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Nouvel OSBL en itinérance

Nouvel OSBL en itinérance

Le Rempart veut prendre le relais de l’Armée du Salut

Québec, 3 juin 2020 – « Le Rempart – Centre d’hébergement et d’accueil » est un OSBL dont la mission est de soutenir, défendre et accompagner les personnes qui souffrent de pauvreté, de dépendances, de problèmes de santé mentale ou qui sont en situation d’itinérance. Le nouvel organisme, mis sur pied par des travailleuses et des travailleurs d’expérience du milieu communautaire de Québec, a reçu ses lettres patentes le 26 mai dernier et a déjà déposé des projets auprès des partenaires du milieu.

Lorsque leur employeur, l’Armée du Salut, a annoncé la fermeture de ses activités, les travailleuses et les travailleurs se sont organisés avec leur syndicat pour relancer et développer les activités sous forme d’OSBL. Avec l’aide du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), de l’équipe de MCE Conseils et des partenaires du milieu, c’est maintenant chose faite.

« Nous sommes très fiers d’avoir été associés à ce projet, c’est toujours un honneur de pouvoir soutenir les syndiqué-es qui veulent se prendre en main », explique Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « ces gens-là ont vraiment la communauté à cœur et c’est vraiment pour ça qu’ils n’ont jamais lancé la serviette et c’est tout à leur honneur. »

Pour Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN, Le Rempart est un exemple patent de la solidarité. « Vraiment, à la CSN, nous pouvons faire des grandes choses lorsque tous unissent leurs forces vers un même objectif. »

« Avant même la fermeture de l’Armée du Salut, il y avait des services manquants en itinérance à Québec, on peut le voir avec le taux d’occupation alarmant des refuges », explique Nancy Ratté, coordonnatrice de l’OSBL, « on ne peut pas se permettre de laisser la situation se détériorer, c’est pourquoi c’était si important pour nous de veiller à maintenir les services, mais aussi à les développer avec notre couleur. »

Les membres de l’OSBL sont en démarches actives avec des partenaires du milieu pour reprendre l’ensemble des services qu’offrait l’Armée du Salut au centre-ville de Québec et les développer encore plus, notamment avec un projet de « drop in ».

Convoi automobile des syndicats CSN

Un convoi en automobile a sillonné la ville afin de saluer les travailleuses et les travailleurs en lutte contre la Covid-19. Ici devant l’hôpital Jeffery Hale.

Convoi automobile des syndicats CSN

Une balade pour la santé !

Québec, 1er juin 2020. – Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) a organisé ce matin « une balade pour la santé » avec les syndicats des établissements de santé affiliés à la FSSS. Un convoi en automobile a sillonné la ville afin de saluer les travailleuses et les travailleurs en lutte contre la Covid-19. Le convoi a fait le tour des principaux établissements touchés pour terminer son trajet devant l’Assemblée nationale du Québec où une minute de silence a été observée.

Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN

 « Nous voulons, par cette manifestation, tout en respectant les règles de distanciation sociale, démontrer notre appui aux travailleuses et aux travailleurs qui sont aux premières lignes de la lutte contre la Covid-19 », a déclaré Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN. « Nous voulons aussi manifester notre désarroi face aux nombreux arrêtés ministériels qui briment les droits de nos membres ». Pour la représentante, il y a des limites à la gestion autoritaire. « La question des vacances, par exemple, doit faire l’objet de discussions et ne peut pas être réglée mur à mur, il faut respecter les droits des gens, ça devient une question de santé publique », a ajouté madame Langlois.

« Nous avons terminé notre convoi devant l’Assemblée nationale du Québec parce que c’est le siège de la démocratie québécoise du moins, ça devrait l’être », a expliqué Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN). « Nous tenions à livrer un message au premier ministre Legault. Bien que nous traversons une crise d’une ampleur rarement vue, ses points de presse ne doivent aucunement servir pour casser du sucre sur le dos des syndicats, notamment, sur la CSN. Manifestement il adopte une stratégie de « diviser pour mieux régner «  et ça ne passe pas. »

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN)

Les participantes et les participants au convoi automobile ont observé une minute de silence à leur arrivée devant l’Assemblée nationale à la mémoire des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux qui ont perdu la vie à cause de la Covid-19. « Personne ne doit jamais perdre sa vie à la gagner, surtout pas au Québec en 2020 », a conclu Ann Gingras. « Il faut faire attention à nos travailleuses et nos travailleurs et en prendre soin. C’est la ressource la plus précieuse qui existe ».

Lettre ouverte | Cégep de Lévis-Lauzon : le ministre doit intervenir

Cégep de Lévis-Lauzon. Crédit photo : Simon Villeneuve (wikipedia)

Québec, 28 mai 2020

Lettre ouverte au ministre Jean-François Roberge

Monsieur le ministre,

Je me souviens avoir participé à plusieurs activités de mobilisation, il y a quelques années, au Cégep Garneau. Les syndicats de l’institution collégiale de Québec en avaient alors contre le mode de gestion autoritaire et opaque de leur direction de l’époque. Il s’agissait, entre autres, de Mme Isabelle Fortier, actuellement directrice générale du Cégep de Lévis-Lauzon.

Malheureusement, je n’ai pas été surprise outre mesure lorsque j’ai pris connaissance, la semaine dernière, du jugement du Tribunal administratif du travail contre deux hautes dirigeantes. Ce jugement concerne un cas de harcèlement psychologique et de représailles au Cégep de Lévis-Lauzon. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Si nous ne voulons pas revivre un éternel « jour de la marmotte », au Cégep de Lévis-Lauzon où ailleurs, il faut intervenir pour changer les choses. Étant donné la réaction plus que décevante du conseil d’administration qui a choisi de pelleter le problème en avant en commandant un diagnostic institutionnel et en pointant du doigt les relations de travail plutôt que de sanctionner les fautes et les travers des dirigeantes mises en cause, c’est au ministre d’agir.

Pour bien fonctionner, le modèle collégial a besoin d’une gestion collégiale, justement, et celle-ci repose sur la confiance et le respect mutuel. Un style autoritaire et opaque, qui exclut ou marginalise les acteurs internes, n’a pas sa place et se révèle contre-productif. Pire, il entrave le modèle et empêche les organisations collégiales d’atteindre leur plein potentiel et de rayonner comme il se doit sur toute une région.

À titre de ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Monsieur Roberge, vous devez intervenir, afin, dans un premier temps, de rassurer les employé-es. Le ministère doit réitérer qu’il n’y a pas de place dans un Cégep pour des dirigeantes qui exercent des tactiques d’intimidation et de harcèlement psychologique. Ces pratiques doivent être condamnées et sanctionnées. Ainsi, plutôt que d’en rajouter et de porter la cause en appel, une utilisation mal avisée des fonds publics à notre avis, le conseil d’administration du Cégep de Lévis-Lauzon aurait dû prendre acte du jugement et se gouverner en conséquence.

Monsieur le ministre, il faut envoyer un message clair que les choses vont changer. Il est urgent d’assainir le climat de travail et de restaurer la confiance des personnes qui se dédient, tous les jours, pour faire rayonner le Cégep de Lévis-Lauzon tant pour ses milliers d’étudiantes et étudiants que toute sa communauté.

Cordialement,

Ann Gingras, présidente

Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN)

La direction du Cégep de Lévis-Lauzon condamnée pour harcèlement et représailles

Cégep de Lévis-Lauzon. Crédit photo : Simon Villeneuve (wikipedia)

La direction du Cégep de Lévis-Lauzon condamnée pour harcèlement et représailles

Québec, le 22 mai 2020 – « Charge disciplinaire brutale », « ton acrimonieux », « menaces », « exercice abusif du droit de gérance », « climat néfaste », propos à teneur « attentatoire », « atteintes à la dignité », « force de frappe », c’est en ces termes que la juge Myriam Bédard du Tribunal administratif du travail (TAT) condamne le Cégep Lévis-Lauzon à payer d’importants dommages moraux et punitifs pour avoir toléré et exercé du harcèlement psychologique contre un de ses cadres et pour avoir employé des mesures de représailles à la suite d’une plainte que ce dernier avait déposée.

Cette décision alimente l’inquiétude déjà existante au sein du personnel. D’autant plus que les principales protagonistes du harcèlement psychologique sont la directrice générale du Cégep et la directrice des ressources humaines. Ces deux personnes sont des personnes clés pour régler les litiges en relations de travail. « L’employeur a la responsabilité, par la loi, de maintenir un climat de travail sain et exempt de harcèlement. Nous sommes plus que préoccupé.es des conséquences d’une telle décision sur le traitement, dans l’avenir, des dossiers aussi délicats que le harcèlement psychologique. Qui osera dénoncer à ces mêmes personnes ? » déplore Marie-Pierre Gagné, présidente du Syndicat des professeures et professeurs du Cégep de Lévis‑Lauzon (FNEEQ-CSN).

En plus des dommages, le Cégep a dû dépenser des ressources considérables, en temps et en argent, pour se défendre devant le tribunal. Yves Hallé, président du Syndicat du personnel de soutien du Cégep de Lévis‑Lauzon (FESSP-CSN), avait d’ailleurs interpellé le Collège dans les derniers mois, concernant l’utilisation que le Collège faisait des fonds publics à la suite des départs de deux autres cadres. Or, avec ce jugement, ces questions, qui étaient demeurées sans réponse, sont d’autant plus préoccupantes. M. Hallé se dit « très inquiet pour la suite des choses et l’avenir du Collège ».  

Une gestion opaque semble être devenue la norme dans cet établissement collégial. « Des personnes devront répondre de leurs actes. De sérieuses questions devraient d’ailleurs être posées sur le rôle du conseil d’administration. À quel point est-il indépendant de la direction du collège ? Ses membres sont-ils encore en mesure d’assumer leurs obligations légales ? » questionne Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). L’inquiétude des syndicats n’est pas étonnante. D’ailleurs, l’automne dernier, malgré l’opposition unanime des syndicats et de la Commission des études, le conseil d’administration a renouvelé le contrat de la directrice générale pour cinq autres années.

Pour les syndicats, c’est l’exercice de la gouvernance au Cégep de Lévis-Lauzon qui devrait être scruté à la loupe. « Bien que les ressources du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur soient monopolisées par la crise sanitaire, il ne faudrait pas que la situation dégénère au risque de devoir exiger une tutelle », conclut pour sa part Ann Gingras.

Iniquité dans les résidences privées pour personnes âgées

Résidence La Roseraie (source : Google)

Iniquité dans les résidences privées pour personnes âgées

Le Groupe Sélection refuse de verser les primes gouvernementales rétroactivement

Québec, 21 mai 2020. – Alors que plusieurs employeurs du secteur privé ont accepté de verser des primes à leurs employé-es des résidences pour personnes âgées pour la durée de la crise Covid, le Groupe Sélection a choisi à ce jour de ne pas verser les montants rétroactifs au 15 de mars, ce que dénonce le Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN).

« Il y a une certaine iniquité dans le secteur privé des résidences pour personnes âgées actuellement », dénonce Gilles Gagné, président du Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN). Des entreprises ont choisi de donner une prime de 2 $ à leurs employé-es, en sus de ce que le gouvernement donnait, alors que d’autres comme le Groupe Sélection refusent et ne versent même pas les rétros annoncées par le gouvernement Legault. « Les salaires sont extrêmement bas dans le secteur, c’est un peu insultant de voir si peu de considération pour les employé-es dans un contexte de pandémie », dénonce Gille Gagné.

« C’est inconcevable que des multinationales, dans un marché captif aussi rentable, ne sortent rien de leurs poches dans le contexte actuel », dénonce Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « l’importance de cette forme de reconnaissance élémentaire, considérant la pandémie actuelle, semble échapper complètement au Groupe Sélection. En plus, l’argent gouvernemental destiné à rehausser rétroactivement les salaires des personnes qui frôlent le salaire minimum est où ? La ministre de la Santé et des Services sociaux doit y voir. Ce n’est pas suffisant d’annoncer des primes, le gouvernement a une responsabilité de s’assurer que l’argent se rende dans les bonnes poches. »

Rappelons que plusieurs propriétaires d’entreprises ont instauré une prime similaire à celle du gouvernement en plus de celle-ci. Des entreprises non assujetties aux bonifications gouvernementales ont également pris l’initiative de bonifier le salaire de leurs employé-es en reconnaissance de leur travail au sein de celle-ci pour la durée de la pandémie. Or, le Groupe Sélection, propriétaire des résidences Les Marronniers et La Roseraie dans la région, a été interpelé par le syndicat au début du mois d’avril et n’a toujours pas communiqué ses intentions. « C’est une étrange manière de procéder que d’ignorer une demande légitime de salarié-es qui mettent leur santé à risque pour un salaire de misère », renchérit Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux de Québec–Chaudière-Appalaches (FSSS – CSN).

Gilles Gagné souligne que si le gouvernement du Québec a fait un bout de chemin, notamment en ce qui concerne les préposé-es aux bénéficiaires (PAB), le Groupe Sélection, comme employeur, doit également reconnaître tout le travail accompli par ses salarié-es en cette période difficile. « Nous demandons au Groupe Sélection de bonifier le taux horaire de l’ensemble de ses employé-es pour la durée de la pandémie en versant les sommes dues », conclut monsieur Gagné.