
L’une des premières manifestations du 8 mars à Québec, en 1980. Près de 1 500 personnes s’étaient rassemblées devant l’édifice de la CSN, sur le boulevard Charest, avant de partir en cortège pour une manifestation dans Saint-Roch. Photo : Le Soleil.
D’où vient le 8 mars et pourquoi c’est important pour le conseil central?
Le 8 mars, ou Journée internationale des droits des femmes, est une date incontournable du calendrier syndical. Mais d’où ça vient et pourquoi c’est important pour le conseil central ?
Origines du 8 mars
L’idée d’une Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les luttes ouvrières. Un peu à l’image du Premier mai, c’est l’Internationale Socialiste qui adopte la première, en 1910, l’idée d’une journée internationale pour lutter pour le droit de vote des femmes et l’égalité entre les sexes.
Au Québec, le 8 mars est célébré sporadiquement à partir des années 1960 et plus systématiquement à partir de 1971, année où le Front de libération des femmes lance une campagne nationale pour le droit à l’avortement libre et gratuit. Ce sont les groupes de femmes, les syndicats et les groupes communautaires qui vont faire du 8 mars une manifestation annuelle pour mettre de l’avant les revendications de l’heure à partir du milieu des années 1970.
Dans la foulée de l’année internationale de la femme (1975), l’ONU propose en 1977 aux différents pays de créer une journée internationale pour célébrer les droits des femmes et la paix internationale. Ce sera tout naturellement le 8 mars qui sera retenu.
Le 8 mars à la CSN
Dans les années 1970, les militantes de la CSN relancent la question du féminisme et de la condition féminine dans la centrale. Un comité national de la condition féminine est créé en 1974, suivi d’un comité régional en 1978. Depuis cette époque, le 8 mars est systématiquement souligné par notre mouvement syndical.
Plusieurs luttes et victoires importantes pour les droits des femmes ont marqué la CSN au fil des décennies. En commençant par les luttes pour l’égalité formelle, pour le droit de vote, pour le droit de travailler et de se syndiquer au début de notre histoire (on peut penser aux allumetières de Hull), puis les luttes pour les congés de maternité et de parentalité, les garderies (aujourd’hui CPE), l’équité salariale, l’accès aux métiers non traditionnels… la plupart de nos droits ont commencé par une revendication syndicale et une clause de convention collective.
Encore aujourd’hui, malgré toutes les avancées, il reste du chemin à parcourir avant d’en arriver à une réelle égalité économique et sociale. Sans compter la vigilance nécessaire parce que nous ne sommes jamais à l’abri d’un retour en arrière comme on peut malheureusement le constater au sud de la frontière. C’est pourquoi on dit que nous sommes « encore en lutte » (c’est le thème du 8 mars au Québec cette année).