Pour un marché du travail plus inclusif

Avec l’augmentation du nombre de travailleuses et de travailleurs étrangers, s’attarder à l’intégration au travail devient une priorité pour toutes les entreprises et les syndicats de la province.

Les dernières années ont, en effet, démontré une évolution rapide et importante du marché du travail tel que nous le connaissons. La pénurie de main-d’œuvre y joue pour beaucoup. Nous sommes aujourd’hui bien loin des années de chômage extrême et de recherche d’emploi interminable. Aujourd’hui, les entreprises se battent pour obtenir de la main-d’œuvre qui viendra travailler avec elles. L’une des solutions utilisées pour pallier ce manque de personnel est d’avoir recours à des travailleuses et des travailleurs immigrants temporaires.

Les plus récentes données recueillies sur le sujet suggèrent que le Québec accueillerait actuellement plus de 300 000 travailleuses et travailleurs immigrants temporaires dans la province. Une telle augmentation du nombre de travailleuses et de travailleurs étrangers n’est pas sans risque et ils se doivent d’être adressés. C’est d’ailleurs ce qu’a fait le Conseil Central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). Grâce à la collaboration complète de l’employeur, Beauce Atlas, et le travail important du syndicat, le CCQCA a pu tenir des ateliers portant sur les barrières à l’intégration, les enjeux légaux qui peuvent affecter les travailleuses et les travailleurs étrangers et bien plus. Le tout a été offert en collaboration avec Le Tremplin, Centre pour personnes immigrantes et par le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

Pour cette entreprise située en Beauce, l’apport de la main-d’œuvre étrangère est substantiel. Aux yeux de Patrice Fillion, directeur de production pour Beauce Atlas, une telle journée était essentielle : « Un grand nombre de nos travailleuses et travailleurs sont des immigrants, notamment des Philippins. Leur collaboration à cette journée a été cruciale afin d’atteindre réellement les objectifs de la journée. Pour nous, leur implication et leur présence chez Beauce Atlas sont indispensables. C’est pourquoi nous voulons faciliter leur arrivée et leur intégration chez nous le plus possible. »

De plus, et pour démonter le sérieux de l’entreprise dans cette volonté, tous les employés ont été libérés le temps d’une journée pour permettre au plus grand nombre d’assister à la formation. C’est un engagement de taille de la part de l’employeur que d’accepter de fermer une journée entière.

La mise en œuvre de cet exercice s’inscrit dans un objectif large et noble d’améliorer le climat de travail pour toutes et tous. « Cette rencontre s’inscrit dans un nouveau processus visant à engager nos deux communautés dans la mise en œuvre d’un environnement de travail plus harmonieux et plus inclusif et où tout le monde a sa place et où tout le monde se sentira bien, indique Sylvain Guillemette, président du Syndicat des travailleurs de Beauce Atlas (CSN). La diversité sociale et culturelle fait partie des enjeux de relation de travail qui nous interpelle au plus haut point, et je suis convaincu que nous ne sommes pas les seuls au Québec. »

En effet, fort est à parier que Beauce Atlas n’est pas la seule entreprise de la région et même de la province à faire face à plusieurs enjeux d’intégration des travailleuses et des travailleurs étrangers. Pour Barbara Poirier, présidente du conseil central: « L’accueil, l’accompagnement et l’intégration des personnes migrantes sont d’une importance capitale et sont au cœur de plusieurs de nos actions. Nous croyons que les syndicats se doivent de supporter ainsi que de voir à améliorer les conditions de travail de tous leurs membres, incluant les personnes migrantes. Le conseil central répondra toujours présent pour mettre en place de telles initiatives dans vos milieux de travail comme nous l’avons fait chez Beauce Atlas. »

Pour les différents intervenants, cette journée a été un succès, mais il ne sera pas le seul succès de la région. La tenue de cette première formation dans la région sur l’intégration interculturelle répond à une réalité des plus importantes dans nos milieux de travail partout au Québec. Quelle que soit leur origine, toutes les travailleuses et tous les travailleurs devraient avoir le droit à un environnement de travail stimulant et respectueux et cette formation est un pas de plus dans cette direction. 


Extrait du numéro de mai 2023 du journal Le Réflexe