Grève dans les cégeps :

Les enseignantes et enseignants exigent mieux pour le réseau collégial

Québec, 11 mai 2021. – Alors que le gouvernement Legault continue de multiplier les opérations de communication concernant la négociation du secteur public, les syndicats d’enseignantes et enseignants des cégeps de Limoilou, Garneau, Lévis, Champlain St-Lawrence, Beauce-Appalaches, Thetford et du Centre d’études collégiales en Charlevoix entament une grève dès ce midi, et ce, jusqu’à jeudi midi. Pour les enseignantes et les enseignants, plutôt que de miser sur les relations publiques, le gouvernement doit prendre acte des besoins dans le réseau collégial et cesser de gérer les services publics selon ses seules priorités électorales.

Revendications

Les enseignantes et enseignants de cégep dénoncent le manque d’ouverture et le refus d’entendre le bien-fondé de nombreuses demandes, alors que celles-ci permettraient de contribuer à l’atteinte des objectifs en éducation du gouvernement.

« On ne fait pas la grève de gaieté de cœur mais parce que le gouvernement nous pousse à bout et persiste à faire la sourde oreille à nos demandes. Nous constatons au quotidien une série de problèmes qui touchent les conditions d’enseignement et d’apprentissage et nous souhaitons y apporter des solutions pérennes », explique Robin Cormier, président du Syndicat des professeures et professeurs du cégep Limoilou (CSN).

« À titre d’exemple, même s’ils et elles donnent le même cours, les chargé-es de cours à la formation continue reçoivent 50 % du salaire des enseignantes et enseignants au régulier. Ce n’est pas attrayant et nous allons avoir de plus en plus de difficulté à attirer des personnes qualifiées pour assurer ces formations qui jouent pourtant un rôle essentiel. Pour renverser la vapeur, le gouvernement doit bonifier la rémunération des chargé-es de cours à la formation continue », ajoute Hélène Nazon, vice-présidente à l’information du Syndicat des professeur-es du Collège François-Xavier-Garneau (CSN).

Du côté des programmes de techniques lourdes de la santé, on entend le même son de cloche avec un manque de ressources qui a des conséquences très concrètes. Cet état de fait alourdit considérablement la tâche et complique l’attraction d’infirmières enseignantes, par exemple, alors que ce sont des disciplines en grande demande dans un contexte de pénurie dans le réseau de la santé. Cette situation est préoccupante et des sommes supplémentaires sont exigées afin de répondre aux besoins criants dans ce secteur de formation.

Les enseignantes et enseignants revendiquent également plus de ressources pour encadrer et soutenir les prochaines cohortes étudiantes dont le cheminement scolaire aura été grandement affecté par la pandémie. « Un gouvernement qui fait de l’éducation une priorité doit tenir compte de ces préoccupations », commente Hélène Nazon.

« Qu’attend le gouvernement pour entendre les enseignant-es du réseau collégial? Les cégeps ont une grande importance socio-économique pour la vitalité de la région et on doit faire le nécessaire pour soutenir le réseau. Après 24 mois de négociation, faire la sourde oreille n’est pas une option et nous allons nous assurer que ce gouvernement entende la justesse des demandes des enseignant‑es », déclare Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Cette importante mobilisation a également pour objectif de rappeler au gouvernement qu’il doit redresser la barre en matière de rémunération dans les services publics, où l’on trouve notamment une très forte proportion de travailleuses. « Aujourd’hui, ce n’est que le début d’un vaste mouvement à la CSN, des mandats de grève ont été adoptés dans tous les secteurs que nous représentons dans les services publics », conclut Ann Gingras. « Le gouvernement doit cesser de faire la sourde oreille et débloquer les mandats permettant d’améliorer les salaires et les conditions de travail du personnel qui tient le fort dans l’ensemble des réseaux depuis le début de la pandémie. »

À propos

Les syndicats des enseignantes et des enseignants des cégeps de Limoilou, Garneau, Lévis-Lauzon, Champlain St-Lawrence, Beauce-Appalaches, Thetford et du Centre d’études collégiales en Charlevoix dans la région de Québec–Chaudière-Appalaches sont affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (CSN), qui est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec, et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).