Une rentrée pas comme les autres

Nous pourrions facilement nous entendre à l’effet que la rentrée 2020 ne ressemble d’aucune façon aux rentrées passées. D’ailleurs, rien de 2020 ne ressemble aux années passées. 

Avec la pandémie que nous vivons depuis le mois de mars, notre quotidien a été passablement bouleversé. Bien que les rencontres syndicales soient reparties, en respectant les consignes sanitaires bien sûr, un resserrement sera nécessaire avec le passage de notre territoire en zone orange.

C’est dans cette conjoncture que nous devons entreprendre la planification de la prochaine année qui se veut remplie de défis. Déjà, nous avons pu tenir notre première rencontre, en présentiel, du conseil syndical et de l’équipe de travail depuis le début du mois de mars. Le calendrier des formations vous a été acheminé et l’ensemble des sessions sont planifiées pour 2020-2021, le tout en respectant scrupuleusement les consignes sanitaires.

Cependant, c’est impensable que tout se déroule comme il se devait. Le Forum des Jeunes qui devait se tenir le 18 novembre est reporté à l’automne 2021. L’objectif principal de cette rencontre est de permettre aux jeunes de réseauter, chose qui ne peut être faite de façon virtuelle. C’est plutôt une assemblée générale qui se tiendra le 18 novembre prochain. Nous aurions souhaité la tenir en présentiel, mais avec les dernières consignes sanitaires, ce sera une assemblée en visioconférence. Vous recevrez les informations au cours des prochaines semaines. 

Bon nombre de personnes mettent les énergies pour que nous puissions limiter les dégâts découlant de la situation qui perdure et, à ce titre, nous saluons toutes les personnes qui ont été sans relâche au front tous les jours pour que nous soyons encore capables de fonctionner. D’ailleurs, on nous apprend que parmi les personnes atteintes de la Covid, une personne sur cinq proviendrait du réseau de la santé. C’est absolument désolant. Sans oublier les nombreuses pertes d’emploi, l’augmentation de l’achalandage dans les banques alimentaires, peu ne peuvent dire qu’ils n’ont pas été heurtés par cette pandémie.

Pendant ce temps, ce n’est pas tout le monde qui fait les efforts nécessaires. Les conspirationnistes, complotistes belliqueux se font entendre et se font un devoir de polluer les réseaux sociaux avec leurs théories absurdes. La rage au cœur m’envahit, à chaque fois, à la vue de ces hurluberlus qui descendent dans la rue faisant fi des consignes de la santé publique. À ce sujet, le conseil central a reçu plusieurs avertissements (qui frôlent parfois l’intimidation), quant au fait de « rester neutre » sur cette question, de ne pas émettre d’opinion, que cette question ne nous regarde pas. Euhhh pardon ? C’est mal nous connaître. La CSN a toujours porté haut et fort la question de la santé-sécurité, ce qui comprend l’importance des consignes de la santé publique. La pandémie nous touche toutes et tous collectivement. On peut bien débattre de la pauvre gestion qu’en a fait le gouvernement Legault qui reposait souvent sur de l’improvisation crasse, mais les consignes de la santé publique, pour nous, sont non négociables.

Des individus, avec Éric Duhaime (sic) en tête et des drapeaux de Trump à la main, qui se sacrent de leurs prochains au nom de la sacro-sainte « libartéeee » en criant haut et fort leur droit, ça donne véritablement des hauts de cœur. Ils nous disent que c’est leur droit de manifester contre une dictature. Ah bon ! Je ne suis pas certaine que dans une dictature, ils auraient manifesté longtemps. À ce compte-là, au nom de la libarté, arrêtons de porter des casques en moto, au nom de la libarté, fini les ceintures de sécurité dans les voitures, au nom de la libarté, conduisons en pétant la balloune en haut de 0,08. Fou braque, une société qui se verra régie par les droits individuels au détriment des responsabilités collectives.

Alors, soyons clairs, le masque que nous portons, que je porte, c’est pour protéger les autres. Oui, oui pour les autres, mais aussi pour les p’tits counes de ce monde qui n’en ont rien à foutre de leur voisin, car leur tête est solidement enfoncée dans leur nombril. Est-ce trop demander qu’ils puissent avoir la même sensibilité de vouloir aussi protéger leur prochain ? C’est ce qu’on appelle vivre en société, notre devoir de citoyen.

Aujourd’hui, plus que jamais, faire autrement avec une préoccupation les uns envers les autres sera notre planche de salut. La solidarité, dans ce cas, prend définitivement tout son sens.


Extrait du numéro de septembre 2020 du journal Le Réflexe