La CSN lance une campagne nationale en santé-sécurité du travail

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a profité de l’entrée en vigueur, le 6 avril, du régime intérimaire des mécanismes de prévention et de participation de la nouvelle loi 27 (l’ancien PL59) pour lancer une campagne nationale en santé-sécurité du travail.

Pour vraiment protéger tout le monde

Pour la CSN, la réforme adoptée par le gouvernement est malheureusement insuffisante. Les employeurs doivent en faire plus afin de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. « C’est sous le thème “Pour vraiment protéger tout le monde” que nous lançons notre nouvelle campagne puisque les contrecoups de la loi 27 que devront encaisser les syndiqué-es et les non-syndiqué-es sont nombreux », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Les outils déployés par la loi 27 pour assainir les milieux de travail sont intéressants, mais nettement insuffisants. Au cours des prochains mois, des discussions auront lieu à la CNESST afin de voir comment seront déployés les mécanismes de prévention dans les différents milieux de travail du Québec. Pour la CSN, il faut poursuivre la lutte de telle sorte que le gouvernement et la CNESST comprennent qu’il faut mieux équiper les milieux de travail si l’on veut améliorer le triste bilan du Québec en matière de SST.

« La CSN s’assurera que les organisations patronales siégeant à la Commission des normes, de l’équité et de la santé et sécurité du travail (CNESST) ne soient pas tentées d’imposer des reculs aux travailleuses et aux travailleurs couverts par les mécanismes de prévention des groupes prioritaires », explique Caroline Senneville, « plus que jamais, nous devrons revendiquer que les mêmes protections soient appliquées de façon intégrale à toutes et à tous, et ce, peu importe le secteur d’activité dans lequel s’effectue le travail. »

« Notre campagne s’étalera sur cinq ans et vise une bonification des lois en SST du fait que nous pouvons encore revendiquer des modifications à la loi 27 durant cette période cruciale. Malgré les reculs imposés, il est important de souligner que la loi comporte de nouvelles obligations pour tous les employeurs. En voici quelques exemples : de nouvelles responsabilités avec l’introduction des comités paritaires dans tous les milieux de travail de 20 salarié-es et plus ; l’identification obligatoire de tous les risques en SST liés à l’emploi, incluant les risques psychosociaux et ; l’introduction des représentants des travailleuses et travailleurs en SST dans tous les milieux de travail », ajoute David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST.

Ce n’est pas normal de perdre sa santé physique, psychologique ou pire encore, sa vie, à cause d’un travail mal organisé et dangereux.

Enraciner les enjeux de SST

« Le conseil central a toujours été très actif en matière de SST et ça ne changera pas », conclut Pierre Émond, premier vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et responsable politique du dossier, « nous allons continuer d’offrir de la formation et de soutenir les syndicats dans leur mission en SST. Dans les prochaines années, nous allons participer à toutes les campagnes pour enraciner cet enjeu crucial dans tous les milieux de travail – sans exception – et le placer dans les priorités de notre action syndicale. »

Une vidéo ainsi que des outils ont été rendus publics et sont disponibles sur le site confédéral à l’adresse suivante : https://www.csn.qc.ca/sst


Extrait du numéro de mai 2022 du journal Le Réflexe