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Négociation au RTC

Le syndicat de l’entretien dépose un nouveau préavis de grève

Québec, 9 mai 2025. – Amèrement déçu de la lenteur des négociations, le Syndicat des salarié(es) d’entretien du RTC (CSN) a déposé ce matin un nouveau préavis de grève de 48 h pour les 22 et 23 mai 2025. « On avait bon espoir qu’en ajoutant des journées de négociation et en impliquant un conciliateur dans le dossier, la négociation irait mieux et plus rapidement, » a déclaré Nicolas Louazel, président du syndicat, « malheureusement nous nous étions trompés. »

Rappelons que le syndicat avait déposé, puis retiré, un préavis de grève de 24 h pour le 30 avril. « Nous avons eu sept journées de négociation, dont une journée de conciliation, depuis le retrait de notre préavis de grève, mais rien n’a bougé, » explique Nicolas Louazel, « tu ne peux pas d’un côté faire des menaces de couper le service et le salaire des chauffeurs s’il y a une grève, mais ne rien faire lorsque le préavis de grève est levé, c’est rire du monde. » Selon le syndicat, la partie patronale n’a clairement pas mis l’énergie qu’elle aurait dû mettre pour régler le dossier. Le syndicat est d’ailleurs toujours en attente de retours de la partie patronale sur certains enjeux.

« Encore une fois, la balle est dans le camp de l’employeur, » poursuit le président du syndicat, « notre but c’est de régler le plus tôt possible pour que tout le monde fasse des gains. On veut obtenir des conditions de travail adéquates pour offrir à la population un service de qualité, mais, pour ça, il faut arrêter de niaiser et négocier pour vrai. » Le syndicat demeure d’ailleurs disponible en tout temps pour négocier.

« Le contexte actuel est difficile dans le transport urbain, » rappelle Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), « toutes les sociétés de transport font face à des défis à cause du sous-financement. On le voit bien au RTC : comme ils n’arrivent pas à attirer et retenir une main-d’œuvre de qualité en nombre suffisant, ils ne créent pas de postes et sont obligés d’aller en sous-traitance, ils nivellent par le bas et ce sont les usagers qui en paient le prix. La négociation en cours est l’occasion de redresser la situation au bénéfice de tous. »

« Les employés d’entretien du RTC font un travail de l’ombre très important qui doit être reconnu à sa juste valeur, » conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), il ne faut jamais oublier que la qualité du service que la population reçoit dépend essentiellement de leurs conditions de travail. » Les syndiqués de l’entretien du RTC peuvent compter sur l’appui du conseil central et de toute la CSN dans leur combat.

 

Récapitulatif

  • La convention collective est échue depuis le 27 septembre 2024.
  • Les syndiqué-es ont adopté à 98,4 % une banque de cinq jours de grève à utiliser au moment jugé opportun le 12 avril dernier.
  • Une quarantaine de séances de négociation ont eu lieu à ce jour. Les discussions se poursuivent et plusieurs séances sont déjà prévues au calendrier.
  • La partie patronale est en demande sur une centaine de points de négociation, notamment sur la réduction des mouvements de personnel, la formation, les horaires, la limitation de prise de vacances et de prise de congés ainsi que le recours à la sous-traitance.
  • Finalement, l’étude parlementaire en cours du projet de loi 89, qui viendrait limiter le droit de grève, ajoute à la pression pour conclure rapidement sur cette négociation.

 

À propos

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC (CSN) représente 350 travailleuses et travailleurs des garages de la société de transport. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 65 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.