Frédéric Maheux, président de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH–CSN),

Les paramédics veulent avoir accès aux garages des hôpitaux

L’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH-CSN) s’est mise en action cet automne pour récupérer l’accès aux garages des centres hospitaliers pour les ambulances. À la suite de la menace d’enclencher un plan d’action, le syndicat a obtenu un siège sur un comité conjoint. Il s’agit d’une première pour les travailleurs et les travailleuses.

Le problème

Les garages des centres hospitaliers, qui sont normalement utilisés par les ambulances, ont été réquisitionnés au début de la pandémie par les gestionnaires d’hôpitaux pour effectuer le triage des patients. Les ambulanciers ont dû s’adapter et sortir leurs patients directement à l’extérieur, en empruntant des accès laborieux avant d’entrer dans l’hôpital. Mais, avec l’accalmie de cet été, la majorité des centres hospitaliers ont recommencé leur pratique habituelle, soit le triage des patients à l’intérieur des établissements de santé, sans toutefois redonner l’accès des garages aux paramédics. 

« La plupart des hôpitaux n’utilisent même plus le garage pour le triage, mais s’en servent comme entrepôt », dénonçait Frédéric Maheux, président de l’ATPH-CSN, « pendant ce temps, nos membres doivent sortir avec leurs patients sous la pluie ou la neige, et le terrain ou le stationnement à franchir n’est pas toujours adapté, ce qui augmente le risque de chute avec la civière alors que nous devons manœuvrer sur des terrains accidentés. »

L’ATPH-CSN déplore n’avoir reçu aucune communication ni du CHU de Québec ni du CIUSSS de la Capitale-Nationale depuis le début de la pandémie pour inciter le syndicat à participer à l’élaboration d’un plan qui serait efficace et sécuritaire pour les paramédics et leurs patients. « Les paramédics ont toujours collaboré avec les hôpitaux, mais force est de constater que cette collaboration est à sens unique », explique Jonathan Beaupré, vice-président à l’information et à la mobilisation de l’ATPH–CSN, « notre employeur a interpellé plusieurs fois les dirigeants du CHU et du CIUSSS dans les derniers mois afin qu’il y ait des changements et que les paramédics puissent avoir accès au garage, mais rien ne bouge. »

Avancée

Excédés par la situation, les membres de l’ATPH-CSN, réunis en assemblée générale, ont adopté à 97 % à Québec et à 100 % dans Portneuf un mandat de plan d’action. « On a donné aux hôpitaux jusqu’au 30 novembre pour corriger la situation après quoi nous allions déclencher un plan d’action pour assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs du préhospitalier et de leurs usagers », raconte Jonathan Beaupré. 

C’est à la toute dernière minute, moins de 24 h avant le déclenchement du plan d’action, qu’une avancée est survenue. « On a eu une offre de collaboration de la CTAQ, notre employeur, avec le CIUSSS, pour participer à un comité pour améliorer l’accès aux garages de façon sécuritaire », raconte Frédéric Maheux, « pour nous c’est un gain parce que c’est la première fois qu’un représentant des paramédics va pouvoir expliquer la situation sur le terrain aux dirigeants du réseau ». Le syndicat exige toutefois des résultats concrets rapidement et surveille la situation de près.

Les paramédics veulent pouvoir offrir un service de qualité à leurs utilisateurs ainsi qu’être considérés comme des partenaires par les hôpitaux de la région de Québec. « Être partenaires, ce n’est pas juste dans un sens, il faut que les hôpitaux comprennent que leurs décisions ont un gros impact sur nos membres et leurs usagers », conclut Jonathan Beaupré.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe