Lieu historique du Chantier maritime A.C. Davie, Lévis, Québec. Crédit : Cephas (wikicommons)
Construction du Diefenbaker

Il est temps de passer de la parole aux actes

Québec, 18 décembre 2020. – Il est temps de passer de la parole aux actes dans le dossier de la construction du brise-glace polaire Diefenbaker croient les trois syndicats du Chantier Davie ainsi que le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). À quelques jours du congé des fêtes, ils pressent le gouvernement fédéral d’octroyer le contrat une bonne fois pour toutes au Chantier Davie.

« Tout ce qui traine se salit et c’est visiblement le cas du contrat de construction du Diefenbaker », affirme Ann Gingras, présidente du conseil central, « on nous avait dit en février dernier que ce n’était qu’une question de quelques semaines et, 10 mois plus tard, l’annonce n’est toujours pas faite. »

La présidente du conseil central déplore que l’octroi du contrat fasse dorénavant l’objet de tractations politiques. « Seaspan n’a pas plus la capacité aujourd’hui de construire ce navire qu’il y a un an quand il l’a perdu », déclare Ann Gingras. « C’est dans l’intérêt de tout le monde, tant les travailleurs et les travailleuses que les contribuables et l’économie régionale, de couper court aux tergiversations et de procéder. Il me semble qu’on a assez gaspillé de fonds publics comme ça. »

Malgré toutes les annonces depuis l’arrivée en poste des libéraux, la construction de navires n’est toujours pas recommencée au Chantier Davie. « Jusqu’à maintenant, tout ce qu’on a ce sont des contrats d’entretien et de réparation, aucune construction, le chantier vivote et les travailleurs et les travailleuses n’ont toujours pas l’ouvrage qui leur a été promis », rappelle Herman Labrecque, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon inc., « tout ce que l’on demande c’est d’être traité comme les autres chantiers maritimes du pays afin d’obtenir notre part des contrats. »

De son côté, Joey Gingras, vice-président du Syndicat des employés du corps de sécurité de Davie, souhaite pour 2021 « de la sécurité d’emploi pour tous les travailleurs du chantier. Nous avons été assez patients. » « Sans le contrat du Diefenbaker, nous roulons à effectif réduit, c’est intenable », soutient Jonathan Daraîche, président du Syndicat des employés de bureau du chantier naval de Lévis – CSN, « on veut du concret, que les annonces aboutissent et se traduisent en travail. » Pour sa part, David Laroche, du même syndicat, déplore la lenteur administrative pour la poursuite du contrat des trois brise-glaces intermédiaires. « Nous avons fait un excellent travail pour la conversion du CCGS Jean Goodwill, qui a été livré dans les échéanciers et dans le budget. Malgré cette réussite, les conversions complètes des deux autres Navires, le CCGS Captain Molly Kool et le CCGS Vincent Massey, tardent à démarrer. Pourtant elles avaient été annoncées par le premier ministre Trudeau en 2018. »

Tous s’entendent que si le gouvernement Trudeau ne donne pas un coup de barre immédiatement, l’année 2021 ressemblera en tous points aux années précédentes pour le chantier naval Davie.