Transport scolaire

Des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire peinent à se faire payer toutes leurs heures

Québec, 26 octobre 2020. – Des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire à l’emploi d’Autobus Laval peinent à se faire payer toutes leurs heures. L’écart entre le nombre d’heures travaillées et le nombre d’heures payées varie d’une personne à l’autre et peut atteindre jusqu’à 8 heures par semaine. La situation, inhabituelle, perdure depuis la rentrée.

L’attribution des assignations scolaires se fait tous les mois d’août à partir d’un affichage général. Il est fréquent qu’il y ait un écart entre le nombre d’heures affichées et le nombre d’heures réelles que demandent les trajets. Normalement, après une période d’ajustement, les salaires sont réajustés rétroactivement. Or, cette année, l’affichage général a été bâclé et les assignations ont été estimées au plus bas, entraînant des écarts beaucoup plus importants que d’habitude. De plus, l’employeur invoque la « force majeure », la pandémie ayant entraîné une réception tardive des devis des centres de services scolaires, pour se traîner les pieds et repousser les réajustements de salaire à la mi-novembre au lieu du milieu octobre comme il s’y était d’abord engagé.

« L’employeur se cache derrière l’excuse du ‘’cas de force majeure’’ pour ne pas respecter la convention collective et tarde beaucoup trop pour ajuster le salaire de nos membres en fonction des heures réellement travaillées », s’insurge Raynald Auger président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Autobus Laval (CSN), « la correction aurait dû être faite depuis longtemps, mais ils se trainent les pieds ».

« Sur 160 assignations scolaires, 46 sont affectées », explique le président du syndicat, « c’est-à-dire que nous avons 46 conductrices ou conducteurs qui ne sont pas payés pour toutes les heures travaillées, c’est énorme et, dans certains cas, la différence sur la paie peut aller jusqu’à 164 $ par semaine ».

« Il y a un principe au Québec qui est enchâssé dans la loi et c’est qu’une prestation de travail se traduit par un salaire », ajoute Jean-Pierre Bourgault, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), « c’est sûr que ça n’est restera pas là et que la fédération va appuyer le syndicat dans toutes les démarches juridiques qu’il a entreprises et entreprendra ».

« Les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaire ne gagnent pas de gros salaires, on parle d’environ 20 000 $ par année chez Autobus Laval, c’est indécent de retarder le abusivement le paiement de leurs heures comme ça », s’indigne Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « l’employeur a déjà reçu les sommes des centres de services scolaires. Que fait-il avec l’argent qui appartient aux conductrices et aux conducteurs? Pourquoi est-ce si long de payer aux travailleuses et aux travailleurs ce qui leur est dû? »

La présidente du conseil central conclut en rappelant la sévère pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans le secteur du transport scolaire. « C’est déjà difficile de recruter et de pourvoir tous les postes de conductrices et de conducteurs d’autobus scolaire. La compagnie joue avec le feu en traitant ses employé-es ainsi. »

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Autobus Laval (CSN) représente 180 chauffeurs. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), qui regroupe 55 000 membres répartis dans 400 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui représente plus de 240 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privés que publics.