bureaucrates fédéraux étudient la possibilité de donner au chantier Irving d’Halifax, le contrat pour construire deux navires de patrouille extracôtière et de l’Arctique pour la garde côtière en plus des six navires similaires, déjà commandés pour la Marine royale canadienne. Selon les informations du quotidien torontois, le but de l’opération est d’éviter au chantier Irving d’éventuelles mises à pied entre deux contrats et de permettre aux libéraux fédéraux de se présenter devant l’électorat en ayant rempli leur promesse de reconstruire la garde côtière.

Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) réagit très mal à la rumeur. « C’est profondément insultant de voir que, malgré toutes les représentations québécoises, les bureaucrates fédéraux considèrent la possibilité de donner encore plus de contrats au chantier Irving », déclare Ann Gingras, présidente du conseil central, « j’espère que les élus libéraux réalisent toute l’indécence d’évoquer d’éventuelles mises à pied dans trois ou quatre ans à Halifax pour justifier l’octroi de contrats supplémentaires alors que plus d’un millier de travailleuses et de travailleurs de la Davie sont au chômage depuis des mois voire des années. »

Rappelons que le chantier Davie est victime d’une injustice historique. Alors qu’il représente à lui seul 50 % de la capacité de construction navale du Canada, il a complètement été écarté des contrats de la Stratégie nationale en matière de construction navale par le gouvernement fédéral. « Nous sommes face à une injustice grossière qui dure depuis des années », explique Ann Gingras, « Le chantier Irving a déjà le contrat de construction de six navires de patrouille extracôtière et de l’Arctique, tandis que le chantier Davie n’obtient que des contrats de réfection et d’entretien de vieux navires. Où en sommes-nous avec la construction de brise-glaces et de traversiers qu’on a fait miroiter jusqu’à tout récemment ? Le gouvernement doit absolument rappeler ses bureaucrates à l’ordre et commencer à agir en gouvernement responsable et équitable. »

Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) revendique que le Québec obtienne sa juste part des contrats fédéraux de construction navale. La présidente du conseil central invite les deux députés libéraux de Québec à commenter la rumeur et faire connaitre leur position dans ce dossier. « Qu’en pensent messieurs Lightbound et Duclos ? Il y a un consensus fort au Québec à l’effet que la Davie ne doit plus être écartée des contrats fédéraux, » rappelle Ann Gingras, « il serait temps que les deux députés de la région sortent de leur mutisme et adhèrent franchement à la promotion de la Davie plutôt que de suivre aveuglément le train d’Irving. »


Fondé en 1918, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité, dont l’immense majorité des travailleuses et des travailleurs de Chantier Davie.