Des membres du comité de la condition féminine au congrès (Photo : Simon Clark)

La condition féminine touche tout le monde

Rapport du comité, humour avec Le Projet Stérone, échanges avec la fondatrice du mouvement Ma place au travail, le moins que l’on puisse dire c’est que le bloc « condition féminine » au congrès fut des plus animé et dynamique.

Pour la responsable du dossier, l’un des enjeux était de sensibiliser au fait que les questions de condition féminine finissent par toucher tout le monde. « Prenez le mouvement Ma place au travail par exemple, l’enjeu des places en garderie touche autant les femmes que les hommes, on est ailleurs », explique Mélanie Pelletier, la deuxième vice-présidente du conseil central, « oui c’est un problème qui touche plus les femmes, parce que ce sont beaucoup plus souvent elles qui retardent leur retour sur le marché du travail et mettent leur carrière sur pause, mais ça touche aussi les pères, les familles, et même les milieux de travail dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. »

« L’objectif c’est que tout le monde se sente concerné par les enjeux de condition féminine et qu’on développe une solidarité », exprime la vice-présidente, « il y a un lien à faire avec les luttes qui ont marqué le dernier mandat, plusieurs étaient menées surtout par des femmes, mais touchaient tout le monde, en les mettant en lumière on espère que les gens en prennent exemple et s’en inspirent. On veut que tout le monde se sente concerné quand on en parle et je crois que c’est réussi. »

Comment la responsable de la condition féminine envisage le prochain mandat ? « Je nous vois très proactives, je nous imagine sortir un peu plus des sentiers battus », dit Mélanie Pelletier, « le prochain mandat, je le vois mouvementé, en action, avec un comité qui embrasse plus large en gardant toujours en tête l’objectif : on peut faire plusieurs choses en partant des enjeux de condition féminine, on s’en nourrit, mais les gains profitent à tout le monde. Je pense que c’est gagnant pour le comité et gagnant pour les membres par la suite. »

Changement de nom

Le congrès fut l’occasion de changer le nom du comité féministe du conseil central qui passe du « comité des femmes » au « comité de la condition féminine ». Outre la concordance avec les autres instances du mouvement, il y a une certaine volonté de modernisation dans ce choix. « On change de nom pour que ce soit beaucoup plus actuel et que l’on parle davantage de condition féminine que de parler des femmes en général », explique Mélanie Pelletier, « ce que l’on veut, c’est de concentrer davantage sur les conditions de vie et de travail, c’est beaucoup plus large un comité de condition féminine qu’un comité des femmes, on veut vraiment travailler sur des enjeux et faire des gains. »

Des propositions à l’effet d’appuyer les luttes féministes, d’organiser la solidarité entre les travailleuses, de soutenir les actions régionales pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes que la CSN représente ont été adoptées. « Par rapport aux trois prochaines années, on ne veut pas juste essayer d’inclure les femmes dans les luttes de condition féminine, mais bien tous les militants, c’est un virage, notre message est clair : la condition féminine ça ne touche pas juste les femmes, ça touche tout le monde. »


Extrait du numéro de septembre 2022 du journal Le Réflexe