Augmentation fulgurante des décès liés au travail dans la région

La CNESST manque à son devoir

Québec, 26 avril 2019. – Les chiffres dévoilés par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) inquiètent au plus haut point le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Le nombre de personnes décédées à cause de leur travail dans la région a plus que doublé en un an », dénonce Ann Gingras, présidente du conseil central. « Pour nous, c’est clair que la CNESST manque à son devoir d’assainissement des milieux de travail, censé protéger les travailleuses et les travailleurs. »

Forte augmentation

Nonseulement le nombre de décès liés au travail est en augmentation constante depuis 2014, mais il a fait un bond l’an dernier. En effet, dans la région de Québec Chaudière Appalaches, 24 personnes sont décédées en 2017 à cause du travail (18 à la suite d’une maladie professionnelle et 6 à la suite d’accidents) ; en 2018, c’est 49 personnes qui sont décédées : 34 d’une maladie professionnelle et 15 d’accidents, relève l’organisation syndicale à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail, le 28 avril.

Un travail urgent

« L’augmentation du nombre de décès est alarmante, croit Ann Gingras, il y a plus que jamais un travail urgent de prévention à faire ». Les syndicats répondent présents, mais ne peuvent pas tout faire. En effet, actuellement, les mécanismes de prévention prévus dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail ne s’appliquent qu’à 20 % des travailleuses et des travailleurs. « Il faut absolument élargir l’application de la Loi pour couvrir plus de milieux de travail et mieux protéger les travailleuses et les travailleurs », revendique Ann Gingras.

La CNESST pointée du doigt

« Le conseil d’administration de la CNESST fait preuve d’un immobilisme éhonté et au lieu de progresser, la prévention stagne », dénonce la présidente du conseil central. La syndicaliste croit qu’il est urgent que le conseil d’administration de la CNESST assume un leadership politique et applique les mesures de prévention prévues dans la Loi à l’ensemble des groupes de travailleuses et travailleurs. « C’est littéralement une question de vie ou de mort pour des personnes qui tentent tout simplement de gagner leur vie », conclut Ann Gingras.