Nouveau revers au Tribunal pour le RTC

À la suite de la publication d’une décision défavorable au RTC dans les derniers jours, les représentants des syndicats des travailleuses et travailleurs de l’entretien et des chauffeurs déplorent l’acharnement de la direction du RTC ainsi que le coût de plusieurs centaines de milliers de dollars dépensés en frais juridiques.

La décision vise Nicolas Louazel, président du syndicat des salarié(e)s de l’entretien. Une fois de plus, la plainte déposée par le RTC est déboutée au Tribunal administratif du travail. Le RTC sera obligé de verser 5 000$ au président du syndicat et 10 000$ au syndicat pour dommages punitifs. Un lien vers la décision se trouve à la fin.

En se basant sur les données de demandes d’accès à l’information, les syndicats estiment que le RTC a dépensé plusieurs centaines de milliers de dollars en frais d’avocats depuis 2024 dans le cadre de plaintes envers les différents syndicats. À elle seule, la plainte visant Hélène Fortin a coûté plus de 200 000$.

« Les attaques judiciaires très coûteuses du RTC envers les syndicats, ça ne sert pas la population, ça ne fait qu’envenimer le climat à la table de négociation. On se demande s’il y a vraiment de la bonne volonté du côté de l’employeur. J’espère qu’à l’avenir la direction va se rendre compte de ses erreurs et mettre moins d’énergie à s’attaquer aux syndicats et plus à la table de négociation. » dit Nicolas Louazel, président du Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN).

Présidente du syndicat des chauffeurs et elle-même visée par une des plaintes reboutées par le Tribunal, Hélène Fortin souligne les problèmes de relations de travail au-delà du conflit en cours.

« Il y a un réel problème au niveau de l’administration au RTC. Des centaines de milliers de dollars de frais juridiques gaspillés à s’attaquer aux syndicats, c’est de l’acharnement et c’est de l’argent qui n’est investi dans les services à la population. » poursuit Hélène Fortin, présidente du Syndicat du transport public du Québec Métropolitain (CSN)

Dans les dernières années, le RTC est passé de 2 à 6 directeurs exécutifs. Ces dirigeants gagnent un salaire nettement plus grand que les autres salariés, sans que les bénéfices de ces changements soient clairement établis.

« En plus des frais d’avocats, on voit aussi le nombre de directeurs exécutifs augmenter au RTC, ce qui entraîne des coûts supplémentaires importants. Qu’est-ce qui justifie ça? En quoi la population en a telle plus pour son argent quand le RTC embauche plus de directeurs? Je pense qu’on a de sérieuses questions à se poser sur la compétence de l’administration du RTC. » conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN

Lien vers la décision du Tribunal administratif du travail.

plastique de beauce

Une offre qui ne passe pas à l’usine de Altrum

Les membres du Syndicat des travailleurs du plastique de Beauce CSN de l’usine Altrum se sont prononcés contre l’offre finale de l’employeur à 77%, jeudi dernier. Du même souffle, les membres ont aussi adopté un mandat de grève de 5 jours à 73%, qu’elles et ils comptent exercer au moment jugé opportun.

Pour Lisa Busque, présidente du Syndicat des travailleurs du plastique de Beauce CSN, le message est clair : « Les membres se sont fortement positionnés contre l’offre finale de l’employeur qui prévoyait des augmentations salariales complètement inacceptables. On envoie aussi le message qu’on va se tenir debout pour nos conditions de travail! On espère ne pas en arriver là, mais maintenant, ça ne dépend que de l’employeur. ».

« Plus de 9 mois sans convention et l’employeur ose forcer les membres du syndicat à voter sur une offre finale qui inclut des augmentations salariales qui ne couvrent même pas l’inflation? Je ne sais pas sur quelle planète il vit, mais clairement il ne fait pas l’épicerie à la même place que nous pour complètement ignorer l’inflation des dernières années. C’est insultant! », s’indigne François Proulx-Duperré, secrétaire générale au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches CSN.

La présidente du syndicat termine en indiquant : « Notre employeur est complètement inflexible. Il a lui-même demandé la conciliation, mais il n’a absolument rien changé de ses dernières propositions et ne planifie pas changer quoi que ce soit. Son message est clair, il ne veut pas négocier. Il attaque même notre statut à temps complet en voulant créer des postes de 33 heures au lieu de 40. »

La banque de 5 jours de grève adoptée jeudi dernier pourrait entrainer des arrêts de production dans les prochaines semaines. Son utilisation peut se faire en bloc ou encore de façon discontinue. Le syndicat espère encore réussir à en arriver à une entente avant d’avoir à se prévaloir de ce moyen de pression ultime.

Ça brasse à l’usine de Altrum à Saint-Martin

Le Syndicat des travailleurs du plastique de Beauce CSN dénonce aujourd’hui l’attitude de l’employeur face à la négociation actuelle en se faisant voir et entendre à l’extérieur de l’entreprise.

Malgré l’inflation importante des dernières années, l’employeur continue d’offrir à ses travailleuses et ses travailleurs des augmentations salariales qui les appauvrissent. « Les offres salariales de l’employeur sont ridicules », affirme Lisa Busque, présidente du Syndicat des travailleurs du plastique de Beauce CSN. « Il nous propose essentiellement d’être plus pauvre après la signature qu’avant celle-ci. Comment peut-il penser que c’est acceptable? »

« On a un employeur qui ne veut pas négocier réellement avec ses travailleuses et ses travailleurs, » souligne Pierre Emond, vice-président au Conseil Central de Québec Chaudière-Appalaches CSN. « Il demande la conciliation, mais les choses n’avancent pas. Ça fait plus de 9 mois que la convention est échue et on n’a toujours pas réglé. C’est inacceptable! »

La présidente du syndicat termine en indiquant : « Il nous offre 62 cents d’augmentation. Ça représente beaucoup moins que l’inflation. Comment ne pas se sentir insulté par la situation, et comment se sentir respecté avec des offres pareilles? L’usine roule présentement à plein régime. Clairement, on ne manque pas de travail. L’employeur fait même affaire avec des sous-traitants pour y arriver. Il n’y a aucune raison qu’il continue dans cette direction. »

Aucun mandat de grève n’a encore été adopté par le syndicat. La prochaine rencontre de conciliation est prévue le 7 mai.

semb-saq

Les employé-es de la SAQ en grève contre la précarité d’emploi

Après plus d’un an de négociation, toujours sans entente sur les aspects normatifs de leur convention, les 5000 employé-es de la SAQ en ont assez et veulent accélérer le rythme de négociation : ils exerceront une première journée de grève aujourd’hui. À moins d’avancées significatives à la table de négociation, le débrayage pourrait se poursuivre demain.

La question de la précarité d’emploi est au cœur des discussions. Le syndicat déplore que la SAQ maintienne un bassin de milliers d’employé-es à temps partiel et sur appel plutôt que de consolider l’ensemble des heures travaillées dans des postes permanents donnant notamment accès à l’assurance collective.

« C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui sont à temps partiel et sur appel, qui ne savent jamais quand, ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », rappelle le délégué-e du SEMB-SAQ–CSN pour Capitale-Nationale Ouest, Patrice Bourgeois. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. »

Pour la présidente du Conseil Central de Québec Chaudière-Appalaches, la SAQ va à contre-courant des meilleures pratiques pour attirer et retenir la main-d’œuvre. « La direction de la SAQ se plaint du fort taux de roulement de ses employé-es, mais on dirait qu’elle fait tout pour les faire fuir. Les employé-es de la SAQ ont le droit d’avoir un horaire stable, prévisible et adéquat », d’affirmer Barbara Poirier.

« La SAQ procure de grands bénéfices financiers à la société québécoise, certes. Mais il y a des limites à les faire sur le dos des travailleuses et des travailleurs », déclare Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Avenir des emplois

Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire améliorer l’accès du personnel à la formation et augmenter le nombre de conseillers en vin et de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.

Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes effectuées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction de s’entêter à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.

Par ailleurs, la partie syndicale dénonce le souhait de la direction de chercher à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.